[ITW] Nicolas Batum : « Je ne jouerai pas au-delà de 2026 »

On a discuté avec Nicolas Batum dans le vestiaire des Clippers pour échanger sur sa saison, ses relations avec ses coaches et sa future retraite.

[ITW] Nicolas Batum : « Je ne jouerai pas au-delà de 2026 »

Après la lourde défaite des Clippers contre les Spurs de Victor Wembanyama ce mardi (86-122), nous avons rejoint Nicolas Batum dans le vestiaire des visiteurs avec quelques médias français. Il s’est exprimé sur sa saison à Los Angeles, ses relations avec Tyronn Lue et Vincent Collet, ainsi que sur sa retraite à venir.

Es-tu satisfait de ton début de saison?

Nicolas Batum : En venant ici, je savais que j’allais avoir un rôle de «grand frère», de glue guy, qu’on n’attendrait pas forcément des chiffres de ma part. C’est un bon début de saison par rapport à mon impact dans le groupe. Les coaches sont contents, les joueurs sont contents, et mon temps de jeu entre 15 et 20 minutes correspond à peu près à ce qui était prévu.

Collectivement, on est très bien. Je ne pense pas que les gens s’attendaient à ça en début de saison, surtout sans Kawhi Leonard. Finir l’année 2024 dans le top 6 de l’Ouest, sans notre meilleur joueur, c’est un très bon bilan pour l’instant.

Effectivement, on parle souvent de toi comme un mentor ou un «grand frère» dans le vestiaire. Comment cela s’applique-t-il? Que faites-vous concrètement?

Nicolas Batum : Ce sont des petites choses au quotidien. Je suis surtout présent sur le terrain pour leur expliquer comment jouer de la bonne façon. C’est pareil en dehors : comment être pro, montrer le bon exemple. Je ne suis pas vraiment un mec vocal, mais de temps en temps, je les prends de côté pour leur donner deux ou trois conseils. Pas mal de jeunes me demandent «comment as-tu fait pour durer 17 ans en NBA?». Je leur réponds que ce sont juste des choses simples, une routine. J’essaie de leur montrer au quotidien ce qu’on doit faire pour être pro.

Ton coach, Tyronn Lue, et toi semblez avoir une excellente relation. Cette connexion est-elle importante pour toi et a-t-elle beaucoup influencé ton retour aux Clippers après leur décision de te transférer la saison dernière?

Nicolas Batum : Je sais qu’il n’était pas forcément en faveur du transfert l’année dernière (rires). Notre relation a commencé en 2020. Quand je suis arrivé, je sortais d’une période très critique de ma carrière à Charlotte. Il m’a immédiatement placé dans le cinq majeur d’une équipe qui visait le titre — ça montrait sa confiance en moi. Dès le premier jour, il m’a dit qu’il se fichait de ce qui s’était passé à Charlotte : il savait qui j’étais et m’a relancé tout de suite. Alors le 1ᵉʳ juillet, quand je me suis retrouvé sans contrat, il a été l’un des premiers à m’appeler. On a développé une vraie connexion : pas besoin de beaucoup parler, on se comprend rapidement. Je sais ce qu’il attend de moi, il sait ce que j’attends de lui.

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Il nous a dit que tu pourrais jouer aussi longtemps que tu le souhaiterais pour lui, même cinq ans. As-tu déjà une idée de la date de ta retraite, ou est-ce que tu prends les choses au jour le jour?

Nicolas Batum : Au jour le jour. Mais je ne jouerai pas cinq ans de plus, c’est sûr que non (rires). J’ai un rôle et un jeu plutôt faciles, donc je pourrais continuer longtemps, c’est certain. On n’attend pas de moi que je marque 20 points. J’ai un rôle bien défini que j’essaie de remplir à ma manière. Je sais jouer dur des deux côtés du terrain sans faire d’erreurs. Pour l’instant, j’ai signé pour deux ans, et ce sera mon maximum. Je ne jouerai pas au-delà de 2026, c’est clair.

Tout comme toi, Vincent Collet a raccroché avec l’équipe de France. Quels souvenirs gardez-vous de lui?

Nicolas Batum : Avec Vincent, c’est plus que l’équipe de France. Ça date de 2004, au Mans. J’avais quinze ans quand il m’a pris en main, donc j’ai passé 20 ans avec lui. On a partagé beaucoup de très bons souvenirs, et des très mauvais aussi. Le titre de champion d’Europe en 2013 reste mémorable, avec ce dernier match fou (contre la Lituanie). Il y a aussi mon dernier match aux Jeux Olympiques de Paris, et cette demi-finale gagnée contre l’Allemagne. Beaucoup, beaucoup de choses… Vincent et moi, c’est les entraînements, les discussions, les accords et les désaccords. Cette relation s’est construite autour de plein de choses pendant 20 ans.

Est-ce que ça va te faire «bizarre» de voir les Bleus jouer l’Euro sans toi cet été?

Nicolas Batum : Non. Avant, quand je faisais l’impasse sur un été, c’était bizarre. Maintenant, plus du tout. J’ai fini, j’ai fait ce que j’avais à faire, je suis en paix avec tout ça. Une nouvelle génération arrive. Les jeunes sont très prometteurs, surtout à mon poste avec Tidjane Salaün ou Zaccharie Risacher. Il faut laisser la place maintenant.

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