Notre cher et vénéré rédacteur en chef Théophile Haumesser avait trouvé une bonne formule au moment de faire son pronostic pour le trophée de Most Improved Player en octobre dernier. En misant sur Jordan Poole, il ajoutait que « s’il sortait du banc toute l’année, il pourrait briguer le titre de meilleur sixième homme. » Et bien sachez que même si l’on se fout bien de sa gueule (dans son dos) depuis qu’il a osé mettre Anthony Bennett en ROY, faut reconnaître qu’avec Poole, il avait vu juste.
Le jeune arrière des Golden State Warriors est devenu un joueur majeur d’une équipe qui gagne. Plutôt pas mal pour un homme de 22 ans qui se retrouve en concurrence avec Stephen Curry, Klay Thompson ou Andrew Wiggins. Au final, il s’est affirmé à la fois comme un complément et un substitut de n’importe lequel de ses joueurs. Et oui, même Curry, dont il assume le rôle depuis plusieurs matches maintenant.
« Il est mis dans une position que peu de joueurs arriveraient à assumer. Il doit faire sa meilleure imitation de Steph. (…) J’ai toujours pensé que ses qualités de playmaker n’étaient pas aussi mises en valeur. Ils [les Warriors] ont voulu l’utiliser comme un spot-up shooter mais il est plus que ça. Il peut mettre des tirs, bien sûr, mais c’est un vrai joueur », remarque son coéquipier Draymond Green.
Jordan Poole, un mois de mars de patron
En effet, Jordan Poole montre le visage d’un basketteur capable d’être un jour la première option offensive d’une équipe NBA. Un bon manieur de ballon, bon shooteur, athlétique, vif et de plus en plus à l’aise pour lire le jeu. Ses statistiques en mars sont particulièrement encourageantes : 25,4 points et 4,9 passes sur 19 matches.
« Je suis ravi de le voir grandir et mûrir », admet Steve Kerr. « C’est incroyable l’écart entre son niveau de jeu maintenant avec celui d’il y a deux ans et demi. Il a appris, il a écouté et il a progressé. Ce n’est pas un accident. Tout le monde dans l’organisation sait que c’est lui qui bosse le plus. »
Cette effusion d’éloges est méritée mais elle n’est pas innocente non plus. Les Warriors militent pour que leur jeune joueur soit nommé MIP cette saison. Et il fait clairement partie des favoris. Il est passé de 12 à 18,4 points et de 1,9 à 4 passes de moyenne par rencontre. On ne serait pas surpris de le retrouver parmi les principaux candidats à ce trophée traditionnellement très ouvert. Darius Garland et Ja Morant seront aussi cités.
« Il y a ‘improved’ dans le titre du trophée. On ne parle pas de celui qui a fait la meilleure saison. Je ne veux pas manquer de respect à Ja mais Morant doit être en liste pour le MVP, pas le MIP. Il était déjà incroyable l’an dernier. Celui qui a le plus progressé, c’est Jordan », assure Green.
Bon, ça ferait au moins un bon pronostic pour un membre de la rédaction BS…
Jordan Poole claque un match à la Kevin Durant, tout simplement