Il y a 20 ans, le premier match de LeBron James en NBA, ça donnait quoi ?

Il y a 20 ans jour pour jour, LeBron James faisait ses premiers pas sur les parquets NBA, dans un match qu’ESPN qualifiait comme « le plus attendu de l’histoire de la ligue ». Et mettait tout le monde d’accord.

Il y a 20 ans, le premier match de LeBron James en NBA, ça donnait quoi ?

Dire que LeBron James était attendu à son arrivée dans la grande ligue relève de l’euphémisme. Celui qui posait en couverture de Sports Illustrated à 17 ans à peine en étant présenté comme « l’élu », dont les matches de lycée étaient retransmis sur ESPN et à qui Nike avait offert 90M$ pour l’enrôler à sa sortie de high school, n’avait surtout pas droit à l’erreur pour son premier match en NBA. Sélectionné en 1ère position de la Draft 2003 après avoir été sacré meilleur lycéen du pays deux années de suite, peu d’observateurs doutaient de l’avenir de LeBron James à l’époque. Tous le savaient promis à une belle carrière, mais certains se demandaient s’il atteindrait le niveau qu’on lui promettait : celui d’un Hall of Famer, a minima. 

Des doutes sur son niveau réel

Ainsi, Sports Illustrated, une référence en matière de sports aux Etats-Unis, titrait en une de son magazine du mois de mai 2003 : « Is LeBron James overrated ? » (« LeBron James est-il surcoté ? »), questionnant la capacité du joueur à atteindre la grandeur annoncée. Une crainte avouée par le propriétaire des Cavaliers de l’époque, Gordon Gund, comme il le confiait à l’Associated Press avant son premier match. « Il n’a jamais évolué à ce niveau donc il va lui falloir du temps. Il sera bon, mais je ne pense pas qu’il sera d’entrée au niveau escompté. Je me demande même s’il est possible qu’il l’atteigne un jour tant les attentes sont élevées ».

De son côté Sam Smith, plus fine plume du Chicago Tribune et célèbre auteur des « Jordan Rules », promettait le trophée de Rookie of the Year à Carmelo Anthony, arguant que le joueur de Syracuse, avec qui il venait de remporter le titre de champion NCAA, était un meilleur scoreur. Enfin, LeBron n’avait pas particulièrement brillé lors de la Summer League d’Orlando (15.8 points, 7.3 rebonds, 4.3 assists à 36.9% au shoot), où Carmelo Anthony et le surprenant John Salmons (MVP de la compétition) avaient performé. De quoi laisser planer quelques doutes. Face à la concurrence d’une cuvée de rookies 2003 exceptionnelle (Carmelo Anthony, Dwyane Wade, Chris Bosh, …), et au regard du niveau des attentes placées en lui, le kid d’Akron se devait de montrer qu’il était bien le phénomène annoncé, et ce, dès le premier match.

Pour son baptême du feu, LeBron James se déplaçait du côté de Sacramento pour y affronter les Kings de Chris Webber, qui avaient fini la saison précédente avec le troisième bilan de la ligue (59v-23d). Et si l’histoire retiendra que cette première sortie s’est soldée par une défaite logique (106-92) malgré une avance de deux points au début du 4e quart-temps, elle se rappellera surtout de la superbe ligne de stats du King : 25 pts à 12/20, 9 ast, 6 rbs et 4 steals. Plus de points que Kevin Garnett, Kobe Bryant, Tracy McGrady, Tyson Chandler, Jermaine O’Neal, et Eddie Curry réunis lors de leur première, tous passés comme lui du lycée à la NBA. Une performance remarquable pour un rookie, un exploit plus fou encore pour un gamin de 18 ans seulement, qui venait justifier la hype incroyable dont il faisait l’objet depuis plusieurs années déjà.

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Un règne programmé

LeBron avait frappé fort et remis les pendules à l’heure. Des joueurs aux coaches en passant par la presse, tous reconnaissaient le talent exceptionnel et le potentiel affolant du natif de l’Ohio. Ainsi Vlade Divac, son adversaire du soir, confirmait qu’il était bien « le phénomène annoncé ». Son coéquipier à Sacramento, Bobby Jackson, soulignait admiratif : « C’est un talent exceptionnel. Regardez sa façon de jouer et de distribuer le jeu. Il le fait à la perfection ». En écho à ses joueurs, Rick Adelman, le coach des Kings, y allait de son compliment. « Il a énormément de talent. Il sait se frayer un chemin jusqu’au panier et lire le jeu. Pour un premier match, c’est très impressionnant. » Son homologue Paul Silas, coach des Cavaliers, reconnaissait simplement au sujet de son poulain: « il est prêt »

La presse semblait elle aussi toute acquise à la cause de LeBron James au sortir de cette première performance. Ainsi le L.A. Times soulignait les débuts « épatants » du King, dont « le jeu polyvalent justifiait allègrement la hype qui l’entourait ». Même son de cloche du côté du Sacramento Bee, aux premières loges pour l’évènement, qui titrait « LeBron James impressionne dans la défaite » et reconnaissait qu’il était « au-delà du niveau attendu ». L’Arizona Republic, quant à lui, nous apprenait que « l’heure de LeBron avait sonné », et se demandait maintenant si « la NBA était prête pour LeBron James ». Une question à laquelle le quotidien répondait aussitôt, arguant que le prodige était prêt à « reprendre le flambeau de Michael Jordan », fraîchement retraité (pour de bon cette fois). Rien que ça.

De l’autre côté du pays, les éloges continuaient de pleuvoir. Ainsi, le Boston Globe nous apprenait que le « règne » de LeBron James était « programmé », quand le Cincinnati Post se disait « impressionné » par l’enfant du pays, qu’il renommait « LeBrilliant » pour l’occasion. Mission accomplie.

Celui qui après la rencontre avouait « vivre un rêve » et « ne pas vouloir se pincer de peur de se réveiller », avait en un match seulement dissipé les doutes à son sujet et faisait maintenant l’unanimité. Entré par la grande porte, il était bien à sa place en NBA. Dans la discussion pour le titre honorifique de GOAT vingt ans plus tard, l’élu a bien accompli sa destinée.

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Les stats des autres stars de la cuvée 2003

Carmelo Anthony : 12 pts, 7 rbs, 3 ast et la victoire face aux Spurs 

Dwyane Wade : 18 pts, 4 rbs, 4 ast dans une défaite sur le parquet des 76ers

Chris Bosh : 11 pts, 4 rbs, 2 blk et la victoire face aux Nets