On a causé Superbowl et ASVEL-Monaco avec Rémi Reverchon

Tradition oblige, on a discuté du Superbowl de dimanche avec Rémi Reverchon, mais aussi du choc français ASVEL-Monaco.

On a causé Superbowl et ASVEL-Monaco avec Rémi Reverchon
Dimanche, c'est le Superbowl ! Comme on le fait chaque année désormais, on a pris la température avec l'ami Rémi Reverchon, qui sera aux commandes de la journée exceptionnelle qui se tiendra sur beIN Sports, avec notamment un alléchant ASVEL-Monaco à 18 heures, avant le traditionnel Sunday Night Live autour du match Atlanta-Boston, puis le Superbowl entre les Los Angeles Rams et les Cincinnati Bengals. S'il y a bien un dimanche dans l'année où il faut s'harnacher au canapé et profiter du spectacle, c'est celui-là. BasketSession : Rémi, la dernière fois qu'on avait discuté, ton livre "Road Trip NBA" était sur le point de sortir. Vu les excellents retours sur le bouquin et le monde qui est venu te voir pendant la promo, j'ai l'impression que l'expérience a été plutôt bonne !  Rémi Reverchon : Le livre a été un carton et c'est une aventure à laquelle je ne m'attendais pas. Je suis hyper content que ça ait marché comme ça. Bon, ça a été un peu épuisant parce que j'ai fait le tour de France (rires), mais j'ai été bien reçu partout. Je pensais que ça durerait jusqu'à Noël et que ce serait terminé, mais les clubs continuent de me demander de passer chez eux. J'ai fait Chalon et Antibes, c'était bouillant, je vais faire Dijon au mois de mars... C'est une expérience incroyable. Ces moments dans les salles françaises ont aussi coïncidé avec l'arrivée de la Betclic Elite sur beIN Sports. Avant l'enchaînement NBA-NFL dimanche, vous diffusez une affiche pas vilaine du tout, si je ne me trompe pas. Rémi Reverchon : Oui, il y aura un énorme ASVEL-Monaco commenté par David Benarousse et Chris Singleton. puis on enchaîne sur un SNL avec Atlanta-Boston, et vers 23h15 on démarre la présentation du Superbowl, on sera là jusqu'à 5h du matin environ. Franchement, je suis ravi de voir le basket français sur beIN. Pour l'instant c'est une sorte de galop d'essai avec la ligue jusqu'à la fin de la saison, mais j'espère de tout coeur qu'on va poursuivre. Je suis un fan de basket en général, j'ai joué en France, commenté l'Euroleague avec Jacques Monclar... Même si on a cette étiquette de chaîne du basket US, j'ai envie qu'on soit la chaîne du basket tout court, pas seulement de la NBA. Avoir la Betclic Elite, ça nous permet d'aller vers ça. Quand on a fait l'acquisition des matches, on m'a dit : 'Mais qui va commenter le basket français chez vous ?' Dans le lot, on a quand même Chris Singleton qui a coaché très longtemps en France, Audrey Sauret qui a joué à très haut niveau, Eric Micoud qui a été l'un des meilleurs joueurs français de notre championnat, Jacques Monclar je n'en parle même pas... On a quand même une team de gens qui s'y connaissent un peu en basket français (rires). Rémi Reverchon nous parle de son bébé, l'excellent « Road Trip NBA » Qu'est-ce que tu dirais à quelqu'un qui suit exclusivement la NBA pour lui dire qu'il DOIT regarder ASVEL-Monaco dimanche ? Je lui dirais qu'il aura la chance de voir un duel entre les deux plus grosses équipes, sur le papier, que le championnat de France a jamais connu dans son histoire. Et termes de budget, ça explose tout ce qu'on a connu, avec deux équipes un poil en-dessous des 15 millions d'euros annuels, ce qui est surréaliste par rapport à ce qu'on a pu connaître. Ce sont deux armadas qui arrivent vraiment à exister en Euroleague cette année. L'une qui est représentée par la tête de proue du basket français qu'est Tony Parker, l'autre qui est un projet avec des joueurs incroyables, un mélange de très bons joueurs français et de leaders d'un niveau incroyable, comme peuvent l'être Mike James ou Donatas Motiejunas. On a de la chance d'avoir deux armadas comme ça qui tirent le basket vers le haut. Globalement, le championnat français gagne à être plus suivi. Le timing pour s'y intéresser est parfait, tu sors d'une année olympique où la France a été merveilleuse avec une médaille d'argent, deux locomotives avec des noms... Le pari qu'on fait c'est d'intéresser les gens qui suivent la NBA au basket français. En faisant ce choix de mettre une affiche française juste avant celle de NBA du dimanche soir, je suis persuadé qu'on peut faire regarder les gens qui suivent la NBA, qui vont arriver un peu plus tôt sur la chaîne, vont tomber sur un ASVEL-Monaco, jeter un oeil, et se rendre compte à quel point c'est un basket différent mais cool à suivre. En essayant de faire un peu ruisseler - c'est le terme politique à la mode - les fans NBA vers la LFB, je suis persuadé qu'il y a un truc à faire. Si ça doit se re-signer, j'aimerais bien qu'on puisse diffuser une deuxième affiche par journée. Pour le basket français, il faut y aller step by step. En matière de diffusion télé, ça a été très compliqué ces dernières années. Je pense que l'opportunité pour le basket français et beIN de bosser ensemble doit être un truc pris intelligemment et progressivement.
Avoir ces monstres, ces espèces de All-Stars entre Dre, Snoop, Eminem, Mary J. Blige et Kendrick Lamar, c'est gigantesque. Même si je me foutais totalement du Superbowl, je resterais debout juste pour le concert !
Toi qui a passé du temps à Los Angeles, qu'est-ce que ça t'inspire de voir les Rams au Superbowl ? Quand tu y étais, tu trouves que les gens avaient la fibre foot US ou pas ? Ce qu'il va falloir comprendre, en amont de ce Superbowl, c'est que les Rams n'ont pas une fanbase acquise à leur cause à Los Angeles. Historiquement, ils ont été à Los Angeles, mais ils ont joué pendant 20 ans à St Louis et sont revenus il y a seulement quelques années. Il suffit de voir la finale de conférence entre les Rams et les 49ers, qui se jouait déjà à L.A. Le stade était à 80% derrière San Francisco. Los Angeles est une ville de sport, avec des dingues de NFL. Quand j'étais là-bas, le dimanche dans les bars de sport, tout le monde regardait l'affiche, mais il n'y avait pas de fanbase des Rams. Peut-être que le Superbowl va changer ça, avec des bandwagonners qui vont se mettre à soutenir les Rams d'un coup, mais dans l'immédiat ce n'est pas le cas. Voir les Rams au Superbowl n'est pas une surprise gigantesque, mais que dire des Bengals et de leur phénomène Joe Burrows ? C'est une surprise complète. Je n'ai pas les cotes du début de saison à Vegas, mais même pour les Américains c'est étonnant, personne ne voyait les Bengals arriver jusque-là. C'est une équipe super jeune et c'est ce qui est excitant avec eux. Joe Burrows, c'est un talent brut, mais je sais pas si c'est un Pat Mahomes ou un Tom Brady non plus. Je n'en suis pas sûr. Autour de lui, l'équipe est talentueuse, c'est une certitude. Il y a leur rookie hyper fort, Ja'Marr Chase, qui a été incroyable tout au long de l'année. Cette équipe des Bengals a pour elle sa jeunesse, même au niveau du coaching. On se retrouve avec un duel entre les deux plus jeunes coaches de l'histoire du Superbowl. Je vais avoir 37 ans cette année et ça me fout la haine de me dire qu'au Superbowl, il y aura le coach des Bengals qui aura 38 ans, face à celui des Rams qui a 36 ans. Le mec est plus jeune que moi et va coacher le Superbowl (rires).

"Tom Brady ne voulait pas d'une Last Dance à la Kobe"

Burrows est incroyable de précocité. Le type a gagné le Heisman Trophy, été champion NCAA et se retrouve au Superbowl. Pas sûr qu'on ait déjà vu ça en NBA... Bonne remarque. Là, comme ça, je ne vois pas non plus. Le truc, c'est que la précocité à ce point-là est rare en NBA. Là je regardais les joueurs qui sont allés au All-Star Game dès leur année rookie. Il n'y en a pas beaucoup. Le dernier en date, c'est Blake Griffin. Avant lui, il y avait eu Yao Ming. Donc ça se compte sur les doigts d'une main. Burrows n'est pas rookie, mais il a gagné ses trois premiers matchs de playoffs. Un équivalent NBA d'un joueur qui ferait ça dès sa 2e saison, c'est dur à trouver. On ne peut pas s'empêcher de parler du concert de la mi-temps. Il y a rarement eu une telle hype autour de ce show pourtant très suivi tous les ans... Un Superbowl c'est toujours intéressant, mais cette année il y a vraiment un événement dans l'événement avec le concert de la mi-temps. Si on s'intéresse un peu à la culture US mais pas trop au football, c'est le meilleur moyen de tenir la distance. Avoir ces monstres, ces espèces de All-Stars qui vont revenir, entre Dre, Snoop, Eminem, Mary J. Blige et Kendrick Lamar, c'est gigantesque. Moi qui kiffe cette culture à mort, même si je me foutais totalement du Superbowl, je pense que je resterais debout juste pour le concert ! Pour les petites histoires autour du Superbowl qui font une connexion avec le basket, il y a celle de Cooper Kupp, le wide receiver des Rams, qui était un très bon basketteur en high school et qui avait verrouillé Zach LaVine à l'époque dans un match de playoffs. Je n'avais pas entendu parler de cette histoire avec LaVine, je trouve ça marrant mais ce n'est pas étonnant. Au lycée, les Américains font tous les sports, en tout cas les athlètes un peu talentueux. Leur saison est découpée : à la fin de l'été c'est le foot US, le sport d'hiver c'est le basket et celui du printemps c'est le baseball. Donc les mecs jouent un peu à tout. Souvent, ceux qui arrivent au niveau pro sont talentueux dans plusieurs disciplines. Il y a mille exemples. Tu prends Klay Thomspon, son frère joue en MLB aux Dodgers, il a envoyé des balles comme pitcher lui aussi quand il était plus jeune. Allen Iverson, pareil, il avait hésité entre le foot US et la NBA. Ces mecs-là sont bons partout. Un mot sur la retraite de Tom Brady ? J'ai été surpris, je pensais qu'il accepterait mal d'être sorti des playoffs et voudrait repartir sur une saison de plus, mais les mecs de la Team NFL Extra qui baignent dedans m'ont fait comprendre que mécaniquement le roster des Buccaneers allait sans doute baisser en niveau sur la offensive line. Ce qui a permis à Tom Brady de durer aussi longtemps, c'est qu'il avait une ligne offensive excellente. Pour une histoire de turnover, de retraites, etc... la ligne offensive des Buccaneers allait baisser en niveau. Il y avait un vrai risque que la saison soit plus compliquée pour lui. En fait, c'était logique qu'il arrête parce qu'il risquait de faire la saison de trop. Il a beau avoir une hygiène de vie excellente, être vegan, faire attention à son corps, il y a quand même en NFL cette spécificité où le quarterback doit absolument être protégé. Brady ne voulait pas faire une Last Dance à la Kobe, en mode tournée d'adieu. Il voulait partir au sommet. Il n'en est pas si loin au final.

Le programme de dimanche sur beIN Sports

Rémi Reverchon : « Brady vs Mahomes, ç'aurait pu être MJ vs Kobe »