Jimmy Butler a enfin quitté le Miami Heat. Après un feuilleton animé ces dernières semaines, l'arrière a pris la direction des Golden State Warriors. Même si les Phoenix Suns ont longtemps été présentés comme les favoris sur ce dossier, ce dénouement ne représente pas une surprise.
Alors que la franchise de l'Arizona a été coincée par le cas Bradley Beal, la formation californienne se trouvait, désespérément, à la recherche d'un All-Star. Et sur le marché, Butler incarnait la cible la plus simple. Voici quelques enseignements à retenir de ce mouvement dans l'immédiat.
Tout d'abord, un rappel rapide des détails de ce deal :
- Les Warriors reçoivent : Jimmy Butler ;
- Le Heat reçoit : Andrew Wiggins, Kyle Anderson, PJ Tucker et le choix au premier tour de la Draft NBA 2025 des Warriors (protégé Top 10) ;
- Les Pistons reçoivent : Lindy Waters III, Josh Richardson et un futur choix au second tour de la Draft NBA ;
- Le Jazz reçoit : Dennis Schröder.
Le Heat voulait vraiment arrêter ce cirque
Le divorce n'a vraiment pas été beau à voir. La belle histoire entre Jimmy Butler et le Miami Heat a très mal terminé. Avec de grosses tensions depuis plusieurs mois entre les deux parties. Le point de départ de cette fracture ? Le refus des Floridiens de lui offrir une prolongation max pour 113 millions de dollars sur 2 ans.
Vexé, le joueur de 35 ans a réclamé son trade. Et la gestion de ce conflit a été catastrophique. De la part des deux camps. Déjà suspendu à deux reprises pour son attitude, l'ex-joueur des Chicago Bulls était, depuis le 27 janvier, suspendu jusqu'à nouvel ordre.
Autant dire que la situation devenait insoutenable. A l'approche de la deadline, un départ semblait indispensable. Le propriétaire du Heat Micky Arison avait d'ailleurs mis la pression : il était hors de question de (grassement) payer Butler à ne rien faire.
Plutôt que de le réintégrer, Miami a donc décidé d'agir. Quitte à baisser les exigences initialement fixées pour son départ. Car il ne faut pas se mentir, la contrepartie n'est pas à la hauteur des conditions espérées par Pat Riley au début des négociations.
Mais un mouvement, dès maintenant, s'imposait.
Les Warriors, comme un vent de panique ?
Pendant plusieurs semaines, les Golden State Warriors l'ont clamé haut et fort : il n'était pas question d'agir dans l'urgence via un trade avec une vision uniquement sur le court terme. Et pourtant, on a cette impression avec ce mouvement pour Jimmy Butler.
Pourquoi ? Car on le sait, les Dubs se sont montrés très actifs sur le marché au cours des dernières semaines. L'objectif ? Récupérer un All-Star pour l'associer à Stephen Curry et Draymond Green. Une envie qui peut se comprendre. Surtout que les atouts sacrifiés semblent ok.
Mais il y a un hic : pour verrouiller Butler, les Warriors ont accepté de le prolonger pour 121 millions de dollars sur deux ans. La fameuse prolongation que le Heat a refusé de lui accorder. Dans la vision des Warriors, cela permet d'avoir une certaine visibilité en alignant son bail avec ceux de Curry et Green.
Cependant, il y a quand même de gros doutes sur la capacité de Butler, sur le déclin, souvent blessé et habitué aux histoires compliquées, à être au niveau. Les Warriors avaient d'ailleurs les mêmes craintes...
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Jimmy Butler a quasiment eu ce qu’il voulait
De son côté, Jimmy Butler peut avoir le sourire. Il s'impose comme le grand gagnant de ce trade. Tout d'abord, dans son bras de fer avec le Heat, il a eu le dernier mot. L'ancien des Chicago Bulls a quitté l'équipe avant la deadline. Comme il l'avait demandé. Et pour l'une de ses destinations préférées : Golden State.
Dans la foulée, le joueur de 35 ans a obtenu la prolongation dont il rêvait. 121 millions de dollars sur 2 ans. Un jackpot qui lui assure un salaire annuel supérieur à 60 millions de dollars à ses 37 ans. Une belle assurance.
Bon, il y a tout de même un petit bémol : il préférait prendre la direction des Phoenix Suns. Mais face à l'incapacité de la franchise de l'Arizona de passer à l'action, il a dû se faire une raison. Et franchement, c'est un tout petit compromis par rapport à tous les aspects positifs pour lui.
Phoenix, le dindon de la farce
A l'inverse, les Phoenix Suns peuvent faire la gueule. Depuis plusieurs semaines, Jimmy Butler représente la priorité numéro 1 de cette équipe. Pour tenter de le faire venir, ils ont clairement indiqué qu'ils souhaitaient se débrasser de Bradley Beal. Mais pas facile de bouger un joueur surpayé et avec une "no-trade clause".
Jusqu'au bout, la franchise de l'Arizona avait l'espoir de trouver une solution. Il se disait même qu'ils ont envisagé un trade de Kevin Durant pour pouvoir récupérer Butler dans la foulée. Ce scénario n'arrivera pas.
Et à quelques heures de la deadline des trades, la cible des Suns s'est envolée. Maintenant, que faire avec un effectif bancal et déstabilisé par le feuilleton des dernières semaines ? Bon courage pour rebondir et s'ajuster...
Bradley Beal n’a pas flanché
Chez les Phoenix Suns, tous les regards risquent désormais de se porter sur Bradley Beal. Car il était clairement la clé pour l'actuel 10ème de la Conférence Ouest sur le dossier Butler. Avec sa "no-trade clause", l'arrière a défendu ses intérêts jusqu'au bout.
Il ne voulait pas bouger et n'a pas cédé. Même après son récent changement de statut, avec désormais un rôle en sortie de banc. Pour garder un cadre familiale stable, il n'a jamais envisagé un départ. Et les Suns ne peuvent rien y faire.
Phoenix fait tout simplement les frais de l'impatience affichée en 2023 pour faire venir Beal. Prendre l'ancien joueur des Washington Wizards - dont le fit sportif avec KD et Devin Booker était bancal -, avec son salaire XXL jusqu'en 2027 était déjà une erreur.
Mais le récupérer en lui laissant sa "no-trade clause" représente presque une faute professionnelle. Les Suns l'ont payé dans les négociations pour Butler. Et ils risquent de le payer pendant plusieurs années...
Recalés par Kevin Durant, les Warriors ont actionné le plan B
Au moment d'évoquer le "vent de panique" chez les Warriors, un point a été volontairement oublié. Car Jimmy Butler n'incarnait pas la piste prioritaire de Golden State. Ces dernières semaines, ils ont eu des doutes sur lui. Sur l'aspect sportif, mais aussi au niveau de son intégration dans le vestiaire.
Finalement, ils ont foncé. Mais après le refus de Kevin Durant ! Selon les médias américains, les Warriors se sont montrés agressifs pour faire revenir l'ailier des Suns. Et un accord entre les deux franchises semblait possible.
Mais GS a été directement calmé... par la superstar ! De son côté, KD n'avait absolument pas l'envie de faire son retour chez les Dubs. Et il l'a rapidement fait savoir pour tuer les négociations. C'est aussi pour cette raison qu'il existe un sentiment d'urgence dans le mouvement des Warriors.
Ils voulaient absolument récupérer un All-Star. Mais sans avoir un profil précis en tête. Passer de Kevin Durant à Jimmy Butler, il n'y a aucune cohérence. Et il faut voir désormais si ce plan B peut réellement fonctionner.
Surtout, il leur fallait absolument un joueur qui puisse aussi prendre ses responsabilités avec régularité, ce que Wiggins n'est pas malheureusement. Butler au vu de ses dernières péripétie n'offre aucun garantie, mais c'est pas incohérent de tenter le coup. De toutes façons, les Warriors peuvent pas vraiment reboot tan que Steph et Dray seront là. Leur associer Butler pour en tirer le plus possible sur les deux prochaines années, pour moi ça a du sens.
Bien sûr ce ne sont pas les mêmes joueurs, mais on voit quand même ce qui était visé: du talent offensif sans compromis défensif qui ne pèsera pas dans les comptes quand Steph prendra sa retraite.