Les Boston Celtics n’ont pas eu peur de faire de grands changements sur cette intersaison. Frustrée par l’échec connu lors des Finales de la Conférence Est face au Miami Heat (3-4), la franchise du Wisconsin a décidé de remodeler le groupe autour de Jayson Tatum et Jaylen Brown.
Avec cette idée en tête, les dirigeants des C’s ont eu l’audace de sacrifier des éléments importants : Marcus Smart, Malcolm Brogdon, Grant Williams ou encore Robert Williams. Mais les renforts peuvent permettre à cette équipe de former un nouvel empire : Jrue Holiday et Kristaps Porzingis.
Malgré la prolongation faramineuse de Brown cet été, un homme va susciter de grandes attentes à Boston pour réellement viser le titre NBA : Tatum. Car à 25 ans, l’ailier doit affirmer son règne et s’imposer parmi les meilleurs du monde.
Un leader (contesté) à couronner…
Car jusqu’à maintenant, le natif de Saint-Louis ne fait pas franchement l’unanimité. Pour certains, le patron désigné des Celtics a la fâcheuse tendance à s’effacer dans les moments clés. Et son leadership a été, à plusieurs reprises, remis en question. Avec le départ de Smart, une voix qui portait dans le vestiaire bostonien, Tatum va devoir prendre du galon.
Il est désormais l’un des plus anciens de l’effectif (après Brown). Et surtout, il reste le leader incontesté. Dans son duo avec Brown, le numéro 2, même payé 304 millions de dollars, a été identifié depuis longtemps. Le #3 pick de la Draft NBA 2017 a donc des responsabilités, encore plus importantes, à assumer.
"Ma voix et ma présence se font sentir. Pendant les matches, dans les réunions, dans les vestiaires, à l'entraînement, sur les films, je m'exprime. Tout le monde ne le voit peut-être pas. Je ne parle pas le plus fort.
Mais je dis ce que je pense. J'écoute les gars et les gars m'écoutent", a assuré Jayson Tatum face à la presse.
En s’affirmant réellement comme le boss à Boston, Tatum a de bonnes chances de prendre une nouvelle dimension. Et on parle d’un talent qui a tourné à 30,1 points, 8,8 rebonds et 4,6 passes décisives de moyenne sur l’exercice 2022-2023. Mais avec sa carrure, il s’agit quasiment d’un minimum désormais.
Avec le niveau de jeu attendu pour les Celtics - considérés avec les Milwaukee Bucks comme les grands favoris à l’Est -, l’Américain s’impose d’ailleurs comme un candidat très sérieux pour le titre de MVP. A force de récompenser des internationaux (Giannis Antetokounmpo, Nikola Jokic, Joel Embiid), le lobby pour faire gagner un joueur né dans le pays de l’Oncle Sam devrait s’intensifier.
Et sa majesté Tatum a de bonnes chances de réunir tous les critères ! Un talent "made in USA", une équipe avec un bilan de plus de 55 victoires, un impact énorme au scoring (top 3) et un bon playmaking. Avec en plus quelques performances marquantes, il a clairement un profil royal pour rivaliser avec les derniers couronnés.
Plus important encore, il a aussi cette ambition. Digne héritier du légendaire Kobe Bryant, le King des Celtics a un goût raffiné pour les trophées individuels. Il veut marquer l’histoire et n’a pas peur de le claironner haut et fort.
"J’aimerai être sur le Mount Rushmore des Celtics. Larry Bird, Paul Pierce, Bill Russell, ces gars-là ont montré le chemin à suivre. Ils ont tous des bagues. Je veux être l’un des plus grands, je veux être perçu comme un gagnant et je suis sûr que je vais y arriver", a-t-il assuré pour The Messenger.
Comme tous les grands, il n’a bien évidemment pas l’intention de se contenter d’une seule récompense. Car si le Trophée Michael Jordan représente l’un de ses objectifs en carrière, Tatum vise aussi le Graal. L’accessoire souhaité par les vrais rois : la bague de champion.
Jayson Tatum croit toujours en son duo avec Jaylen Brown
Le sacre ou l’échec !
Et cela tombe bien, les Celtics se trouvent clairement sur la même longueur d’onde. Et sur cette intersaison, Boston s’est donné les moyens de nourrir de telles ambitions. Alors oui, il y a des doutes sur la profondeur de cette équipe.
En sortie de banc, Payton Pritchard, Sam Hauser ou encore Luke Kornet vont devoir faire leurs preuves. Ils seront certainement épaulés par Al Horford. Et justement, si la rotation de Joe Mazzulla peut susciter des interrogations, le 5 majeur se révèle lui particulièrement impressionnant. Probablement même le meilleur de la NBA ?
Autour de Tatum, on retrouve ainsi Brown, Holiday, Derrick White et Porzingis. Sur le papier, un seul mot résume notre avis : effrayant. Le potentiel semble incroyable. Et dans la perspective d’une série de Playoffs, bon courage aux futurs assaillants des Celtics pour rivaliser avec une telle line-up.
"C'est tout simplement facile de jouer avec ces gars, honnêtement. Je n'arrête pas de me répéter, mais ils suscitent tellement l'attention des défenseurs. Du coup, j'ai des tirs à trois points où je suis seul, des situations tellement ouvertes, et ils me trouvent.
Donc je dois simplement prendre des tirs ouverts. C'est tout, c'est vraiment simple", a ainsi résumé Porzingis face aux médias.
Le pire ennemi de cette formation ? Probablement la pression. Car à ce stade du projet, tous les sujets du TD Garden ne veulent qu’une chose : une 18ème bannière. Et sans cette réussite, peu importe les belles formules de Giannis, la cour à Boston parlera d’un échec.
Présent depuis 6 ans dans le Massachussetts, Tatum le sait d’ailleurs parfaitement. Rapidement propulsé comme le "franchise player", il a parfois subi les attentes autour de lui. Même en étant conscient qu’elles étaient légitimes avec un groupe destiné pour le plus haut niveau.
"Les gens s'attendent à ce que nous allions en Finales NBA et que nous gagnions. Et si nous ne le faisons pas, c'est que nous n'avons pas forcément répondu aux attentes. C'est de la pression ? Oui. Chaque année, il y a une poignée d'équipes qui, de manière réaliste, peuvent probablement gagner le titre.
Et nous faisons partie de ce groupe. C'est ce que nous visons. Et c'est ce que nous devrions viser", a reconnu Tatum.
Sauf que maintenant, les Celtics ne doivent pas se contenter de viser le trône. Jayson Tatum ne doit pas se contenter d’être un prétendant. Il est grand temps d’être à la hauteur. D’atteindre les sommets. D’être couronné.