« Je sais que je peux jouer en NBA et ça fait du bien d’être ici », déclarait le joueur après la rencontre. « Je me sens en forme. C’était amusant de retrouver un parquet, de poser des écrans, de faire des fautes. »Jason Collins n’a passé que dix minutes sur le terrain mais il préfère retenir l’aspect basket de sa performance cette nuit.
« Je suis concentré sur le plan de jeu, je dois apprendre les systèmes. Je ne peux réfléchir au côté historique maintenant. Je me concentre sur mon job. »Le pivot a justement mis du temps à retrouver un boulot. Libre de tout contrat au moment de son coming-out, le vétéran n’a pas retrouvé de franchise cet été. Non pas en raison de son orientation sexuelle mais plutôt de son âge et de son apport sur le terrain. Effectivement, son impact en dehors des parquets est tellement important qu’il pourrait dépasser ses qualités de basketteur.
« Son impact est beaucoup plus grand que ce que les gens pensent », assure Kobe Bryant. Il y a un effet domino qui va bien au-delà du sport. C’est fantastique. C’est une première historique. » « Je pense qu’une personne qui fait son coming-out fait preuve d'une forme de courage qu'il peut transmettre à d'autres. C’est le plus important. Il y a plein de gamins qui ont peur d’être eux-mêmes à cause de la pression qui va avec. Il y a des jeunes qui font des dépressions ou qui se font emmerder car ils sont différents. Ils pourront désormais se dire : ‘Jason m’a donné de la force dans les moments difficiles. Il m’a donné la force de m’accepter comme je suis, peu importe ce qu’en pensent les gens. Il m’a donné de la force et du courage’ ».La grande majorité des joueurs NBA a salué le courage de Jason Collins lorsque ce dernier a révélé son homosexualité dans Sports Illustrated. De nombreux joueurs ont affiché leur soutien à l’ancien joueur des Wizards. Coïncidence ou lien de cause à effet, Michael Sam, un prospect susceptible d’être drafté par une franchise NFL, a lui aussi fait son coming-out il y a quelques jours. Collins a ouvert la voie. Et son impact ira sans doute bien au-delà du sport. Il lui restait désormais à trouver un club. Son profil d’intérieur d’expérience capable de défendre près du cercle et de faire le sale boulot serait forcément recherché à l’approche des playoffs. Glen Davis n’étant plus disponible, les Brooklyn Nets ont sauté sur l’occasion.
« C’est un joueur de basket. Il fait ce métier depuis longtemps donc rien n’a changé. Peut-être que le regard extérieur est différent mais, pour nous, au sein du vestiaire, ce n’était pas perturbant », témoigne Deron Williams. « C’était juste un match de plus. Il a fait un gros travail en défense. Nous sommes contents qu’il soit avec nous. »D’ici quelques jours, les médias trouveront une autre histoire et le vétéran pourra se concentrer plus sereinement sur sa fin de saison avec les Brooklyn Nets. La franchise aura bien besoin de sa défense en playoffs. Car il n’est plus seulement un phénomène médiatique. Il s’appelle Jason Collins, il est noir, il est homosexuel mais surtout, c’est à nouveau un basketteur NBA. Et c’est ça le plus important.