James Harden, Mike D’Antoni et les Rockets vont révolutionner la NBA

Faire jouer James Harden meneur, la nouvelle stratégie innovante de Mike D'Antoni. Les Houston Rockets vont matraquer les défenses cette saison.

James Harden, Mike D’Antoni et les Rockets vont révolutionner la NBA
Jusqu'à la reprise des débats en NBA, le 26 octobre prochain, retrouvez nos présentations de chaque équipe selon l'ordre décroissant de notre power ranking. Concentrons-nous sur les Houston Rockets nouveau look avec Mike D'Antoni et James Harden prêts à modifier la perception des point guards en NBA. 

HOUSTON ROCKETS - 15e

Mike D’Antoni était un avant-gardiste, tout comme Don Nelson l’était avant lui. Ses Phoenix Suns « seven or less » – comprenez moins de sept secondes avant d’envoyer la sauce – jouaient le plus vite possible afin d’attaquer les défenses avant qu’elles se mettent en place, shootaient de loin parce que trois points valent mieux que deux et s’appuyaient sur les picks-and-roll dans l’axe pour créer du jeu. Des principes aujourd’hui repris, et adaptés, par Steve Kerr aux Golden State Warriors, Gregg Popovich aux San Antonio Spurs mais aussi un peu partout aux quatre coins du pays. Un jeu tout en mouvement devenu la référence depuis les titres des éperons et des Californiens. [superquote pos="d"]Mike D'Antoni, déjà un révolutionnaire il y a dix ans [/superquote]Les Suns n’ont pas connu le même succès. Ils étaient les Warriors avant les Warriors, le titre en moins. Ils ont trusté les podiums offensifs (meilleure attaque de la ligue à quatre reprises entre 2005 et 2010). Ils ont régalé leurs fans mais n’ont jamais réussi à passer les finales de Conférence (trois défaites en 2005, 2006 et 2010). Avec à chaque fois la même conclusion : une équipe NBA ne peut pas gagner si elle se repose principalement sur son attaque et les tirs extérieures. Un constat bien obsolète maintenant que les Splash Brothers ont mis la ligue à leurs pieds. Mike D’Antoni était en avance sur son temps et le manque de personnel adéquat aux Knicks et aux Lakers, deux équipes talentueuses mais dont l’effectif ne collait pas à sa philosophie, l’ont écarté de la NBA pendant quelques saisons. Il est maintenant de retour sur le banc des Houston Rockets. A une époque où ses principes sont devenus la norme. Et avec l’effectif parfait pour mettre en place le basket qu’il aime tant. [caption id="attachment_308938" align="alignleft" width="318"] Eric Gordon, le partenaire idéal pour James Harden dans le backcourt.[/caption] A Phoenix, tout commençait avec Steve Nash. A Houston, James Harden est la pierre angulaire. Le barbu est la star idéale pour appliquer les systèmes du coach moustachu (beaucoup de pilosité dans cette phrase). Il est l’un des joueurs les plus efficaces de la NBA sur pick-and-roll, c’est un excellent playmaker, un formidable attaquant, un aimant à fautes et un très bon manieur de ballon. Il n’a fallu que quelques semaines pour que D’Antoni déclaré le All-Star son « meneur de jeu » dans le Texas. Dans les faits, il gérait déjà l’attaque des Rockets depuis son arrivée à Houston. Mais en officialisant le changement de poste, en classant Harden parmi les meneurs, le coach valide désormais un constat récurrent aux Rockets : les point guard, au sens classique du terme, ne sont pas complémentaires avec le All-Star. Patrick Beverley manque de ressources balle en main et il est trop petit pour switcher sur plusieurs positions en défense. Jeremy Lin et Ty Lawson avaient besoin de plus toucher la gonfle pour briller à Houston. Bref, à chaque fois, il y a un hic. Mais pas si Harden joue meneur. Pas après avoir filé 53 millions sur quatre ans aux restes d’Eric Gordon. La nouvelle recrue des Rockets est un pur shooting guard capable de jouer sans le ballon, de bien shooter derrière l’arc (38% en carrière) mais aussi d’attaquer le cercle sous l’étiquette d’un second playmaker. Le complément parfait. Il ne sera peut-être pas titulaire dès le coup d’envoi de la saison mais D’Antoni est fortement susceptible de sortir Beverley du cinq majeur pour installer une doublette plus conforme à ses attentes. [superquote pos="d"]c'est toute la position traditionnelle de meneur qui tend à évoluer avec cette stratégie[/superquote]Et c'est toute la position traditionnelle de meneur qui tend à évoluer avec cette stratégie. Comme lorsque les Bucks alignent Giannis Antetokounmpo, 2,11 m, au poste un. Tout le reste de l’effectif a été construit autour d’Harden et des picks-and-roll censés espacer le jeu, créer des brèches dans la défense et offrir des paniers faciles. Clint Capela est désormais son partenaire idéal pour la combinaison. Dwight Howard rechignait à l’idée de venir planter ses pieds dans le sol, poser un écran et rouler fort vers le cercle pour marquer. Le Suisse s’accommode de ce rôle sans broncher. Ses qualités athlétiques et sa défense sont des plus non négligeables. Autour de cet axe, Gordon, Trevor Ariza et surtout Ryan Anderson sont les snipers prêts à dégainer une fois qu’Harden ressort la gonfle. Au final, les Houston Rockets sont prévisibles, au moins au niveau du style de jeu. Il est déjà sage de parier sur le fait que la franchise va s’installer dans le top cinq de la ligue dans les catégories suivantes : points marqués, rating offensif, trois-points inscrits, trois-points tentés, pace. James Harden peut claquer une saison à 30 points et 8 ou 9 passes. Gordon et Anderson vont dépasser la barre des 17 points par match. Mais comme souvent avec D’Antoni, l’aventure ne s’éternisera pas en playoffs. Un tour, deux tours. Pas plus.

Le Facteur X : Clint Capela

Les Houston Rockets vont marquer plein de points, c'est un fait. Mais ils vont aussi en prendre un paquet. Le rôle - primordial - de Capela est de s'assurer que son équipe en prenne moins que celle d'en face. Avec Gordon et Harden dans le backcourt, les Texans invitent directement les attaquants adverses à pénétrer la raquette balle en sans relâche. Le Suisse va souvent se retrouver esseulé avec deux ou trois gars qui déboulent face à lui. Il va devoir tenir le choc. Il va devoir briser des âmes avec des blocks ravageurs. Il va devoir venir en aide, contester des tirs, courir vers le cercle pour débouler en deuxième rideau une fois la balle lâché par son vis-à-vis, compenser les box-out oubliés de ses coéquipiers, sécuriser les rebonds seul ou presque, etc. Sa tâche défensive est massive. Mais son impact ne doit pas se limiter à la défense. Il a pour mission de poser les bons picks. Les écrans bien colossaux capables de laisser le plus d'espace possible à James Harden. Il va devoir ensuite pivoter, brancher les turboréacteurs dans ses jambes et foncer vers le cercle pour réceptionner les pockets passes et conclure les alley-oops. Le jeu en vaut la chandelle. Il a l'occasion de claquer une saison en double-double et de chopper un contrat bien onéreux d'ici quelques saisons.

Le roster 

Postes 1/2 : Patrick Beverley, James Harden, Tyler Ennis, Pablo Prigioni, Gary Payton II. Postes 2/3 : Eric Gordon, Corey Brewer. Postes 3/4 : Trevor Ariza, K.J. McDaniels, Sam Dekker Postes 4/5 : Ryan Anderson, Nene, Clint Capela, Montrezl Harrell. Le cinq que l'on veut voir : James Harden - Eric Gordon - K.J. McDaniels - Ryan Anderson - Clint Capela.