« Je n’y pensais même pas jusqu’au moment où Rajon (Rondo) m’a montré la feuille de marque. Je vois ’19 rebonds’. Je ne savais pas que j’en avais pris autant. C’est énorme quand vos coéquipiers célèbrent votre performance ou une grosse victoire. »Notons au passage, qu'avec cette perf', Jared Sullinger n'a pas seulement rejoint Kevin Garnett dans l'histoire mais également un certain Larry Bird.
Last night, Jared Sullinger became the 1st Celtics player with at least 25 Pts, 20 Reb and 4 Ast in a game since Larry Bird on Nov. 11, 1987
— ESPN Stats & Info (@ESPNStatsInfo) 16 Janvier 2014
Un leader en formation
Comme son ancien mentor Kevin Garnett, Jared Sullinger a un sacré caractère. Il a beau être seulement dans sa deuxième saison NBA, il a bien compris que cette équipe de Boston aurait besoin de leader en l’absence de Rajon Rondo – associée au départ de KG, Doc Rivers, Jason Terry et Paul Pierce. C’est donc tout naturellement qu’il a pris la parole pour défendre les intentions de sa franchise suspectée de « tanking ».« Ceux qui nous parlent encore de ‘tanking’ peuvent nous embrasser le cul », avait déclaré le jeune joueur à la presse après le départ réussi des Celtics. « Nous sommes des compétiteurs. »Bon, les événements récents prouvent tout de même que Boston est engagé dans un sérieux processus de reconstruction axé sur la draft (Une dizaine de picks sur les trois prochaines années). Mais c’est l’attitude de Jared Sullinger qui est intéressante. Habituellement, les jeunes joueurs n’osent pas trop chambouler l’opinion publique dans la presse. Lui reste cash (à quand un ‘bar fight’ en interview ?). Il a la haine de la défaite et ça se sent. De quoi faire de lui un exemple pour les jeunes joueurs de Boston. Et même les plus anciens d’ailleurs. Comme tout bon leader qui se respecte, Sullinger a rendu hommage à ses potes après la performance d’hier.
[superquote pos="d"]"Il peut devenir le Kevin Love de l'Est" Roy Hibbert[/superquote]« C’est un grand moment (pour lui). Kevin Garnett est un Hall Of Famer. Mais en même temps, je n’aurais pas pu faire ça sans mes coéquipiers. Ils m’ont mis en bonne position pour prendre des rebonds. On a bien bloqué nos vis-à-vis en défense. On communiquait, on s’aidait. Nous ne sommes pas des perdants et on doit continuer à se battre. »Jared Sullinger est évidemment un élément central de la reconstruction des Celtics. A la base, c’était pourtant un pari. Superstar universitaire à Ohio State, il est descendu en fin de premier tour lors de la draft en raison de problèmes au dos. Les Celtics se sont jetés sur l’occasion, voyant déjà en lieu un joueur capable de soulager un Kevin Garnett vieillissant. Une bonne saison rookie et une autre grosse blessure plus tard, « Sully » s’impose comme le meilleur joueur de l’effectif depuis le début de la saison avec Avery Bradley. S’il a connu des pépins physique et des périodes sans (il a même été rappelé sur le banc par Brad Stevens), il a tout de même enchaîné quelques grosses performances comme ses 19 points et 17 rebonds face aux Spurs ou ses 24 points, 11 rebonds et 5 passes face aux Wolves de Kevin… Love.
Le Kevin Love des Celtics ?
[caption id="attachment_126717" align="alignleft" width="300"] Jared Sullinger, quelque chose de Kevin Love ?[/caption] Sa prestation face à celui qui est considéré comme l’un des meilleurs joueurs de la ligue a marqué les esprits. Jared Sullinger est capable d’élever son niveau de jeu face aux plus grandes stars, et ce malgré son inexpérience en NBA. Roy Hibbert n’hésite pas à le comparer avec la superstar des Wolves.« Il doit continuer à travailler. Il peut devenir le Kevin Love de la Conférence Est. C’est sa deuxième année et il a eu des problèmes au dos l’an passé. Ce sera un long processus mais il peut devenir un très bon joueur dans cette ligue. »Dans les statistiques, Jared Sullinger est encore loin de Love. Il tourne à 13 points et 8 rebonds mais en seulement 26 minutes de jeu. Autrement, s’il se renforce et gagne en constance tout en évitant les grosses fautes, l’intérieur peut rapidement atteindre des 18-19 points, 10-11 rebonds de moyenne. Comme Kevin Love, Sullinger est capable de jouer dos au panier mais aussi de s’écarter afin de prendre son vis-à-vis – souvent plus lourd – de vitesse. Comme l’intérieur de Team USA, le natif de l’Ohio s’écarte désormais jusqu’à la ligne à trois-points, à la demande de Brad Stevens, alors qu’il ne tirait jamais d’aussi loin avec Doc Rivers (0,1 tentative derrière l’arc lors de sa saison rookie, 2,5 désormais pour seulement 28% de réussite). Le but est de développer au maximum la panoplie offensive de Jared Sullinger. Son leadership, son QI basket et sa combativité feront le reste. Même s’il est encore loin de KG, « Sully » connait désormais la route à suivre. Et les performances dantesques ne devraient pas tarder à s’accumuler sur son CV…