Les Philadelphia Sixers ont grillé une cartouche. Et, selon l’issue du Game 7 disputé dimanche soir contre les Boston Celtics, ils auront peut-être même gâché une opportunité de rejoindre les finales de Conférence Est contre le vainqueur de la série entre le Miami Heat et les New York Knicks, deux adversaires largement à la portée des coéquipiers de Joel Embiid sur le papier. Les joueurs de Doc Rivers se sont inclinés devant leur public la nuit dernière (86-95) après avoir mené au cours du quatrième quart-temps. James Harden est passé à côté de son match. Il a fini avec 13 points (et 9 passes) à 4 sur 16 aux tirs en ratant notamment ses 6 tentatives derrière l’arc.
Blâmer le barbu serait un peu trop facile, notamment parce que si la franchise de Pennsylvanie en est encore là aujourd’hui, c’est-à-dire en position de se qualifier, c’est notamment grâce à lui. Ses 45 points lors du Game 1 et ses 42 points au Game 4 ont offert deux des trois victoires des Sixers. En revanche, il s’est troué sur les Games 2, 3 et donc 6. C’est déjà ce que nous avions souligné dans nos CQFR : Harden n’est plus tout à fait le même joueur que par le passé – avant ses blessures aux ischios – et il se repose beaucoup sur son adresse. Sauf que la réussite le fuit par moment. Et notamment lors des matches les plus importants.
C’est presque prouvé statistiquement. Ça fait maintenant plusieurs années que l’arrière All-Star dispute des matches cruciaux en playoffs et… des années qu’il se plante. Du moins la plupart du temps. Les « clinching games », ceux au cours desquels son équipe peut remporter une série, ne lui réussissent pas. De même que ceux où sa franchise peut être éliminée. Nous les avons tous recensés depuis 2013, année de sa première saison aux Houston Rockets et de sa première saison aux Rockets. Les chiffres ne parlent vraiment pas en sa faveur.
- 31 matches disputés dans un contexte « décisif »
- 13 victoires (41%)
- 24,5 points de moyenne
- 41% aux tirs
- 31% à trois-points
Le premier chiffre qui gâche, c’est le nombre de victoires. Son équipe s’incline bien plus souvent qu’elle ne gagne dans ces situations. Parfois, c’est sans importance. Quand Houston perd en menant 3-0, ce n’est pas dramatique, même si ça restait une occasion d’en finir. Mais dans l’ensemble, ce 41% de succès n’inspire rien de bon. Surtout en jetant un œil aux pourcentages de la superstar. James Harden est moins productif et moins efficace – les deux allant souvent de pair – lors des matches clés. Le constat est encore pire en partant de non plus de 2013 mais de 2018, suite à son trophée de MVP.
- 18 matches
- 6 victoires (33%)
- 22,1 points
- 41% aux tirs
- 33% à trois-points
Les statistiques au scoring ne sont pas mauvaises mais elles sont inférieures (et assez nettement) à son rendement en saison régulière. Les meilleurs joueurs du monde sont censés hausser leur niveau de jeu, et donc leur productivité, dans ces moments-là. Ce n’est pas son cas.
- 28 points par match à 44% aux tirs et 36% à trois-points en saison régulière entre 2013 et 2023
- 28,7 points par match à 44% aux tirs et 36% à trois-points en saison régulière de sa saison MVP à 2023
La baisse est significative. Surtout que l’échantillon est assez élevé. Il n’est sûrement pas le seul joueur dans cette situation mais ça reste intéressant à souligner. L’attention de la défense est souvent centrée sur lui – mais pas forcément à Brooklyn et Philadelphia – et les équipes sont plus sérieuses et appliquées en playoffs. N’empêche que James Harden a quand même son joli lot de ratés. Il lui reste encore une occasion de se rattraper cette saison. Mais vu l’historique, mieux vaut ne pas miser dessus.