John Wall, le record dans la peau

Avec 20 passes, John Wall a battu son record personnel vendredi. Époustouflant cette saison, le meneur a un objectif : dépasser Skiles et ses 30 assists.

John Wall, le record dans la peau
John Wall ne fait pas dans la bonne humeur et la comédie. Être à la fois un bon client et une superstar ne l'intéresse pas. Faire le show à l'échauffement en souriant comme Stephen Curry, très peu pour lui. On a tantôt pu le trouver arrogant ou aigri. Tantôt trop en marge du reste de la confrérie. Ce petit déficit d'image l'a sans doute un peu desservi durant les premières années de sa carrière. Mais aujourd'hui, match après match, impossible de le nier. Wall a atteint un niveau de jeu dément dans un style qu'il est le seul à adopter et frappe fort à la porte de l'élite. Russell Westbrook et James Harden sont des machines à stats et il leur arrive fréquemment de cartonner à la passe. Mais aucun des deux très probables premiers au classement du MVP n'a cet ADN de pur passeur et de chef d'orchestre qui fait du meneur de Washington un joueur unique. Westbrook et Harden n'ont pas vraiment besoin d'impliquer les autres. Par la force des choses, puisqu'ils vampirisent chaque possession, ils se retrouvent à distribuer des assists après avoir d'abord satisfait leur quota de points. Wall, comme la nuit dernière contre Chicago (20 assists, record en carrière), est d'abord en quête de passes décisives et de contentement de ses partenaires. [superquote pos="d"]Bradley Beal : "Son QI basket augmente constamment"[/superquote] Si le contexte du match l'exige, il peut se transformer en scoreur pour épauler Bradley Beal. Ce dernier a d'ailleurs renoncé à vouloir être le patron de l'équipe. Les performances de Wall ont coupé court à toute discussion et les rapports un temps tendus entre eux se sont apaisés. Au scoring, comme à la passe, tout le monde sait aujourd'hui qui est le patron. Pour porter les Wizards jusque sur le podium, il a bien fallu en passer par cette mise au point.
"Ça ne me surprend pas de voir John réussir autant de passes décisives. Certaines de ses passes sont surprenantes par contre, tellement elles sont bonnes. C'est un passeur incroyable. Il voit toutes les coupes et les déplacements de ses coéquipiers. Son QI basket augmente constamment et il n'a même pas besoin de se concentrer sur le scoring...", constate Beal.
Wall propose aujourd'hui un alliage d'altruisme et de prise de risques individuelle épatant. De quoi faire de lui un candidat évident pour le top 5 du MVP. Et un prétendant pour l'un des records les plus intouchables de l'avis général.
"J'aime passer le ballon et impliquer mes coéquipiers. Donc j'essaye à chaque fois de battre mon record de passes en carrière. Mais ce que je veux vraiment, c'est battre le record de Scott Skiles. Il est à combien ? 30 ? Bon, il envoyait beaucoup de passes lobées pour Shaq...", remarquait encore l'ancien de Kentucky après la victoire contre les Bulls.
Skiles avait établi cette marque en décembre 1990. Trois mois après la naissance de Johnathan Hildred Wall Jr à Raleigh en Caroline du Nord. Dix passes d'écart, c'est beaucoup, mais pas inatteignable. Ce serait un joli symbole que de voir le #2 des Wizards succéder à l'ancien playmaker du Magic. Surtout sans disposer d'un pivot aussi dominant que Shaquille O'Neal à l'époque. [superquote pos="g"]"La NBA est devenue soft. Si vous n'avez pas une vraie blessure, vous devez jouer"[/superquote] http://www.dailymotion.com/video/x5f55po_scott-skiles-nba-record-30-assists_sport Cette époque, Wall semble parfois triste de ne pas avoir pu s'y exprimer. Ces derniers jours, il a notamment tenu un discours d'ancien, regrettant notamment la dureté et la compétitivité de ses aînés.
"Si vous voulez mon avis, la NBA est devenue un peu plus soft. Si vous n'avez pas une vraie blessure, vous devez jouer selon moi. C'est comme ça que ça devrait être", a-t-il déploré sur CSN Mid-Atlantic.
Un petit tacle à certains de ses contemporains mis au repos au moindre prétexte ou bobo. Face aux Bulls, John Wall aurait pu passer son tour, deux jours après s'être blessé au pied. La qualification en playoffs ne fait aucun doute et, sur un match ou deux, les Wizards sont capables de s'en sortir. Mais pour atteindre le niveau supérieur, celui qui est déjà All-Star a choisi de serrer les dents et de montrer à quel point il a faim. Faim de reconnaissance, faim de titres. Au vu de son état d'esprit actuel, on le sent bien capable d'être rassasié avant la fin de sa carrière.

Les stats de John Wall en NBA

Season Team G Min FGM FGA FG% 3PM 3PA 3P% FTM FTA FT% OR DR Reb Ast TO Stl Blk PF Pts
2010 WAS 69 37:46 5.8 14.1 40.9 0.5 1.7 29.6 4.4 5.7 76.6 0.5 4.1 4.6 8.3 3.8 1.8 0.5 2.5 16.4
2011 WAS 66 36:09 5.7 13.5 42.3 0.0 0.6 7.1 4.8 6.1 78.9 0.7 3.8 4.5 8.0 3.9 1.4 0.9 2.1 16.3
2012 WAS 49 32:42 6.6 15.0 44.1 0.2 0.9 26.7 5.0 6.2 80.4 0.7 3.3 4.0 7.6 3.2 1.3 0.8 2.4 18.5
2013 WAS 82 36:20 7.1 16.3 43.3 1.3 3.8 35.1 3.9 4.8 80.5 0.5 3.6 4.1 8.8 3.6 1.8 0.5 2.7 19.3
2014 WAS 79 35:54 6.6 14.8 44.5 0.8 2.7 30.0 3.6 4.6 78.5 0.5 4.2 4.6 10.0 3.8 1.7 0.6 2.3 17.6
2015 WAS 77 36:09 7.4 17.5 42.4 1.5 4.3 35.1 3.5 4.5 79.1 0.5 4.4 4.9 10.2 4.1 1.9 0.8 2.1 19.9
2016 WAS 66 36:47 8.3 18.5 44.8 1.1 3.5 31.9 5.3 6.6 80.5 0.8 3.5 4.3 10.9 4.2 2.0 0.6 1.9 23.0