Embiid, Irving, Simmons & Cie : le Thanksgiving de BS

En ce jour de fête aux Etats-Unis, on a eu envie de se montrer reconnaissants. Merci à Joel Embiid, Kyrie Irving et à ceux qui animent cette saison.

Embiid, Irving, Simmons & Cie : le Thanksgiving de BS
La NBA était au repos cette nuit. Les joueurs étaient pour la plupart en famille pour fêter Thanksgiving. Après un peu plus d'un mois de compétition, on a nous aussi eu envie d'exprimer notre gratitude pour ce début de saison.

Merci pour...

Avoir donné un vrai bon coach à Kyrie Irving

On a tous été pris de court par la demande de trade et le départ de Kyrie Irving. Idem pour ses explications, où l'on pouvait tout de même déceler plus qu'une simple lassitude de devoir évoluer dans l'ombre de LeBron James. "Uncle Drew" expliquait vouloir évoluer avec un staff qui le pousse à se dépasser, à atteindre un niveau supérieur. La saison n'est jeune que de 19 matches pour les Celtics, mais Irving a clairement fait le bon choix. Brad Stevens lui fait explorer de nouvelles facettes de son jeu et l'épanouissement est net. Pas besoin de cartonner à chaque match ou d'empiler les one-man shows. Durant la série de 16 victoires consécutives des Celtics, le All-Star s'est tantôt mué en assassin du money time, tantôt en facilitateur pour ses jeunes camarades. Défensivement, ses lacunes sont de moins en moins visibles, au contraire de ses progrès. On ne sait pas encore si ça se traduira pendant les playoffs, éventuellement contre Cleveland à un moment (fingers crossed), mais on a hâte de le découvrir.

Joel Embiid

On touche du bois. La NBA a besoin que Joel Embiid ne connaisse plus de gros pépin physique. L'avant-goût donné par le Camerounais la saison dernière nous avait déjà fait saliver. Son entame cette année nous fait carrément baver et décoller du fauteuil. Voir un big man aussi massif déambuler sur le parquet pour semer la désolation des deux côtés du terrain en prenant un pied contagieux et en faisant le show, c'est une expérience télévisuelle assez incroyable. Diplômé de trolling et de trashtalking, il marche sur les traces des plus grands dans ce domaine aussi.

Ben Simmons

On savait l'Australien doué. Mais il restait une énigme, au regard son unique saison NCAA mystique et de sa première saison blanche en NBA. Philadelphie n'a joué que 17 matches, mais on a vu. Très bien vu, même. Aucun jeune joueur aussi immédiatement polyvalent et efficace n'avait débarqué dans la ligue depuis LeBron James, sans doute. Il faut évidemment rester prudents. Mais il est difficile de ne pas s'enflammer devant le potentiel de sa collaboration avec Joel Embiid. Simmons tourne déjà à 18.5 points, 9.1 rebonds et 7.7 passes de moyenne à 51.3%, sans avoir encore développé de shoot fiable et dans une équipe clairement capable de finir dans le top 8. Là aussi, voir un gamin de 2,08m jouer meneur avec la fluidité d'un petit gabarit et une vista folle, c'est un spectacle assez démentiel. Pourvu que ça dure.

Frank Ntilikina

On est encore loin du compte avec Frank Ntilikina. On croit dur comme fer à sa montée en puissance au fil des matches et des ans. Le Français n'est pas encore dans le cinq. Il n'est pas encore très prolifique. Mais qu'importe : dans le comportement, l'intelligence de jeu et l'impact, Ntilikina est déjà un joueur NBA et un bon. D'apparence calme et placide, le Strasbourgeois a montré qu'il avait du caractère en rentrant dans le lard de LeBron James. Beaucoup se seraient montrés révérencieux ou se seraient écrasés après qu'on leur ait indirectement (et sens doute involontairement) manqué de respect. Pas lui. Ses stats avancées sur le plan défensif sont extrêmement prometteuses et on l'attend maintenant un peu plus à l'aise en attaque. Les Knicks étant compétitifs pour le moment, no pressure.

Le trio de courageux

Si en NFL les coaches sont un peu frileux au moment de critiquer le système ou de soutenir les athlètes qui protestent contre les discriminations dont sont victimes les Afro-Américains aux Etats-Unis, un trio en NBA exerce clairement sa liberté d'expression. Gregg Popovich, Steve Kerr et Stan Van Gundy se sont montrés particulièrement vocaux pour critiquer les écarts de l'administration de Donald Trump, le "privilège blanc" et l'injustice faite à certains manifestants. On n'aime pas forcément mélanger sport et politique, mais dans certains cas, la décence le commande.

Le trade de Carmelo Anthony

L'idée n'est pas de critiquer l'investissement de "Melo" pendant toutes ces années. Mais impossible de ne pas voir que son départ vers OKC a enfin permis à New York de repartir sur de bonnes bases. Qu'importe le classement final des Knicks, à vrai dire. On sent à nouveau une émulation et un enthousiasme dans le groupe. Kristaps Porzingis a carte blanche et tout le monde autour se dépouille pour faire progresser l'équipe. Le Madison Square Garden recommence à bouillonner et ça aussi c'est bon pour la NBA.