[ITW] Gregg Popovich : « Victor Wembanyama est un jeune homme très spécial »

Gregg Popovich a répondu aux questions de la presse étrangère ce mercredi, abordant le sujet de Victor Wembanyama, mais aussi du tournoi de mi-saison et du conflit entre le Hamas et Israël à Gaza.

[ITW] Gregg Popovich : « Victor Wembanyama est un jeune homme très spécial »

«Victor Wembanyama a tout pour devenir une superstar avec le temps», a affirmé Gregg Popovich lors d’une visioconférence avec la presse étrangère ce mercredi. Après quatre matchs de saison régulière, l’entraîneur des San Antonio Spurs s’est exprimé sur le phénomène français, le tournoi de mi-saison et le conflit entre le Hamas et Israël.

Avec Victor Wembanyama, quel genre de jeune homme avez-vous découvert ces derniers mois?

Gregg Popovich : La première chose que je dirais, c’est que ses parents ont fait un très bon travail. Il est l’une des personnes de 19 ans les plus matures que j’ai jamais rencontrées. Il a une personnalité incroyable, il sait qui il est et il se sent à l’aise dans sa peau. Mais il réalise qu’il lui reste du travail. Le talent est le talent, mais il va l’utiliser de manière constructive, trouver exactement quel doit être son jeu. La discipline sera une grande partie de ce processus. C’est un voyage et, heureusement pour nous, il sait que ça marche comme ça. En plus de son talent, il est respectueux envers ses coéquipiers, très facile à coacher et agréable à côtoyer. C’est un jeune homme très spécial. Il a tout pour devenir une superstar avec le temps.

Vous avez entraîné de nombreuses superstars tout au long de votre carrière. Au-delà de son incroyable talent, qu’est-ce qui fait que Victor Wembanyama a ce qu’il faut pour en devenir une, selon vous?

Gregg Popovich : Il y a beaucoup de joueurs talentueux dans cette ligue. Mais je pense que ceux qui finissent par atteindre le statut de superstar possèdent quelque chose que les autres n’ont pas, et cela se trouve entre leurs deux oreilles. C’est leur mental : une personnalité, une confiance en eux-mêmes, une discipline unique… Une excellence fondamentale qui leur permet de se battre et de persévérer jour après jour, année après année. Ils sont animés par cette volonté qui leur permet d’être excellents, encore et encore. C’est très spécial. C’est un attribut unique que l’on ne retrouve pas chez tous les joueurs.

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Quelles sont les priorités dans le développement de Victor Wembanyama? Pensez-vous que son rôle offensif est voué à évoluer?

Gregg Popovich : À ce stade, nous sommes en période d’observation. Nous ne savons pas encore quel sera son style de jeu. Avec sa taille et ses capacités naturelles, je pense qu’il est plus sage pour moi de le regarder jouer. Quatre matchs sont un échantillon trop faible pour déterminer où il se sent à l’aise, quelles sont ses capacités innées sur le terrain et les endroits où il peut être le plus efficace. Est-ce dans la raquette ? À l’aile ? Est-ce en transition ? Doit-il monter le ballon ? Jouer au poste ? À l’extérieur ? Peut-être tout cela à la fois. Je pense que le regarder pendant un certain temps nous donnera une très bonne indication de sa place dans l’équipe.

Mais la défense est obligatoire. Nous avons consacré la majeure partie de notre temps à lui inculquer notre discipline dans ce domaine, afin qu’il sache ce qu’il faut faire pour être un défenseur en NBA, que ce soit face à un joueur de grande taille ou à un joueur extérieur, car il devra défendre les deux. Voilà vraiment l’accent que nous avons mis, pendant que nous l’observons sur le plan offensif.

 

« Victor Wembanyama est un jeune homme très spécial. Il a tout pour devenir une superstar avec le temps. »

Que pensez-vous du nouveau tournoi de mi-saison? Pensez-vous que cela peut élever le niveau de la compétition?

Gregg Popovich : C’est la première fois que la NBA organise ce tournoi, et c’est excitant pour tout le monde. Il faut comprendre que tous les joueurs, dans toutes les équipes, sont très compétitifs. Ils l’ont été toute leur vie pour atteindre ce niveau de basket. Donc, si vous mettez quelque chose comme ça en place, cela ajoute simplement à cette compétitivité. C’est aussi un excellent indicateur de ce qui pourrait se passer en fin de saison, en fonction de ce que les équipes y font.

Ces dernières semaines, il a été très difficile de se concentrer sur le sport. La NBA s’est beaucoup exprimée au sujet de la guerre en Ukraine et de nombreux autres sujets similaires, mais très peu à propos de la situation à Gaza. Avez-vous suivi ce qui se passe à Gaza? Que pensez-vous de la situation actuelle?

Gregg Popovich : Bien sûr, je suis ce qui se passe là-bas. C’est bien plus important que le basket. Quiconque possède un cerveau ou un cœur devrait le comprendre. Que l’on parle de l’Ukraine, du Yémen, d’Israël ou de la Palestine, c’est tragique. C’est important d’en parler, car si nous ne le faisons pas, personne n’y prête plus attention. Donc je pense que plus on en parle, mieux c’est. Je ne connais pas la solution. J’aimerais avoir une réponse. Simplement, nos cœurs se brisent quand nous voyons les horreurs commises par le Hamas, et nous ressentons la même chose lorsque nous voyons les bombes tomber, tuant des enfants et des civils en Palestine. Il faut que cela s’arrête.

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