« S’il vous plait, je sais que vous allez écrire quelque chose sur moi mais je ne veux pas que les gens aient de la pitié pour moi », confie-t-il à ESPN lors d’une interview avant la draft 2011. « Je déteste ça. Il n’y a pas besoin de se sentir désolé pour moi. Tout ça m’a forgé, je me sens bien. »Son histoire a sans doute ému les scouts et les dirigeants NBA. Mais c’est avant tout son courage, sa capacité à ne rien lâcher, à ne jamais abandonner qui a convaincu les franchises que Jimmy Butler ferait un bon joueur. Un battant dans la vie comme sur le parquet. Aux Chicago Bulls. C’est là que « Jimmy Buckets » a atterri le soir de la draft 2011. Trentième et dernier choix du premier tour. L’ancien joueur de Marquette débarque dans une franchise pleine d’ambition, avec Derrick Rose et Joakim Noah comme fers de lance. Il est là pour apprendre. Et il joue peu, très peu. Un classique pour les rookies sous l’ère de Tom Thibodeau (arrivé à la tête des Bulls en même temps que lui). Difficile de se mettre en valeur sur le parquet dans ces conditions. Butler boucle sa première saison avec 2,6 pts par match en 8 minutes. Au United Center. C’est là salle où le sophomore se révèle. Le 11 janvier 2013, les Los Angeles Lakers de Kobe Bryant sont de passage dans la « Windy City ». Jimmy Butler est lancé dans le grand bain. Tom Thibodeau lui demande de coller le meilleur marqueur adverse aux basques. Un baptême du feu pour le jeune Jimmy (deux fois). Sa performance est mémorable. Kobe est limité à 16 points (7/22 aux shoots) après avoir marqué plus de 20 points durant les 24 dernières rencontres. Jimmy Butler devient « Kobe stopper ». [youtube hd="0"]http://www.youtube.com/watch?v=sPxUErecR4k[/youtube] A l’American Airlines Arena. C’est là où le Texan marque les esprits. Propulsé dans le cinq majeur en l’absence de Luol Deng et de Derrick Rose, Jimmy Butler s’impose comme un cadre des Chicago Bulls valeureux vainqueurs des Brooklyn Nets au premier tour des playoffs. Pour le premier match des demi-finales de Conférence face au Miami Heat, il prend 14 rebonds et inscrit 21 points… en jouant toute la rencontre. Durant ses 12 matches de playoffs cette saison-là, il disputera l’intégralité cinq rencontres dans leur intégralité. A l’Amway Center. C’est là où Jimmy Butler est entré dans la légende des Chicago Bulls. Avec 60 minutes disputées lors d’une victoire héroïque face au Magic, le jeune joueur de 24 ans entre dans les annales de la franchise de l’Illinois. Aucun taureau n’a passé plus de temps sur le parquet durant un match. Butler est un « iron man », un dur, un vrai. La mentalité parfaite pour s’imposer au sein du système de Tom Thibodeau, le grand gourou.
« Il a envie de progresser et de travailler… j’adore son approche et son attitude. »Dans toutes les autres salles de la ligue. C’est là où Jimmy Butler se coltine chaque soir la star adverse, dans le but de l’éteindre en attaque. Le protégé de Thibodeau est envoyé au charbon. Discret dans la vie, peu bavard en interview, Butler s’exprime sur le terrain. Sa défense agressive sur l’homme et sa détermination font de lui l’un des meilleurs défenseurs extérieurs du pays.
« Son comportement est incroyable. Il y a des fois où il défend extrêmement bien et l’adversaire rentre quand même son shoot. Mais il revient à chaque fois et il continue de défendre à chaque action. »Jimmy Butler ne lâche jamais rien, quelle que soit la situation. Au centre d’entraînement des Chicago Bulls. Là où Jimmy Butler passe tous ses étés. Le role player ne veut pas se contenter d’être un simple stoppeur. Du coup, il travaille tous les aspects de son jeu.
« Je veux juste être un grand joueur. Je suis dur avec moi-même. Je suis capable de faire mieux que ça en attaque. Je pense que c’est en train de venir. » « Il court, il est bon sans le ballon, il joue les pick&roll, il joue au poste. On lui demande beaucoup de choses. Il joue à un très haut niveau », ajoute Tom Thibodeau.Avant de jouer les Nets lundi dernier, Jimmy Butler tournait à 15,3 points, 4,7 rebonds et 3,5 passes, le tout à 52% de réussite aux shoots. Seul le travail paie. En finale NBA… Là où on l’on pourrait peut-être retrouver un jour Jimmy Butler et les Chicago Bulls ? Après tout, après avoir subi autant de coup dur, le garçon a bien prouvé qu’aucun rêve n’est inaccessible, non ?