Suivre l'après-carrière de JJ Redick est un vrai plaisir. Son podcast, The Old Man and the Three, est sans doute ce qui se fait de mieux dans le genre autour de la NBA. Et lorsqu'il est en plateau sur ESPN, l'ancien joueur du Magic, des Clippers et des Sixers notamment, est très souvent celui qui apporte le point de vue le plus juste et modéré au milieu de personnalités très théâtrales et en quête de polémiques.
Chris Russo, sorte de Skip Bayless du pauvre (en termes de popularité, puisqu'en termes de niveau d'analyse, ce brave Skip n'est pas ce qui fait de mieux aux Etats-Unis, NDLR), fait partie de ceux-là. En réaction aux déclarations de Draymond Green après le game 2 contre Memphis, et son expulsion pour avoir brandi des doigts d'honneur aux fans des Grizzlies, Russo a versé dans le nauséabond.
A la manière de l'infâme Laura Ingraham de Fox News, qui avait demandé à LeBron James et Kevin Durant de "shut up and dribble" ("ferme-là et joue", en gros) lorsqu'ils se sont élevés contre Donald Trump, Russo a déclaré que Draymond devait "shut up and play", parce que l'Amérique en avait marre de lui.
La formulation a fait bondir JJ Redick.
"Je veux revenir sur ce que tu as dit, comme quoi l'Amérique en aurait marre de Draymond Green. Tu te rends bien compte que Draymond a un podcast très populaire, où il est le seul à parler pendant la plupart des épisodes ? Et que TNT lui a fait signer un gros contrat justement parce que les gens ont envie d'écouter ce qu'il dit ?
Si c'est le cas, c'est parce que devant les médias il est vrai, authentique et sans filtre. En tant que joueur, il est vrai, authentique et sans filtre aussi. Cette énergie qu'il porte sur lui, c'est ce qui fait qu'il est aussi fort, qu'il va devenir un membre du Hall of Fame et qu'il est celui qu'il est.
C'est comme dire que Ja Morant doit arrêter de danser après avoir marqué un panier à 3 points. Ce qui rend Ja Morant aussi fort, c'est parce qu'il joue au basket avec de la joie, du plaisir, une attitude insouciante et sans peur. On ne peut pas retirer à un joueur ce qui le rend fort.
On ne peut pas leur dire de la fermer et de jouer au basket. Je ne peux pas te laisser dire ça. Ce sont les gens de Fox News qui parlent des athlètes comme tu viens de le faire. Ces fans dont tu parles, qui ont vu jouer Bob Cousy et Wilt Chamberlain, et qui seraient agacés par Draymond, ça ne m'intéresse pas. J'apprécie leur longévité, mais je n'aime pas ce que ça implique".
On peut ne pas aimer le joueur qu'est Draymond Green, mais dès qu'il parle de basket, qu'il s'agisse de sa propre équipe ou d'analyses sur d'autres sujets NBA, il est impossible de lui nier une vraie éloquence et une maîtrise des sujets. Quant à son style enflammé sur le terrain, difficile de donner tort à JJ Redick. C'est ce feu intérieur qui est l'une des composantes majeures des succès de Golden State depuis son arrivée en NBA.
Yo @jj_redick got at @MadDogUnleashed on #FirstTake!
He had @Money23Green’s back and is tired of that BS “shut up and play” rhetoric. pic.twitter.com/zlkmUBHpIu— Marcus Dash (@DashOfNews) May 4, 2022
CQFR : Chris Paul régale, Phoenix et Miami prennent le large