Pour la première fois depuis le début des playoffs, le Miami Heat s’est incliné lors du premier match d’une série. Jimmy Butler et ses partenaires ont surpris les Milwaukee Bucks, les New York Knicks et les Boston Celtics en s’imposant à chaque fois à l’extérieur pour lancer les hostilités. Mais ils sont tombés sur un tout autre animal en se déplaçant sur le parquet des Denver Nuggets jeudi soir. Avec à l’arrivée une défaite (104-93) loin d’être catastrophique ou illogique mais qui illustre déjà l’écart potentiel entre les deux formations.
CQFR : Jokic domine, Denver prend l’avantage sur Miami
Sur les trois Games 1 remporté par Miami, Butler a inscrit 35, 25 (en étant blessé à la cheville) et 35 points. Il a été limité à 13 petits pions la nuit dernière. Changement d’ambiance. L’arrière All-Star, habitué à frapper fort d’entrée, n’a pas pu ou n’a pas su afficher le même visage contre Denver. Il n’a pas été mauvais. Il a d’ailleurs ajouté 7 rebonds et 7 passes. Mais il n’a pas été aussi tranchant qu’à l’accoutumée, surtout quand son équipe avait finalement besoin qu’il fasse des différences balle en main.
Sur bien des aspects, la tactique du Heat a pourtant fonctionné. Les joueurs d’Erik Spoelstra ont obtenu des tirs ouverts – qu’ils n’ont pas rentré – et des layups seuls sous le cercle en coupant dans le dos de la défense des Nuggets. Qui sait ce qu’aurait pu donner cette rencontre si les snipers floridiens, les Max Strus (0 sur 9 derrière l’arc), Caleb Martin (1 sur 7 aux tirs) et Duncan Robinson (1 sur 6) avaient fait preuve de plus de réussite ? C’est une interrogation peut-être un peu trop simpliste. Parce qu’au final, il a quand même manqué à Miami une forme de punch en attaque.
« Peut-être que nous avons pris trop de tirs en périphérie, moi en particulier, au lieu de mettre la pression au cercle. Aller au layup, provoquer des fautes. Nos tirs donnaient l’impression d’être bons et je ne dis pas que nous ne pouvons pas les mettre mais il faut aller plus au panier, obtenir des lancers-francs », avoue Jimmy Butler.
Autrement dit, il faut plus d’agressivité. Vers le cercle. Et ça commence donc avec lui. Il le sait et il l’a reconnu. Le Heat n’a tiré que deux lancers-francs, un record NBA. Rien à voir avec un déséquilibre en termes d’arbitrage. Il n’y a simplement pas eu assez de drives vers le cercle. En même temps, ce groupe n’est pas constitué de nombreux joueurs percutants. Jimmy « Buckets » étant l’un des rares dans le lot à vraiment avoir la capacité à scorer soir après soir en défiant ses adversaires directs.
Il ne l’a presque pas fait sur ce Game 1. Même quand les Nuggets lui ont donné le duel avantageux. Jimmy Butler s’est retrouvé à plusieurs moments devant Nikola Jokic et il ne l’a pas agressé en dribbles. Il a préféré ressortir la balle, parfois même sans vraiment fixer le pivot serbe. Il n’est pas facile d’attaquer le panier contre une équipe aussi physique que celle du Colorado. Mais même quand il s’est retrouvé en position de le faire, le joueur de 33 ans est resté… timide.
Ce n’est peut-être pas le bon terme. Mais il n’a pas été assez tranchant. Les quatre autres fois où il a tenté moins de tirs qu’hier (14), Miami a perdu… à trois reprises. La seule victoire étant le blowout contre Boston lors du Game 3 des finales de Conférence. Le Heat a gagné onze fois sur treize quand son leader prend 15 tirs ou plus. C’est à lui de corriger le tir, justement en tirant moins et en allant plus au cercle. Il se retrouve d’ordinaire huit à dix fois sur la ligne réparatrice chaque soir. Zéro passage sur ce Game 1. Une réaction est évidemment attendue lors du Game 2. Connaissant le bonhomme, il ne décevra probablement pas.