John Wall se prend le mur

John Wall n'est pas dans son assiette depuis le début des playoffs. Le meneur All-Star des Washington Wizards affiche ses limites au moment où sa franchise a besoin de lui.

John Wall se prend le mur
Depuis le début des playoffs, on a tendance à encenser les Washington Wizards. Et pour cause, la franchise n’avait plus été aussi attrayante depuis l’association des trois pistoleros : Gilbert Arenas, Caron Butler et Antawn Jamison. C’est toujours un plaisir lorsqu’une équipe reprend goût au sommet, et ce quelle que soit la franchise concernée. Mais il est encore trop tôt pour s’enflammer. Cette nuit, les joueurs de Randy Wittman sont passés tout près de la victoire. Et pourtant, lorsque l’on fait les comptes, les Indiana Pacers mènent désormais par trois victoires à une en demi-finale de la Conférence Est. Plus qu’une défaite et les Wiz – présentés de manière trop hâtive comme favoris pour certains – seront éliminés. Peu importe, leur saison est déjà une réussite. Mais cette défaite cette nuit a mis en lumière le manque d’expérience – et pour cause il s’agit de ses premiers playoffs – de John Wall. Si Bradley Beal est étincelant depuis le premier tour et joue déjà comme un vétéran à seulement 20 ans, son meneur All-Star est à la peine. A quelque secondes de la fin du match, Wall a eu une opportunité de dégainer derrière l’arc – seul – alors que l’écart était justement de trois-points en faveur des Pacers. Il a préféré attendre la suite du système annoncé (logique ?) et donner la gonfle à Beal, qui ne bénéficiait pas de la même ouverture. Le sophomore a raté son tir et les Wizards se sont inclinés quelques secondes plus tard.
« Je lui ai dit de tirer (à John Wall) mais je suppose qu’il a vu autre chose – Beal arrivait de l’autre côté », explique Al Harrington, le vétéran des Washington Wizards.   « Le système était pour Brad, donc sur le coup, j’ai eu le sentiment de prendre la bonne décision. »
Il est trop facile de résumer la partie à une action. Mais le constat est là : John Wall est encore trop tendre. Efficace mais pas brillant face aux Chicago Bulls, le jeune meneur souffre face à la défense des Indiana Pacers. Pourtant, Jeff Teague s’était baladé au sein de cette même défense – les Pacers n’étaient pas en confiance à ce moment-là. En quatre matches face à Indiana, Wall tourne à 11,5 pts à 31,4% aux shoots (9,1% à trois-points), 7,5 passes et 3,5 balles perdues.
« C’est un processus. Il doit continuer à se montrer agressif. C’est la chose la plus importante. Il ne doit pas se soucier du reste », assure Randy Wittman.
Cette nuit, les Washington Wizards ont compté jusqu’à 17 points d’avance. Mais John Wall affiche pourtant un différentiel de -21 en 32 minutes passées sur le parquet (hormis Beal, les autres membres du cinq sont également dans le négatif). Et pour cause, ce sont les Andre Miller, les Drew Gooden et autres Al Harrington qui ont fait la différence. Les anciens, quoi. Washington est présenté comme une équipe d’avenir. Et c’est peut-être le cas. Sans doute le cas. Mais contrairement à Beal, John Wall n’a pas encore la carrure d’une star dans les moments les plus chauds de la saison. Il n’a pas encore les épaules pour mener sa franchise au-delà d’un deuxième tour de playoffs. Pour l'instant, il se prend un nouveau "rookie wall" mais il a encore le temps d’apprendre…