Au paradis face aux Los Angeles Lakers (4-1) au premier tour des Playoffs, Jamal Murray a vécu l'enfer sur le début de la série contre les Minnesota Timberwolves (1-2). Sur les premiers matches face aux Wolves, le meneur des Denver Nuggets a donné l'impression de perdre son âme.
Sur le parquet, le Canadien était l'ombre de lui-même. Et il a surtout perdu le contrôle de ses nerfs. En ébullition sur le banc lors du Game 2, il avait totalement craqué en envoyant une serviette puis un heat pack sur le parquet.
Si son geste n'a pas été vu par les arbitres, Murray a été ensuite sanctionné par la NBA : une amende record à 100 000 dollars, mais une suspension évitée. Heureusement, car il a ainsi pu sortir de son calvaire au Game 3 !
Jamal Murray, le feu face à l'hostilité
Avec 24 points (à 11/21 aux tirs), 5 passes décisives et 4 rebonds, le #27 des Nuggets a été l'un des grands artisans de la victoire de son équipe (117-90). Contrairement aux derniers matches, Murray a rapidement connu une montée en température.
C'est simple, en 1 rencontre, il a quasiment fait mieux sur ses deux premières parties face aux Wolves : 25 points à 9/32 aux tirs (avec un différentiel de -38). Pour sortir de ce supplice, le natif de Kitchener s'est remis en confiance grâce à ses tirs.
Mais il a aussi pu compter sur le traitement de faveur des fans adverses. Conspué dès qu'il avait le ballon - à cause de son attitude au Game 2 -, Murray a été chauffé par ce contexte. Avec une seule envie dans sa tête : répondre pour tourmenter Minnesota.
"Honnêtement, cela te force à être plus fort car tu te dois de répondre. Cela t’oblige à te concentrer et à être là pour tes coéquipiers. J’accepte ce défi. J'ai probablement mérité les huées. Je ne m'en cache pas. C'était très amusant de faire ce genre de match pour mes coéquipiers", a même commenté Jamal Murray face à la presse.
Presque sans vie au début de cette série, Murray avait été consumé par sa frustration sur les deux premiers matches. Cette fois-ci, ses émotions ont représenté une force. Plus que Nikola Jokic (24 points, 14 rebonds, 9 passes décisives), il a insufflé une énergie positive au collectif de Denver.
Un démon pour semer le chaos dans la défense adverse par ses pénétrations et ses passes. Une manière tout simplement de se sublimer dans l'adversité.
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Une adversité pour l'enflammer
Avec la performance et les propos à chaud de Murray, une question peut d'ailleurs se poser : l'environnement hostile du Target Center a-t-il vraiment contribué à son retour en force ? Honnêtement, avec le caractère du garçon, on penche pour le oui.
Eteint par les Wolves dans le Colorado, il a connu une rédemption tonitruante dans le Minnesota. Par le passé, il a souvent été capable de se dépasser dans des moments chauds. Il suffit de voir ses paniers pour châtier les Lakers au tour précédent.
Chez les Nuggets, il n'y avait visiblement aucun doute sur sa mentalité dans une telle situation.
"Ses coéquipiers l'ont libéré, mais il a été agressif et a vu le ballon rentrer très tôt. Je pense qu'il apprécie ces moments où il est le méchant. C'est un gars qui joue avec beaucoup d'émotion, et je pense que c'est comme ça qu'il est le plus performant. Il a donné le ton", a apprécié son coach Michael Malone.
"Non, je n'ai pas entendu (les huées). Peut-être que je n'ai pas fait attention. Mais je pense qu'il est habitué à cela. Peut-être qu'il aime être ce type. D'une certaine manière, c'est du leadership, c'est se mettre la pression. Je pense qu'il a apprécié cela", a jugé Nikola Jokic.
En réalité, tout est une question de personnalité. Certains joueurs sont parfois tétanisés par une telle réception. D'autres, animés par une volonté brûlante de "climatiser" le public, sont transfigurés. Sans trop se mouiller, Jamal Murray entre dans la seconde catégorie.
En champion, il n'avait probablement même pas besoin de ça pour sortir de son purgatoire. Mais les fans des Wolves ont réveillé un démon. Attention à ne pas trop jouer avec le feu...
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