Comment les Rockets sont devenus des outsiders tout en étant faibles sur demi-terrain

Les Houston Rockets ne sont pas toujours beaux à voir sur attaque placée. Mais ça ne les empêche pas de gagner des matches.

Comment les Rockets sont devenus des outsiders tout en étant faibles sur demi-terrain

Les Houston Rockets sont deuxièmes de la Conférence Ouest, ont gagné 25 matches sur 37 jusqu’à présent et devraient donc atteindre cette saison la barre des 50 victoires – une première depuis 2019, époque où James Harden portait encore les couleurs de la franchise texane – tout en étant l’une des plus mauvaises équipes de la toute la ligue sur demi-terrain. Selon Cleaning The Glass, la formation d’Ime Udoka se classe 26eme en termes d’efficacité offensive sur les séquences arrêtées où les dix joueurs se trouvent la même moitié du parquet.

Une statistique qui peut s’expliquer en partie par la maladresse des Rockets derrière l’arc : 32,9%. Seul le Orlando Magic fait pire. Houston peine aussi à développer du jeu quand l’équipe averse est en place. Il n’y a pas forcément beaucoup de mouvements ou de grande ingéniosité dans la manière dont les joueurs texans se créent leurs tirs. Passer la balle à Alperen Sengun au poste reste une option fiable puisque le Turc se classe en sixième position en point par possession en post-up parmi ceux qui ont joué au moins 50 possessions dos au panier. Mais quand ce n’est pas possible, Fred VanVleet et Jalen Green se contentent souvent de prendre un pick-and-roll et d’essayer de s’offrir une opportunité de tirer.

Le trait est un peu grossi, bien sûr, mais l’idée revient donc à insister sur le fait que les Rockets ont des difficultés à mettre des points sur demi-terrain. Ça pourrait donc sembler étonnant de les retrouver sur le podium de la Conférence Ouest avec un vrai statut d’outsiders à quelques mois des playoffs. Sauf qu’ils possèdent d’autres atouts dans leur manche pour compenser.

Une puissance défensive

Udoka est un coach réputé pour mettre l’accent sur la défense. Son groupe a adhéré au projet et Houston, qui encaissait plus de 118 points sur 100 possessions la saison avant son arrivée, en prend désormais 107. Les Rockets sont passés de l’avant-dernière à la troisième défense du championnat en moins de deux ans. En quelque sorte, la meilleure attaque, c’est la défense. Et c’est un peu le principe : l’objectif est d’enchaîner les stops pour aller mettre des points faciles.

Green et ses partenaires sont sixièmes en NBA au nombre de points marqués (19,2) à la suite d’une perte de balle adverse. L’idée est donc d’harceler les attaquants d’en face et de les pousser à la faute ou à prendre un mauvais tir. Encore faut-il sécuriser rapidement le rebond pour se mettre immédiatement en phase offensive. C’est là encore une force de cette équipe, cinquième aux rebonds défensifs avec 34 prises par match.

Une machine en transition

Houston n’est pas la formation qui joue le plus de possessions – comprendre ici : ce n’est pas celle qui joue le plus vite – mais elle sait mettre du rythme et hausser le tempo quand il faut, à savoir après avoir volé un ballon, poussé l’adversaire à prendre un tir difficile ou sécuriser le rebond défensif. Là, dans ces moments-là, ça cavale de suite vers le cercle.

Vu que les Rockets ne sont pas brillants sur attaque placée, autant essayer de jouer le plus d’actions possibles avant que l’équipe adverse au complet soit revenue en défense. Ils sont deuxièmes en NBA au nombre de points inscrits en contre-attaque (18,5), juste derrière les Denver Nuggets. Il faut dire qu’avec Green, Amen Thompson, Tari Eason ou encore Cam Whitmore, ils disposent de joueurs sacrément athlétiques capables de conclure au panier en transition. La physicalité de cette équipe est sa force première : elle lui donne les moyens de défendre fort et de courir.

Des deuxièmes chances en pagaille

C’est le troisième point fort marquant. Les rebonds offensifs. Personne n’en prend plus en proportion : les Rockets récupèrent 35% des rebonds offensifs disponibles. Ils sont premiers en NBA et le sont donc aussi logiquement aux nombres de points marqués sur les secondes chances (17,5). Alperen Sengun est par exemple huitième au classement des meilleurs rebondeurs offensifs. Là encore, les qualités athlétiques des Thompson, Jabari Smith et compagnie est un facteur important.

Dans l’ensemble, Houston n’est peut-être pas la plus belle équipe à voir jouer mais elle reste excitante parce qu’elle déploie beaucoup d’énergie. Le potentiel d’actions spectaculaires est là. C’est aussi une formation intrigante de par sa progression jusqu’au statut d’outsider à l’Ouest. Ce sera intéressant de jauger les troupes d’Udoka dans un contexte de playoffs où les possessions se jouent justement encore plus sur demi-terrain.