Houston doit arrêter les excuses et trouver des solutions

Après s'être mis en guerre contre l'arbitrage pendant 48 heures, les Houston Rockets, menés 2 à 0 doivent maintenant penser au terrain.

Houston doit arrêter les excuses et trouver des solutions
Les arbitres étaient presque aussi attendus que les joueurs, cette nuit, dans le game 2 entre les Golden State Warriors et les Houston Rockets. Les Texans avaient activé la théorie du complot pendant 48 heures, montant même un dossier sur le supposé avantage donné aux Californiens par les arbitres lors de leurs confrontations depuis l'année dernière. Un move qui a dû faire rire jaune les fans de longue date des Kings, qui savent eux ce qu'est une véritable injustice arbitrale avec partialité révélée au grand jour... Quoi qu'il en soit, après deux jours usants à décortiquer chaque embryon de contact, on a enfin pu se concentrer sur le basket. Et le constat est assez clair. Pour le moment, même en jouant à peu près bien leur partition et en n'étant jamais décrochés au tableau d'affichage, les Rockets sont trop justes pour être l'équipe qui stoppera la dynastie Warriors avant un éventuel départ de Kevin Durant.

"Embarrassant pour le basket"

Draymond Green n'a pas caché son plaisir de voir les Rockets dans l'incapacité de crier au scandale après ce game 2. "Je trouve que les arbitres ont été très bons. Ils ont laissé les joueurs être physiques. Ça m'a fait mal au cœur de voir que ces derniers jours on n'a pas parlé de basket, ce jeu que j'aime depuis que je suis enfant. Ils n'ont pas trop protesté, nous non plus. C'était un peu embarrassant pour le basket que l'on n'ait parlé que des coups de sifflet ces derniers jours. Pourquoi ne pas se concentrer sur le fait de dominer ton adversaire direct, de le stopper ? On ne parlait plus de schémas tactiques. Uniquement des coups de sifflet sur les fautes. Là, il faut saluer le fait que les deux équipes ont joué le jeu". Chris Paul, théâtral (voir plus bas), ne s'est pas privé d'applaudir les arbitres après une faute sifflée en faveur de son équipe après un shoot de James Harden. Son "ami" Scott Foster, l'un des trois refs de ce game 2, ne s'est pas débiné dans le concours de gamineries, en mimant un petit "t" pour lui signifier qu'il lui adressait une faute technique... Il y a bien eu aussi quelques petits accrochages et une double faute technique contre Green et Nene. Mais dans l'ensemble, on a surtout vu deux équipes batailler dans leurs styles respectifs et c'est une bonne nouvelle pour le spectacle. On n'a pas encore eu droit à une rencontre vraiment mémorable en termes de qualité de jeu, mais il est possible que le passage de la série à Houston offre cette opportunité. Pas sûr toutefois que cela profite aux Rockets, dos au mur avec cette perspective d'un 3 à 0 ce week-end. Rien n'est joué et Golden State a déjà montré une certaine propension à s'endormir et à gaspiller des avantages nets. Simplement, on ne sent pas encore Houston en mesure de prendre feu offensivement tout en neutralisant les membres de la Death-Line Up (ou du Hamptons Five, c'est selon) que Steve Kerr a choisi de lancer d'entrée la nuit dernière. Maintenant que l'arbitrage n'est a priori plus une chimère à invoquer pour expliquer les défaites, Mike D'Antoni et ses hommes doivent absolument se pencher sur le moyen de se faire respecter à domicile.

Harden limité, Capela en difficulté

Harden est pour l'heure très bien gêné par Kevin Durant, lorsque le double MVP des Finales s'occupe de son cas, et par les doigts baladeurs de Draymond Green. Le barbu en chef de Houston n'arrive pas à retrouver son rayonnement à la création, au-delà de sa capacité à atteindre ou approcher les 30 points en dormant ou avec une vision limitée. Il est en dessous de ses standards en termes de passes, de rebonds et d'interceptions. Harden, Paul et les autres ne parviennent pas non plus à scorer lors des moments où Golden State semble vulnérable. Au hasard, lorsque Kerr se hasarde à laisser Curry et Durant sur le banc en même l'espace de quelques minutes. Sur chacun des deux matches, les Rockets n'ont pas été aussi forts qu'à leur habitude sur demi-terrain, un autre facteur à améliorer avant samedi. L'impact de Clint Capela et des intérieurs texans en général est un autre souci. Le Suisse a été un poil moins en difficulté sur le game 2 avec des statistiques honorables de prime abord (14 points, 10 rebonds, 2 contres et 6 minutes de temps de jeu supplémentaire). Mais en réalité, son apport est toujours discutable (-19 de différentiel, 6 fautes et peu de situations de protection de cercle, là où il excelle) et D'Antoni doit trouver de mieux exploiter ses qualités. Si Lou Williams et Montrezl Harrell ont donné des maux de tête violents aux Warriors sur le jeu en pick and roll, pourquoi Harden et Capela n'y arriveraient pas ? Enfin, seulement deux des six remplaçants utilisés par Mike D'Antoni ont marqué des paniers cette nuit : Austin Rivers et Gerald Green. Les autres ne font figure, pour le moment, que de corps dispensables pour alléger la charge de temps de travail des cadres. Kenneth Faried, excellent en saison régulière, n'a par exemple eu droit qu'à cinq minutes cumulées sur les deux premiers matches. Les Rockets se doivent de profiter du fait que les Warriors n'ont pas eu de banc si peu prolifique depuis l'arrivée de Durant.