A contre-sens du poil
Maintenant qu’il joue des deux côtés du terrain et qu’il a prouvé qu’il pouvait porter une équipe sur ses épaules (du moins en saison régulière), ils ne sont pas nombreux à pouvoir lui tenir la barbichette. Sauf blessure, il devrait d’ailleurs continuer à dominer pendant un bon moment, surtout si D-12 retrouve un semblant de santé, que D-Mo poursuit sa progression et que H-Town déniche un autre créateur pour le faire un peu souffler. Même du côté de son ancien club, on a fini par se rendre compte du joueur d’exception qu’il est bel et bien. Mais quel type de joueur au juste ? Au-delà du talent et de l’impact, dans quelle case faut-il essayer de le faire rentrer ? Harden est-il le mec le plus cool de la ligue ou le plus rasoir ? Le plus croqueur vu le nombre de ballons qui passent par lui ou le plus altruiste par la charge de taf et de responsabilités qu’il accepte d’endosser pour le bien de son équipe ? Le plus haut en couleurs avec son style d’artiste geeko-trendy ou le plus secret et renfermé quand on l’entend marmonner dans sa barbe des banalités d’après-match ? James Harden l’illusionniste est passé maître dans l’art d’envoyer tout le monde dans la mauvaise direction. Exactement comme lorsqu’il endort un défenseur jusqu’à le figer sur ses talons avant de l’achever d’un de ses « step back three » de la mort ou qu’il en piège un autre en lui présentant le ballon comme une offrande au moment de pénétrer dans la raquette… et de provoquer immanquablement la faute.« Quand j’ai trouvé ça, c’est comme si j’étais tombé sur un trésor », rigole-t-il. « Tout le monde pense que je cherche le contact, mais ce n’est pas ça. C’est de l’amorce sur un hameçon. »Avec James Harden, rien n’est jamais vraiment ce qu’il y paraît. Qui sait, sa barbe même pourrait n’être qu’un postiche. Ça, ce serait vraiment une feinte de génie.