Jaylen Brown est aujourd'hui l'un des joueurs-clés des Boston Celtics, finalistes NBA contre Dallas, et le joueur avec le plus gros contrat en NBA. Souvenons-nous de ce que l'on disait sur lui à l'époque où il n'était qu'un prospect aspirant à la Draft. Dans un portrait réalisé par Marc J. Spears pour The Undefeated, Brown y était présenté comme une sorte de petit génie, dont l'intelligence pouvait le "desservir" aux yeux des dirigeants d'équipes en NBA.
La NBA n'attendrait-elle que des joueurs uniquement brillants sur le terrain et désintéressés par le reste ? La ligue en elle-même, non, sans doute. Adam Silver est suffisamment vocal depuis sa prise de fonction concernant son envie de voir des joueurs impliqués dans tout ce qui leur tient à coeur et ne les a jamais sanctionnés. En revanche, à la tête de certaines équipes, avoir un athlète noir désireux d'étendre son rayonnement en dehors du terrain semble en avoir effrayé certains.
Mais au fait, pourquoi disait-on de Jaylen Brown qu'il était "trop intelligent pour son propre bien", pour reprendre les termes utilisés dans l'article de Spears ?
S'il n'a passé qu'une seule année à l'université, Brown a assisté à plusieurs classes de niveau supérieur dans des matières diverses et variées au sein desquelles il a toujours excellé. S'il a choisi Cal au détriment de courtisans comme Kentucky, North Carolina et Kansas, c'est justement pour le niveau scolaire qui y est requis et la qualité de l'enseignement. Il a appris l'espagnol en quelques mois et est même capable de donner des interviews dans cette langue si besoin. Il expliquait aussi vouloir apprendre trois langues supplémentaires avant ses 25 ans, suivre des cours de guitare et continuer à jouer aux échecs, lui qui était membre du club de son université.
"Quand je suis arrivé la première fois dans la salle du club, les gens m'ont regardé comme si je m'étais trompé de porte", racontait-il.
Un Afro-Américain, athlète surdoué, capable d'exceller aux échecs, était perçu comme un phénomène paranormal en 2016 et c'est malheureusement toujours un peu le cas aujourd'hui...
En jouant les taxis pour Jaylen Brown, Steve Kerr a pris des risques
Dans le même temps, il montrait déjà un intérêt certain dans la lutte contre les discriminations dont sont victimes les membres de la communauté afro-américaine aux Etats-Unis. On l'a vu par la suite très impliqué dans le mouvement Black Lives Matter.
Sous couvert d'anonymat, un dirigeant de la ligue invité à évoquer le potentiel de Jaylen Brown à l'époque, avait fait ce constat effarant.
"C'est un gamin incroyablement intelligent. Il est curieux de tout et pose constamment des questions. Je sais que cela peut être intimidant pour certaines équipes. Il veut savoir pourquoi on va lui demander de faire certaines choses sur le terrain plutôt que de les exécuter bêtement. Certains peuvent prendre ça pour une remise en question de l'autorité, notamment les coaches un peu old-school, et certaines équipes ne le prendront peut-être pas à cause ça".
Aurait-on pensé la même chose d'un autre athlète, blanc, un peu cérébral et absolument pas prêt à exécuter tout ce qui lui est demandé sans le moindre questionnement ? Probablement pas.
Danny Ainge et Boston n'avaient pas vu le moindre problème à donner sa chance au jeune ailier de California. Heureusement. L'ailier des Boston Celtics avait été choisi en 3e position, juste avant son futur coéquipier Jayson Tatum et le flop des Phoenix Suns Dragan Bender. Mais d'autres paraissaient prêts à drafter des joueurs plus malléables et moins engagés...
Depuis, Jaylen Brown a prouvé que l'on pouvait être un excellent joueur NBA, l'un des meilleurs, même, tout en étant extrêmement impliqué sur le plan social.
A l'époque c'était une surprise car Brown était attendu plus loin.
Finalement Boston et Ainge ont super bien géré ces 2 cadeaux des Nets et l'inversion avec Fultz était un coup de génie !
Mais delà de la question sportive, ça serait génial qu'il ait son mot à dire pour pousser son GM à recruter une femme comme coach ! Et ce n'est pas les compétences qu'il leur manquent, surtout quand on voit que le Doc dirige des équipes taillées pour le titre depuis 15 ans ou que Billups et que Keefe ont une place au chaud à Portland ou Washington.