Un Joakim Noah historique

Joakim Noah a réalisé une perf inédite à Chicago depuis Michael Jordan et Scottie Pippen.

Un Joakim Noah historique
Si on peut parfois lui reprocher son manque de sérieux en dehors du terrain, Joakim Noah fait toujours preuve d’un investissement sans faille quand il entre sur le parquet. Enorme compétiteur, coéquipier toujours prêt à se défoncer pour ses potes, Jooks ne sait pas jouer autrement qu’en se donnant à fond. Soir après soir, il amène systématiquement intensité, défense et rebonds. A tel point que même quand ses chiffres ne sont pas impressionnants, il a un véritable impact sur les matches. Alors, forcément, quand en plus il se met à compiler des stats ronflantes, il entre dans la catégorie des grands joueurs de la ligue. C’était le cas hier, où, mort de faim et appliqué offensivement, il a mené les Bulls au succès en sortant un match monstrueux : 23 pts (6/12 aux tirs, 11/12 aux lancers), 10 rbds, 3 assists, 5 steals et 3 blocks ! Tout simplement une des plus belles performances de l’histoire de la franchise tant Jooks a noirci de colonnes de stat. Car certes, pris un à un, ces chiffres sont bons, mais pas extraordinaires, mais cumuler tout ça dans un même match est loin d’être fréquent. En fait, la dernière fois qu’un joueur des Chicago Bulls a cumulé au moins 23 pts, 10 rbds, 5 interceptions et 3 pds, c’était Scottie Pippen il y a plus de 20 ans (décembre 1991). C’est dire le niveau de rareté de ce type de perfs, surtout que Joakim Noah y a ajouté 3 ctres. Et si l’on retire les contres et les passes, il faut remonter à Michael Jordan pour trouver un Bull à 23 pts, 10 rbds et 5 steals dans le même match.
« C’est Halloween et il a eu une soirée monstrueuse », résumait Carlos Boozer. « Une soirée monstrueuse. Un gros match au scoring, il a été sur la ligne des lancers-francs. Au final, des lancers énormes pour lui. Beaucoup de contres, beaucoup de rebonds, beaucoup d’interceptions. Il était partout ce soir. Il jouait comme Joakim Noah. »
En fait, pas vraiment. Il jouait mieux que Joakim Noah. A moins qu’il ait justement passé un palier pendant l’intersaison. Auquel cas, si hier c’était « jouer comme Joakim Noah », alors les Bulls seront redoutables cette année. Son travail avec Kareem Abdul-Jabbar cet été lui a-t-il fait franchir ce cap ? Difficile à dire, même s’il a clairement progressé. S’il avait l’air plus à l’aise offensivement, il n’a shooté qu’à 6/12 et ses hooks ne tombaient pas forcément, à l’image de ce tir main gauche à un peu moins de trois minutes du terme, manqué mais ramassé par Carlos Boozer. A voir maintenant si les progrès qu’on a pu apercevoir dans les gestes et les moves hier se traduiront par une meilleure adresse et un meilleur scoring de manière consistante et durable pendant la saison – après tout, les Bulls n’ont joué qu’un match -, mais Noah semble sur la bonne voie. Son travail cet été s’est également traduit par de vrais progrès aux lancers-francs. En fin de rencontre, les Kings l’ont payé cher, en coupant Rip Hamilton et Nate Robinson de la balle et en faisant les fautes sur celui qu’ils pensaient devoir envoyer sur la ligne. Grave erreur. Jooks a verrouillé la rencontre avec un impeccable 4/4 dans les trente dernières secondes :
« J’ai beaucoup travaillé sur les lancers-francs », expliquaient Noah après la partie. « J’étais dans un bon rythme, je me sentais à l’aise et je les ai mis. Ils ne laissaient pas Rip ou Nate recevoir la balle. Je suis la troisième option dans ces situations. Mes coéquipiers ont confiance en moi et ils m’ont envoyé la balle. »
Si Noah continue à montrer de tels progrès, il va peut-être falloir revoir les pronos à la hausse, malgré l’absence de D-Rose…