Les Boston Celtics n'ont pas reculé devant la perspective d'un gigantesque bad buzz. Ils ont bel et bien suspendu Ime Udoka, leur head coach, pour toute la saison à venir et ont officialisé leur décision dans un communiqué. Aucun détail, aucune précision autres que ce qui a été sorti par les médias quelques heures plus tôt.
Si on s'en tient à ce que l'on sait, Udoka a donc été écarté pour avoir eu une relation, certes extra-conjugale, avec une autre employée des Celtics. Même dans une Amérique que l'on sait puritaine et prête à partir en croisade dès qu'un cas d'adultère est dévoilé au grand jour, la sanction paraît d'une sévérité incroyable.
Ime Udoka a déclaré accepter la décision, tout en s'excusant auprès de ses joueurs, du staff et l'organisation. Il se dit qu'il a songé à démissionner et que sa situation n'est pas totalement assurée. Traduction : Boston peut encore décider, au terme de la suspension, de se séparer d'Udoka. Le règlement en vigueur au sein de la franchise semble permettre cette option.
On imaginait qu'il y aurait une levée de boucliers pour protester contre cette suspension de la part des autres coaches, des joueurs et des médias. Elle a jusque-là été bien timide, si ce n'est via une tirade de Stephen A. Smith sur ESPN, qui semble penser que la couleur de peau et les origines de l'ancien assistant de Gregg Popovich ont joué un rôle là-dedans.
Il faut toujours rester prudent dans des "affaires" sur lesquelles on n'a pas tous les éléments. Shams Charania de The Athletic indique que la femme en question aurait récemment indiqué au front office qu'Udoka faisait des "commentaires indésirables" à son sujet au sein de la franchise. C'est vraisemblablement ce qui a poussé la direction à mener une enquête et à agir.
Si les "commentaires" en question s'avéraient être une forme de harcèlement, ce serait alors beaucoup plus clair. Mais pour l'heure, le terme n'a pas été véritablement sorti par les médias américains, les Celtics étant très prudents sur les informations dévoilées.
Là où il risque d'y avoir quelques remous, c'est sur le choix du coach qui assurera l'intérim. Joe Mazzulla, assistant-coach depuis 2019 chez les Celtics, prendra la relève.
Evidemment, son casier judiciaire a été ressorti à la minute où son nom a été évoqué et un incident de "violence domestique", donc sur une personne qu'il connaissait déjà, y figure. Sous l'emprise de l'alcool, Mazzulla a saisi une jeune femme par le cou dans un bar et été suspendu par sa fac de West Virginia lorsqu'il y était joueur en 2009. Pas d'autre incident depuis, mais ça ne manquera pas d'être avancé par ceux qui cibleront à coup sûr Boston pour ce choix.
Mazzulla, 34 ans, est un homme de Brad Stevens, qui l'avait recruté lorsqu'il était lui-même head coach. Il avait passé un entretien pour succéder à Quin Snyder au Jazz l'été dernier, mais c'est son collègue des Celtics Will Hardy qui avait décroché le job.
En NBA, tout finit par se savoir. On espère du coup en apprendre davantage sur ce qui s'est passé, même si préserver l'identité de la jeune femme est également important. S'il n'y a rien au-delà de ce que l'on sait déjà, il faudra ajouter cela au dossier des décisions injustes prises par la ligue et ses franchises ces derniers mois. S'il y a plus que cela, il faudra alors revoir notre position.