J.R. Smith et JaVale McGee : Emportés par le Fool

Comment et pourquoi les deux mecs les plus barrés de NBA ont su se rendre indispensables à des teams qui visent le titre est un mystère aussi insondable que leur QI basket. J.R. Smith et JaVale McGee sont déjà dans la légende.

J.R. Smith et JaVale McGee : Emportés par le Fool

« Et retombent tous deux épanouis, enivrés et heureux. »

Bref, JaVale McGee et J.R. Smith sont aux extrêmes opposés du spectre de la loufoquerie. Le premier est un gentil géant introverti et incompris, le second une tête brûlée égoïste qui peut à la fois transformer une équipe ou la saboter, et dont les frasques à répétition, que ce soit pour des conneries faites sur le parquet (bagarres, lacets de l’adversaire) ou en dehors (accidents de voiture, dont l’un a coûté la vie à l’un de ses amis, infraction à la politique anti-drogue de la NBA, échanges Twitter douteux) lui ont déjà coûté près de deux millions de dollars en amendes (la moitié en NBA, l’autre lors de son passage court et sulfureux en Chine) et d’innombrables matches de suspension. Ils sont aussi aux deux extrêmes inverses des joueurs dont la carrière tient pas à grand-chose : McGee est l’incarnation typique du phénomène athlétique fragile physiquement et qui n’a jamais vraiment confirmé son potentiel, alors que Smith est le genre de joueur dont le talent (et la production potentielle) ne fait aucun doute mais dont l’attitude pousse la plupart des équipes à l’éviter. Concentré et en forme, JaVale McGee, avec sa détente, sa coordination et son envergure (la plus grande de la ligue avant l’arrivée de Rudy Gobert), est une arme redoutable tant en attaque qu’en défense. Ce qu’il a montré cette saison en dépit du plus faible temps de jeu de sa carrière est prometteur, puisqu’il n’a pas encore 30 ans. Dans une équipe remplie de passeurs brillants et qui aime faire la passe de plus, les quelques minutes qu’il se voit offrir par Steve Kerr sont toujours remplies de alley-oops tonitruants. Il offre aux Warriors une verticalité dont Zaza Pachulia ne peut même pas rêver et, en ce sens, les deux pivots sont complémentaires. Quant à J.R. Smith, les Cavs iront aussi loin qu’il daignera les porter. S’il n’est évidemment pas – loin s’en faut ! – le meilleur joueur de l’équipe, son adresse de loin et sa capacité à se créer son tir en font l’étincelle qui peut faire la différence dans des rencontres de playoffs à l’arrachée. Après des parcours comme les leurs, qu’ils soient encore tous les deux dans la ligue, qui plus est dans des équipes qui jouent le titre, tient du miracle.