« En NBA, une fois qu’on t’a identifié comme étant ‘abîmé’, c’est comme si tu avais une énorme croix au milieu du front. Plus personne ne veut avoir affaire à toi », a-t-il confié à nos confrères de Grantland.Il faut dire que Flynn n’a pas vraiment eu de bol. Avant même de se blesser, il s’est retrouvé dans une situation pour le moins inextricable pour un jeune meneur : devoir assumer un poste de leader tout en sachant que le club attend avant tout l’arrivée de Rubio, devoir apprendre et intégrer le système en triangle que souhaitait mettre en place Kurt Rambis (le même coach qui refusait de faire jouer Kevin Love titulaire…), le tout dans une équipe qui repartait de tout en bas mais avec un GM, David Khan, qui voulait brûler les étapes.
« Le triangle, c’était comme une deuxième langue. Tu vois comment certains sont capables d’apprendre rapidement l’Espagnol et commencer rapidement à communiquer, mais sans être bilingues pour autant. C’est comme ça que j’étais dans ce système. A la fac et durant toute ma vie, j’avais joué sur pick-and-roll et j’avais l’habitude de pouvoir créer du jeu. »[superquote pos="d"]"Jonny aurait pu devenir l’un des meilleurs meneurs de la ligue sur pick-and-roll." Jefferson[/superquote]Al Jefferson, qui faisait lui aussi partie de l’aventure, pense lui également que ce système n’était pas le plus compatible avec le roster de l’époque et les talents de Flynn.
« On avait un effectif pour jouer un autre type de système, avec plus de pick-and-rolls. Jonny Flynn aurait pu devenir l’un des meilleurs meneurs de la ligue sur ce type d’actions. Il était tellement dangereux sur pick-and-roll. »Du coup, les deux hommes sont rapidement rentrés en conflit et Flynn s’est retrouvé à forcer le cours du jeu pour essayer de prouver ce dont il était capable au lieu de laisser le jeu venir à lui. Et, manque de bol, il a ensuite dû se faire opérer de la hanche, ce qui l’a empêché de pouvoir montrer l’étendue de ses progrès vu que les médecins du club l’ont de toute évidence fait reprendre bien trop vite. Après avoir été tradé aux Rockets puis aux Blazers sans vraiment avoir une chance de pouvoir se mettre en valeur, il a donc mis le cap sur l’Australie pour essayer de retrouver goût au jeu.
« Je voulais absolument jouer quelque part où l’on parle anglais », explique-t-il. « C’était mon objectif principal, je veux savoir ce qui se passe autour de moi. »Au passage, il a pu découvrir le style de jeu des Aussies.
« Ils ne sifflent jamais faute là-bas. En NBA, tu ne peux pas toucher les gars, mais là-bas, un mec peut te planter le coude dans les côtes quand tu as la balle et ce n’est pas considéré comme une faute. »Après une saison solide avec les Melbourne Tigers (il a été sélectionné parmi les remplaçants du All-Star Game), Jonny Flinn espère désormais retrouver une place en NBA, mais la route semble encore longue et il le sait. S’il ne parvient pas à trouver une place dans un roster, il pense aller jouer en Chine ou en Espagne la saison prochaine, avant de tenter à nouveau un comeback la saison suivante.
« Quand tu passes par autant de choses que moi, tu perds un peu de ta joie, mais j’aime toujours ce jeu », raconte-t-il.Espérons que la NBA, elle, l'aime toujours...