Giannis Antetokounmpo, un « point power forward »
Lorsque son nom a commencé à circuler dans les petits papiers des scouts et des dirigeants NBA, « The Greak Freak » était présenté comme un meneur de jeu. On se demandait alors comment un illustre inconnu pensionnaire de la deuxième division grecque pourrait bien faire son trou dans la ligue la plus relevée du monde. Les Bucks n’ont pourtant pas hésité à le drafter en quinzième position le soir de la draft 2013, une cuvée de faible niveau et dont il s’est imposé comme l’un des meilleurs éléments. Quelques mois après ses débuts en NBA, Antetokounmpo était déjà un phénomène. Un joueur aussi long avec la vision du jeu d’un meneur cela ne vous rappelle personne… Rassurez-vous, même Larry Drew a osé la comparaison avec Magic Johnson. [superquote pos="d"]"On a joué pour lui et il n’a pas flanché."[/superquote]Si le potentiel précis du jeune Giannis, 19 ans, est encore inconnu, on se doute bien qu’il n’aura jamais le même impact que Magic ou Michael Jordan. Mais avec un autre meneur de légende, Jason Kidd, pour le driver, il a les cartes en mains pour marquer la ligue, lui apporter du sang neuf. Cet été, Kidd promettait de faire de son prodige un meneur de qualité. Après deux semaines de compétition, Antetokounmpo a presque « inventé » un nouveau poste sur le parquet : celui de « point power forward ». Son profil allié à sa nouvelle position ont posé de grosses difficultés aux Grizzlies et notamment à leurs intérieurs, pourtant les éléments forts de l’équipe.La balade de Giannis contre les Grizzlies
Menés au score à l’entame du quatrième QT, les Bucks ont fait la différence dans les douze dernières minutes avec Giannis Antetokounmpo dans la raquette, du moins théoriquement. Jason Kidd avait opté pour un cinq atypique avec le jeune grec en ailier-fort face aux mammouths que sont Marc Gasol et Zach Randolph. Mais il a su tirer profit de ses qualités pour prendre l’avantage sur les deux All-Stars. A trois reprises, il a pris de vitesse – en dribble – l’un voire les deux colosses de Memphis pour finir près du cercle. Il a ainsi provoqué des fautes et inscrit 12 de ses 18 points dans le dernier QT.« On a joué pour lui et il n’a pas flanché. Il a été en mesure de finir près du panier. On sent déjà les effets de son développement », se réjouissait son coach après la prestation héroïque du jeune homme.Si la vitesse d’exécution de Giannis Antetokounmpo est un luxe en attaque, son manque de puissance pourrait faire défaut en défense face à des gabarits plus costauds comme ceux de « Z-Bo » et Gasol. Mais avec sa taille et ses bras gigantesques, il a tenu le coup.
« C’était dur. Il est plus costaud que moi donc il avait l’avantage quand je défendais sur lui mais j’étais plus rapide que lui donc je prenais le dessus en attaque », résumait le héros de la soirée.A l’arrivée, Milwaukee a décroché une victoire de prestige qui donne le ton pour la suite de la saison. La franchise du Wisconsin a terminé avec le plus mauvais bilan NBA l’an passé (15 petites victoires) mais elle ne devrait avoir aucune difficulté à faire – beaucoup – mieux cette saison. Avec Jabari Parker, John Henson, Brandon Knight, Khris Middleton et Giannis Antetokounmpo, elle dispose de nombreux jeunes joueurs prometteurs. Mais le Grec est sans doute l’un des plus beaux joyaux de la collection.
« Il est tellement talentueux. Ce n’est qu’un avant-goût. Il apprend et il essaye de nouvelles choses. C’est incroyable à regarder », estime son coéquipier Larry Sanders.Cette semaine, Giannis Antetokounmpo a donc pris le dessus sur Zach Randolph et les Grizzlies. Qui l’aurait cru il y un an ? Et qui sait seulement ce dont le jeune homme sera en mesure de faire à l’avenir dans cette ligue…