James Harden considère qu'il n'a plus rien à prouver en Playoffs. Et ça tombe bien, il ne prouve pas grand-chose. Avant le début de cette campagne en 2022, l'arrière des Philadelphia Sixers a surpris son monde avec cette déclaration.
Pourquoi ? Car sur les dernières années, l'ancien des Houston Rockets a essentiellement déçu à ce stade de la compétition. Dans un one man show constant, le natif de Los Angeles n'a pas été capable de faire gagner ses équipes.
Aux Sixers, le joueur de 32 ans se retrouvait attendu au tournant sur ces Playoffs. Car après l'investissement réalisé par le GM Daryl Morey pour le récupérer en provenance des Brooklyn Nets, Harden avait un seul objectif : remporter le premier titre de sa carrière.
Sans Joel Embiid, James Harden affiche ses limites
Pour autant, il faut le reconnaître, l'ambition des 76ers vient de connaître un gros coup dur : la blessure de Joel Embiid. Victime d'une fracture orbitale et d'une commotion cérébrale au tour précédent contre les Toronto Raptors, le Camerounais se retrouve absent pour le début de cette série.
Sans son partenaire, Harden a d'ailleurs assumé un nouveau rôle à Philadelphie : il était prêt à retrouver son costume de leader. Mais est-ce vraiment une responsabilité que l'on peut activer d'un moment à l'autre ? Et une autre question plus inquiétante se pose : est-il désormais capable d'avoir cet impact en Playoffs ?
Après le Game 1 contre le Miami Heat (92-106), on a très envie de répondre non. On le sait, il s'agit seulement d'un match et la défense floridienne reste une référence. Mais le test a été tout de même raté dans les grandes largeurs : 16 points, 5/13 aux tirs, 5 ballons perdus pour 5 passes décisives. Et un différentiel de -8.
"Je pense que je peux être un peu plus agressif. Ils ont fait un très bon travail en jouant des coudes, en montrant leur corps et en s'emparant de la balle quand les écrans sont arrivés. Mais je pense que nos tirs peuvent ouvrir de l’espace à toute l’équipe.
Ce n'est qu’un match, mais les choses peuvent changer rapidement", a assuré James Harden face à la presse.
Problème, il ne s'agit pas seulement d'une rencontre isolée pour la star. En réalité, il vient de vivre son 11ème match consécutif en Playoffs avec moins de 25 points marqués. Une anomalie pour l'un des joueurs considérés comme l'un des meilleurs attaquants de l'histoire de la NBA... en saison régulière.
Joel Embiid glisse déjà un petit coup de pression à James Harden…
Le Heat ne le laisse pas respirer
Pour sa défense, Harden n'est pas le seul responsable de ses difficultés. Tout d'abord, les Sixers, sur le plan collectif, ont du mal. Un peu perdue sans Embiid, cette équipe a affiché une grosse maladresse (6/34 derrière l'arc) sur cette partie.
Et forcément, sans punir à trois points, les espaces ont sérieusement tendance à se resserrer autour de l'ex-talent de l'Oklahoma City Thunder. Pour la formation dirigée par Doc Rivers, une réaction de Danny Green (1/5), Tobias Harris (1/4) et Georges Niang (0/7) sera indispensable pour mieux accompagner le barbu.
Car dans cette configuration, Harden a rarement eu des espaces pour s'exprimer. La preuve, 12 de ses 13 tirs ont été contestés la nuit dernière.
"Évidemment, nous n'essayons pas de manquer des tirs, mais les choses que nous pouvons contrôler sont de récupérer des rebonds et de ne pas perdre le ballon. Ce sont des choses que nous pouvons contrôler.
Et une fois que nous ferons cela au prochain match, nous aurons une meilleure chance de gagner. Il est évident que Joel nous manque, mais c'est hors de notre contrôle. Nous devons aller sur le parquet, être des hommes et être géniaux, et je sais que nous le serons", a-t-il prévenu.
Collectivement, les Sixers doivent donc monter d'un cran pour permettre à James Harden de passer un cap individuellement. Pour le moment, la défense de Miami peut trop facilement se concentrer sur ses tentatives.
Et avec des joueurs comme Jimmy Butler, Bam Adebayo ou encore PJ Tucker, il se retrouve tout simplement étouffé. Ce qui rend le jeu des Sixers prévisible et peu productif.
"Je n'ai pas aimé la façon dont nous avons déplacé le ballon. Nous avons fait des passes trop tardives. Je pense que l’intensité physique adverse nous a affecté et que cela a eu un impact.
Il y avait trop de fois, nous prenions le dribble supplémentaire et le temps de faire la passe, ils étaient là", a analysé Doc Rivers.
Contrairement à ses propos, James Harden a peut-être plus de choses à prouver qu'il ne le pense. Grand joueur de saison régulière, il n'a clairement pas le même impact en Playoffs. Et les 76ers ont vraiment besoin de le voir trouver une solution à ce problème.