Mercredi, à la veille du NBA Paris Game 2024, les Cleveland Cavaliers se sont entrainés sur le parquet du Palais des Sports Marcel-Cerdan de Levallois. Quelques joueurs ont ensuite été rendus disponibles avec les médias présent sur place. Max Strus, l'une des grosses satisfactions de la première partie de saison des Cavs, s'est prêté au jeu. Le sharp shooter passé par Miami nous a parlé de son adaptation après avoir passé les dernières saisons au sein de la Heat Culture, de sa disponibilité pour jouer avec l'un des pays d'origine de ses parents à l'avenir et de ses premières impressions sur Victor Wembanyama.
Comment se passe ton adaptation à Cleveland après avoir joué pour le Heat ? Beaucoup doutaient de ta capacité à reproduire les mêmes performances qu'à Miami et tu leur donnes tort sur cette première partie de saison.
Max Strus : La transition se passe bien et ça a été facile. C'est le cas dans une nouvelle équipe quand les gens au sein de l'organisation et le staff sont bons. Je m'entends bien avec les gars, ils m'ont accepté. Ils savent ce que je sais faire de bien et ils me demandant de le faire. Pour la réponse aux gens qui doutaient, c'est juste le joueur que je suis. Où que je sois, je donnerai toujours le meilleur de moi-même. C'est tout ce qui importe vraiment. Je travaille très dur sur mes capacités pour être un joueur à succès et je pense que ça se traduit partout où je joue.
Est-ce que tu sens que tu es encore un peu sous-coté ? Caris LeVert nous disait qu'il le pensait, notamment en défense, sur le playmaking et le leadership.
Oui, je le pense ! Mais je ne m'en soucie pas tant que j'aide mon équipe à gagner. J'aime que mes coéquipiers reconnaissent et apprécient mes qualités. Je ne recherche pas les compliments. Je ne pense qu'à jouer au maximum de mes capacités.
Et collectivement, est-ce que ce n'est pas pareil, avec la possibilité de faire un run que personne n'a vu venir comme celui de Miami ?
Oui et non. On a une équipe talentueuse et jeune, avec des gars très doués. Peut-être que les gens ne parlent pas autant de nous que de Miami l'an dernier. C'est quelque chose qui nous nourrit et ça a été comme ça depuis le début de ma carrière. L'important n'est pas de là où tu démarres, mais là où tu finis.
Ton ancien coach Erik Spoelstra vient de signer le plus gros contrat de l'histoire de la NBA pour un coach. Tu as eu le temps de le féliciter ?
Non, pas encore, j'ai été freiné par la barrière du décalage horaire. Mais je me suis réveillé avec un énorme sourire en voyant ça. Je suis très heureux pour lui et c'est totalement mérité.
Avec Erik Spoelstra, tu étais au sein de la Heat Culture. Qu'est-ce que c'est pour toi et est-ce que tu en as ramené un peu avec toi à Cleveland ?
Pour moi, la Heat Culture c'est se sacrifier et simplement donner tout ce que tu as en toi pour les autres et au profit des autres au quotidien, pour que l'équipe puisse atteindre son meilleur niveau. Je garderai toujours ça en moi. Ce sont des choses importantes. Je sais qu'il y a plus que ça dans le concept, mais pour moi ça a été ça et je m'en sers dans la vie, pas que sur le terrain. Tu dois comprendre qu'il faut donner plus pour recevoir plus. On en parlé avec mes coéquipiers ici et j'espère que c'est utile.
Qui est la personnalité qui t'as le plus inspiré quand tu étais à Miami ?
Udonis Haslem, clairement. Son expérience de 20 ans en NBA, la manière dont il se comporte, ce côté outsider qui n'a pas été drafté... On a un peu la même histoire et il m'a pris sous son aile comme il a pris tous les autres qui n'avaient pas été draftés. Il nous montrait la direction à suivre et nous aidait à comprendre le business de la NBA et comment être constant.
Quelles leçons as-tu retenu de ces parcours en playoffs avec le Heat ?
C'était incroyable. Tu apprends tellement dans ces périodes-là... C'est très difficile de gagner un titre et je l'ai appris ces deux dernières années. Mais tu gagnes en connaissances et en expérience. C'est ce que j'amène ici, les connaissances de quelqu'un qui a traversé des choses et vécu des longs parcours en playoffs. C'est pareil avec un gars comme Tristan Thompson, qui est passé par là et peut faire ces choses qui aident un groupe à être plus mature.
Je ne suis pas contre jouer pour la Slovénie ou l'Allemagne
Tu es identifié comme un shooteur, quels sont ceux dont tu t'es le plus inspiré ?
Plus jeune je ne regardais pas vraiment les shooteurs. J'étais un fan de Derrick Rose, vu que je viens de Chicago. C'est quelqu'un que j'admirais. Puis en arrivant au lycée et à la fac, j'ai observé des mecs comme Klay Thompson ou JJ Redick, qui sont des shooteurs spectaculaires que j'ai essayé d'imiter un peu.
Quand on est dans une mauvaise passe avec son shoot, comment est-ce qu'on peut s'en sortir ?
En continuant de shooter ! Il n'y a aucune raison de s'arrêter. C'est quelque chose que tu travailles tous les jours. Tu dois continuer de croire en toi. Parfois les tirs ne rentrent pas, mais tu garder confiance et continuer de shooter.
Il y a une chance qu'on te voit au concours à 3 points du prochain All-Star Game ?
J'adorerais ! Et mettez-moi aussi au concours de dunk, je veux faire ces trucs-là. C'est à Indianapolis et moi je suis de Chicago, donc ce n'est pas très loin de la maison et c'est l'opportunité de rayer quelque chose de ma liste des choses à faire. Quand tu es gamin, tu regardes toujours le Slam Dunk Contest et le tir à 3 points.
Parmi les joueurs français passés par la NBA, qui as-tu trouvé le plus fort ?
Le n°1 doit être Tony Parker. Mais tu sais qui sera bon à mon avis ? Ce Wembanyama (rires). On a joué contre lui dimanche et il sera vraiment très fort. Il l'est déjà, mais il est jeune. Dans 5 à 10 ans, ce sera quelque chose d'effrayant et il a un bel avenir.
Il paraît que tu es d'origine polonaise (question d'une journaliste polonaise) ?
Non ! J'ai vu ça sur ma page Wikipédia, c'est faux. Je suis Slovène et Allemand. Donc je ne suis pas contre jouer pour l'une ou l'autre des deux équipes. L'Allemagne est déjà forte, donc je ne pense pas qu'ils aient besoin de moi. Peut-être qu'on peut mettre à jouer ma page Wikipédia ? (sourire).
Que penses-tu de Paris pour le moment ?
Paris est belle. C'est ma première fois en Europe et c'est super jusqu'ici. J'aimerais pouvoir en profiter un peu plus, mais on a un match de basket à jouer et c'est le plus important. J'espère pouvoir y revenir à un moment en hors-saison. J'ai aimé me promener, voir des choses, la Tour Eiffel, les bâtiments, les monuments, le shopping... C'est spécial.