18 saisons dans les jambes
2012 rime aussi avec Jerry Stackhouse. Et clairement, c'est une sacrée surprise. Pourquoi ? Résumons le chose ainsi : "Stack" est né le 5 novembre 1974, soit deux ans après le sortie du jeu vidéo d'arcade Pong, et une semaine à peine après le "Rumble in the Jungle" Ali - Foreman à Kinshasa. A 38 ans, dans une ligue où - par bonheur - les papys font de la résistance, l'ailier de Brooklyn défie le temps qui passe, du haut de ses 18 saisons (mais toujours pas de bague). Mieux, l'ex-coéquipier de Grant Hill à Detroit (la preuve en images) se rappelle au bon souvenir des nostalgiques des 90's, en faisant des stats comme au bon vieux temps, lui qui tournait à 29,8 points par match avec les Pistons en 2000-2001. On parle là d'un joueur qui a commencé sa carrière le même jour que le premier match des Toronto Raptors (3 novembre 1995), qui est bien plus proche de l'âge de son coach (Avery Johnson, 47 ans) que de celui de son franchise player (Deron Williams, 28 ans) et qui a grandi avec NBA Jam quand d'autres font aujourd'hui leurs armes sur 2K. Et puis, tout le monde n'a pas le cran de chanter l'hymne national avant un match, non plus... [youtube]http://www.youtube.com/watch?v=iQ2GVnJQ7QA[/youtube]Thug for life
Précisons-le, au passage : "Stack" n'a jamais été un enfant de choeur, lui qui s'est déjà chauffé avec ses propres coéquipiers, dont Allen Iverson et Christian Laettner (un ancien de Duke, tiens, tiens...), qui aura sérieusement avoiné Jeff Hornacek dès sa saison rookie et osé envoyer valser le Shaq lors des playoffs 2006. [youtube]http://www.youtube.com/watch?v=hkaYmGQ3UtU[/youtube] 7e joueur en activité le plus âgé, le natif de Kinston, North Carolina, est l'un des quatre rescapés de la draft... 1995 (dont il fut le 3e choix), avec Sheed (#4), Kevin Garnett (#5) et Kurth Thomas (#10), là où Grant Hill (3e pick 1994) et Jason Kidd (2e) sont les deux seuls joueurs en activité issus d'une draft précédente. Il faut croire que les Nets ne se sont pas trompés en signant en juillet dernier le vétéran (comme joueur et assistant-coach), qui endosse à Brooklyn son 8e jersey différent, après ceux de Philly, Detroit, Washington, Dallas, Milwaukee, Miami et Atlanta. Déjà, parce que le deal a permis à son jeune coéquipier MarShon Brooks de retrouver l'un de ceux qui ont marqué sa jeunesse... pas forcément dans le bon sens."Je veux parler à Jerry. Quand j'étais petit, je suis allé à un match des Hawks et il ne m'a pas signé d'autographe. Il m'a dit non. Je m'en souviens bien", révélait Brooks au NY Post après la signature de "Stack".L'autographe aura sans doute aujourd'hui beaucoup plus de valeur après les deux dernières performances en date de l'ancien scoreur d'UNC : 4/5 à trois points lundi dernier dans le derby 2.0 contre NY, lors duquel "Stack" a marqué plus de points que le banc des Knicks (14-13); puis 5/6 derrière l'arc mercredi face à Boston, dans un duel old school et bien musclé. A la clef, deux victoires aussi précieuses que symboliques pour BK. Et un "back-to-back" inédit pour Jerry Stackhouse, qui n'avait jusque-là jamais scoré 4 tirs primés ou plus de suite en carrière !
Quand l'expérience parle
"Stack" s'est d'ailleurs illustré depuis le corner du TD Garden, à l'endroit même où un certain Ray Allen brillait il n'y a pas si longtemps... [youtube]http://www.youtube.com/watch?v=pAH4HJt9ZE4[/youtube]"Le jeu se ralentit, c'est comme si je voyais les choses en slow motion. Quand vous avez une telle expérience, vous comprenez le jeu et comment il est supposé fonctionner. C'est facile et ça le rend marrant", expliquait "Stack" au Long Island Newsday, au lendemain de son premier match avec BK, ponctué par un 3/6 longue distance en 10 minutes.Nul ne sait, à 38 printemps, quand les jambes de Jerry Stackhouse lui diront stop.
"Si j'ai la balle en contre-attaque, je dunkerai. Pas comme en 1995, mais je dunkerai quand même. Le dunk, c'est mon baromètre, en quelque sorte. Quand j'entrerai sur le terrain et que je sentirai que je ne peux plus sauter ni dunker, alors ouais, il sera l'heure pour Stackhouse de prendre sa retraite", confiait-il - à la troisième personne.Une chose est sûre, c'est plutôt une surprise agréable d'assister à ce genre de "retour vers le futur". Et puis quand même... Le nom de Jerry Stackhouse est directement lié à deux légendes du sports US.