"Si les mecs du 3x3 viennent ici, ils vont se faire laver comme tout le monde"BasketSession : C'est Sacha Giffa qui a fait la connexion pour eux deux ? GJ : Un petit peu aussi. Mais à la base Ada était l'année dernière avec La Relève. A la dernière minute on lui a dit qu'il ne faisait pas le Quai. Il était remonté par rapport à ça; on lui a dit « Viens il n'y a pas de soucis. Si Yard ne veut pas de toi tu n'as qu'à venir avec nous, ils vont regretter leur choix ». BasketSession : Est-ce-qu'il y'a eu une attention particulière au niveau de la mentalité ? GJ : C'est un jeu dur. Au niveau de l'ambiance on sait que certaines personnes vont être prises par le show. Alors on s’est dit qu'on allait prendre des gars qui ont l'habitude de jouer dans des grosses salles, qui ne seront pas impressionnés par les 2/3000 personnes en train de chanter, de chambrer. Les mecs ils sont posés, ça s'est vu sur le terrain. BasketSession : En plus quand on fait partie de la Fusion on ne peut pas se permettre de se louper... GJ : On sait très bien qu'on a la cible sur le dos. Même moi à l'époque où je jouais pour la Relève je savais très bien que la Fusion c'était l'équipe d'Amara Sy, Modibo (Niakaté), Steed (Tchicamboud)... S'ils avaient le trône nous on se disait qu'on voulait prendre la place du roi sur le trône. Là on savait qu'on serait attendu mais on n'a pas de soucis par rapport à ça. On savait à quoi s'attendre. BasketSession : Vous en parlez beaucoup entre vous pendant la saison? GJ : On savait que pas mal de joueurs avaient d'autres chats à fouetter qui devaient faire le Quai et qui n'ont pas pu le faire avec les playoffs etc Vers la fin de saison on a commencé à réfléchir sur on prend qui on peut qui ? Malheureusement Amara s'est blessé donc on a du anticiper. Certains joueurs comme Sambou, Steed... ont raccroché les baskets. Steed est venu nous aider au niveau du staff, Sacha et Sambou pareil, William Gradit aussi. Donc à un moment donné il ne restait plus grand monde. On a tout le temps pensé à qui on pourrait prendre pour faire l'équipe.
BasketSession : Au moins avec son petit frère Bandja vous avez assuré la tradition des Sy. GJ : Exactement. Un Sy en cache toujours un autre. C'est comme les trains. On ne sait jamais d'où il va sortir. Franchement Bandja a fait le taf. C'est son deuxième Quai. Il correspond parfaitement à la mentalité du Quai : dur, athlétique. On sait qu'ils sont interchangeables. Si Amara il n'est pas là c'est le même joueur en plus jeune et avec des genoux en meilleur état. Personne ne nous attendait. Certains pensaient que sans Amara la Fusion c'était terminé mais on a répondu présent. BasketSession : Avec Evan Fournier chez Yard-La Relève on vous attendait aussi peut-être moins. GJ : Çà ça n'était pas grave parce qu'on sait qu'Evan il a un gros contrat NBA et qu'il ne pouvait pas non plus aller au charbon. Il y'a des joueurs qui pourraient voir en face le joueur NBA, de l'équipe de France et vouloir lui rentrer dedans. Mais nous ça n'était pas notre mentalité. On voulait le jouer comme n'importe quel joueur. Et puis la vraie surprise de la Yard c'est Andrew. C'est lui qui créé et par qui tout se passe. BasketSession : Tu es maintenant un habitué du Quai 54 ; qu'est-ce-qui te donne envie de revenir année après année ? GJ : Je ne sais pas combien de fois j'y ai participé, j'ai arrêté de compter. Je dois le faire depuis 2008 à l'époque des Moussa Badiane, Dounia (Issa)... Le Quai ça fait partie de notre patrimoine, chaque été on veut y jouer. Tu le fais une fois, tu as envie de le faire ad vitam æternam. BasketSession : On sent un vrai esprit de famille au Quai 54 ; c'est une impression que tu partages ? GJ : Clairement il y'a un vrai esprit de famille. Avec un tournoi aussi professionnel on y revient chaque année. On voit chaque année des nouveautés, des trucs en plus. Cette année par exemple il y'avait des douches pour les joueurs, ça on ne l'avait jamais eu auparavant. Il y'a un endroit pour les joueurs, des kinés... J'en ai fait des tournois en Allemagne, en Italie, partout dans le monde mais il n'y a pas un tournoi qui est comparable à celui-là. Il n’y en a aucun. BasketSession : Avec l'augmentation du niveau des équipes étrangères ça renforce aussi l'intérêt du tournoi ? GJ : Quand ils disent world street championship c’est exactement ça. On voit avec les équipes étrangères , des Espagnols notamment, que ça joue au basket, ça n'est pas que du streetball. Il y'a la crème de la crème de la street, ça n'est pas 3x3 FIBA, ça c'est encore autre chose. Ça n'est pas vraiment du streetball. Si les mecs du 3x3 viennent ici ils vont se faire laver comme tout le monde tout simplement. Ici c'est encore un autre niveau de jeu. Ça n'est pas que du streetball, c'est du vrai basket avec de vrais professionnels et c'est ça qui fait la différence. On sait qu'il n'y aura pas de mauvais coups ou de trucs sales. Çà va jouer dur mais propre. On est tous des pros et on sait ce qu'on a à perdre et à gagner en faisant le Quai. C’est pour ça qu'on vient là pour le kif. Crédit photo : Karen Mandau"Si Amara n'est pas là, Bandja c'est le même joueur en plus jeune et avec des genoux en meilleur état"