Après une fin d'aventure frustrante avec le Jazz, une grosse blessure et un passage express par Portland, Joe Ingles est de retour sur les parquets NBA. L'Australien portera le maillot des Milwaukee Bucks cette saison, avec l'objectif de remporter le premier titre NBA de sa carrière.
L'ami Joe fête ses 35 ans ce dimanche. L'occasion de rappeler que si Utah lui a donné sa chance et lui a permis de faire son trou en NBA, d'autres équipes auraient pu le faire en étant un peu plus inspirées. C'est le cas des Los Angeles Clippers, qui se sont longtemps mordus les doigts d'avoir laissé filer Joe Ingles il y a 8 ans.
Un conseil, ne pissez pas dans le jardin de Joe Ingles
En octobre 2014, Ingles fait ainsi partie de l'effectif de pré-saison des Los Angeles Clippers au sortir du training camp. Il dispute cinq matches amicaux sous le maillot des Angelenos. A la lutte pour décrocher un contrat garanti, l'Australien a bon espoir d'être retenu par Doc Rivers, séduit par sa combativité et son QI basket, et la direction des Clippers.
Avant le dernier match de préparation, il convainc donc sa femme Renae, alors l'une des meilleures joueuses de netball (un dérivé du basket sans contact très populaire dans les pays du Commonwealth) du monde et star au pays, de prendre l'avion depuis l'Australie pour le venir voir disputer ses premiers matches officiels en NBA.
Un moment fort qui ne se matérialisera finalement jamais. Alors que sa compagne est en route, Joe Ingles apprend qu'il est coupé sans ménagement et invité à trouver une autre équipe.
"Quand Renae a embarqué pour Los Angeles, je faisais encore partie de l'équipe. Quand elle a atterri, c'était fini. C'était incroyablement dur et décevant", raconte Ingles dans le Salt Lake Tribune.
Le flair de Quin Snyder
C'est là que Quin Snyder flaire le bon coup. Le nouveau coach du Jazz a entraîné en Europe et connaît parfaitement le garçon. Snyder est conscient que les qualités de Joe Ingles, pas forcément les plus recherchées par les staffs NBA à l'époque, sont inestimables et nécessaires à ce qu'il veut mettre en place dans l'Utah.
La ruse, la vitesse de réflexion, la combativité et un sens aigu du collectif et de la passe, sont des denrées rares, surtout compilées dans un seul basketteur.
Depuis, tout le monde s'est rendu compte de la valeur du bonhomme et Doc Rivers a mis longtemps à digérer cette petite bourde, comme il l'a reconnu au début de l'année 2019 dans le Deseret News.
"Est-ce que je regrette cette décision ? Oui, tous les jours. Le jour où on l'a coupé, j'ai dit que c'était une mauvaise décision et qu'on allait le regretter.
Malheureusement, je travaillais pour quelqu'un qui ne voulait pas absorber un contrat alors qu'on l'a supplié pour le faire. Il a dit que ça ne se ferait pas et qu'on devait laisser Joe partir".
On ne sait pas si Ingles aurait autant percé chez les Clippers, mais il a en tout cas trouvé un magnifique terrain d'expression dans l'Utah pendant toutes ces années et sera un pion important des Bucks à la rentrée.