Trois ans après sa draft (7eme choix en 2021), le projet Jonathan Kuminga est finalement en train de décoller. Un timing finalement pas si surprenant puisque les joueurs NBA passent généralement un cap pendant leur troisième saison dans la ligue, une fois qu’ils se sont vraiment adapté au rythme infernal aux exigences physiques et tactiques du championnat le plus relevé au monde.
Mais l’explosion du Congolais a bien failli ne jamais arriver, ou en tout cas pas aux Golden State Warriors. Un mois en arrière, le joueur de 21 ans aurait « perdu foi en Steve Kerr » selon les sources de The Athletic, notamment en réaction au fait que le coach semblait avoir du mal à lui accorder pleinement sa confiance. « Des fois, je sors sans savoir ce que j’ai fait de mal », soulignait l’intéressé, évidemment frustré. « Et ça me bousille mentalement. »
Tout a changé depuis. Kerr s’est ajusté et voilà que Kuminga s’affirme comme le nouveau joueur incontournable des Dubs. Il a par exemple atteint 9 fois la barre des 20 points au cours des 10 derniers matches. 28 lors du déplacement victorieux à Brooklyn Nets lundi soir (109-98), avec 10 rebonds en prime. 25 de moyenne à 61% aux tirs et 54% à trois-points sur la période en question. S’il maintenait cette production sur l’ensemble d’une saison, il serait un All-Star.
C’est exactement ce dont les Californiens ont besoin autour de Stephen Curry. Le quadruple champion NBA est toujours l’un des meilleurs joueurs au monde mais il lui est arrivé de se sentir esseulé en attaque depuis deux ans. Avec le déclin physique de Klay Thompson, l’escouade de Golden State se cherchait un nouvel homme capable d’attirer l’attention de la défense adverse.
L’évolution de Jonathan Kuminga est arrivé à point nommé. Il s’était déjà montré performant en décembre (14 points par match) mais sur un tout petit temps de jeu (19 minutes). Puis il est monté à 20 pions en 24 minutes en janvier et désormais 24 en 34 minutes en février. Il est tout simplement devenu incontournable. Au point où son entraîneur n’a d’autres choix que d’accepter les petites erreurs du bonhomme en défense. Parce qu’il compense avec son apport offensif grandissant.
Il n’est plus rare de voir JK provoquer ses vis-à-vis en un-contre-un. Comme une star qui a le droit à sa part d’actions en isolation à chaque match. Le plus marquant, c’est que ça ne choque personne. Les Warriors acceptent, même les cadres. Ils sont conscients de l’importance prise par le Congolais depuis quelques semaines. Il est le plus athlétique de l’effectif et sa simple présence permet aux Warriors de marquer quelques points en transition chaque soir. Ça faisait longtemps qu’il n’y avait pas eu un joueur à même de faire la différence simplement avec ses courses et sa finition près du cercle.
Surtout qu’il a ajouté des flèches à son arc. Son adresse extérieure est fluctuante mais il est capable de rentrer des tirs, que ce soit à trois-points ou à mi-distance. C’est une menace au poste bas avec sa taille et son gabarit et il sait exploiter les switches défensifs pour aller mettre ses points. Il devient un joueur autour duquel Steve Kerr peut vraiment mettre des systèmes en place, même si ceux si s’écartent des principes qui ont longtemps été ceux de l’équipe. Ça permet d’ailleurs à Curry de jouer sans le ballon et parfois même de se poster dans un corner. Idem pour Thompson.
L’impact de Draymond Green est non négligeable dans la progression de Jonathan Kuminga. Les lineups avec le futur Hall Of Famer en pivot sont bien plus dynamiques et elles permettent de faire cohabiter le jeune ailier avec Andrew Wiggins. Un combo absolument catastrophique en début de saison mais qui fonctionne bien avec Green actuellement.
Les Warriors sont encore loin de pouvoir jouer les premiers rôles au sein de la Conférence Ouest et ils vont devoir batailler pour aller chercher leur qualification en playoffs. Mais il y a un système qui se remet en place, des ajustements qui fonctionnent et une nouvelle formule qui se définit. Avec Kuminga au cœur de tout ça.