S’il devait exister un trophée de Most Improved Player décerné tout au long de la saison, Jalen Williams serait un sérieux candidat chaque mois. Logique, c’est un rookie et les débutants sont censés engranger de l’expérience et progresser au fur et à mesure des matches. Mais il est rare que leur évolution soit purement linéaire et ascendante. Les plus jeunes joueurs ont tendance à accuser le coup autour de février-mars, parce qu’ils n’ont pas l’habitude de disputer autant de matches, ou de se révéler en fin de saison quand les franchises les moins ambitieuses laissent leur star au repos et se concentrent déjà sur l’intersaison à venir.
C’est différent pour l’ailier du Oklahoma City Thunder. Il est vraiment monté en puissance – et il continue de le faire – mois après mois. Au point de s’affirmer comme un potentiel concurrent à Paolo Banchero, le premier choix de la dernière draft et nouveau franchise player du Orlando Magic, dans la course au trophée de Rookie Of The Year.
Bonjour,
Je vous présente Jalen Williams.
— Oklahoma City Thunder France (@OKCThunderFR) March 22, 2023
D’abord déployé en sortie de banc, Williams tournait 10,9 points par match en novembre. Puis 12,3 en décembre après son passage dans le cinq majeur. 13,6 en janvier. 14,9 en mars. Et carrément 19,7 points de moyenne sur ses 9 sorties du mois de mars. Il a clairement franchi un cap, et au meilleur moment puisque le Thunder lutte pour une place en playoffs à l’Ouest. Ses coups de chaud ont donné une autre dimension à OKC, où Shai Gilgeous-Alexander est de mieux en mieux entouré avec les performances brillantes et régulières du rookie et de Josh Giddey.
« Je pense qu’il peut faire un vrai push pour le ROY », remarquait d’ailleurs JJ Redick. « Son rôle est différent de celui de Banchero, qui doit créer du jeu à Orlando, mais il le devance dans toutes les catégories statistiques avancées. »
La hausse de sa production s’explique aussi par la hausse de son temps de jeu, elle-même due… à la hausse de sa production. Bref, pour faire simple, Jalen Williams joue de plus en plus et de mieux en mieux. Ses coaches lui donnent des responsabilités accrues des deux côtés du parquet et il les assume. Il sait produire balle en main en attaque, trouver des angles de pénétration pour aller chercher ses points ou mettre dedans de loin lorsque SGA ou Giddey ressortent des ballons. Il est d’ailleurs à 38% de réussite à trois-points sur la saison.
De là à le nommer ROY, c’est une autre discussion mais peu importe. Ce qui est vraiment intéressant, c’est qu’il contribue déjà pour une équipe qui se met sérieusement à gagner des matches. Il est parfois difficile d’évaluer les prospects qui font du chiffre dans des équipes faibles – comme ceux qui cartonnaient lors du « process » à Philadelphie ou aujourd’hui à Detroit – mais ce n’est justement pas son cas. Il a déjà un impact. Le Thunder est septième de la Conférence Ouest avec un bilan équilibré (36 victoires, 36 défaites) et se retrouve en bonne position pour jouer le playoffs. Ou au moins le play-in.
Josh Giddey, l’autre pépite du Oklahoma City Thunder
L’autre point majeur de ses performances, c’est son efficacité. Il n’a pas bouclé un seul mois sous les 50% de réussite aux tirs et il est même à 55% en mars (48% derrière l’arc). Les rookies peinent traditionnellement à atteindre de tel seuil. Sauf que Jalen Williams n’est pas un débutant comme les autres. Il va fêter ses 22 ans d’ici quelques semaines. C’est presque déjà un vieux en comparaison des jeunes joueurs qui débarquent chaque année en NBA. Tyler Herro est à peine plus âgé que lui alors qu’il est arrivé dans la ligue trois saisons avant.
Encore une fois, Sam Presti a eu du flair. Et pas seulement quand il s’agit de drafter des diamants bruts qu’il faut développer de zéro ou presque. Il a su mettre la main sur un basketteur sérieux, auteur d’un cursus presque complet à la fac. Un type « NBA ready » quoi. Assurément un « steal » avec le douzième choix.
Williams est passé sous les radars parce qu’il jouait pour la petite fac de Santa Clara. Il mesurait un peu plus de 1,80 mètre à sa sortie du lycée et il a pris plus de 15 centimètres depuis. Les athlètes de sa trempe, avec une telle envergure, sont habituellement très cotés. Sauf que le COVID a ralenti sa progression et c’est vraiment lors de sa troisième saison universitaire qu’il a explosé, tournant alors à 18 points et 40% de loin. De quoi taper dans l’œil des dirigeants d’OKC.
C’est donc une sacrée pioche. Avec son gabarit, sa vision du jeu et sa capacité à scorer de manière efficace, sans même parler de sa défense dure sur l’homme, Jalen Williams pourrait s’affirmer comme une star en NBA. Ses performances récentes vont dans ce sens. Son jeu colle parfaitement avec ceux de Giddey, Gilgeous-Alexander et prochainement Chet Holmgren. De quoi renforcer le noyau dur très prometteur et très excitant du Thunder.
Jalen Williams never disappoints when I watch. So consistent. Such a mature game already for a rookie. I think J-Dub has an All-Star level ceiling.
20, 8, and 3 against the Clippers in a must win game. pic.twitter.com/mwJxVPWfZf
— V̷a̷t̷o̷r̷ (@VatorSports) March 22, 2023