« On veut soulever le trophée en juin. Mais on doit rester humbles et affamées. Ce sont ces petites choses qui nous feront gagner des matches », témoignait hier soir Dwight Howard après une cinquième victoire consécutive de son équipe.Et quelle victoire. Quelques jours après s’être offerts le scalp des Pacers et du Heat, les Texans sont sortis vainqueurs de leur duel face aux Blazers cette nuit. En cercle au centre du terrain après le buzzer, les joueurs de Kevin McHale donnaient l’impression de former une équipe soudée, solide, prête pour les joutes plus intenses et plus gratifiantes du mois d’avril. Parfois brouillons, les Houston Rockets ont des ingrédients dignes d’un candidat au titre suprême.
Une attaque diversifiée
La principale force des tuniques rouges résident d’abord dans cette capacité à marquer face à n’importe quelle défense ou presque. Après une soixantaine de matches, les Houston Rockets sont la cinquième meilleure attaque en termes de points marqués sur 100 possessions (108,1 pts). Seuls le Heat, les Clippers, les Blazers et les Mavericks font mieux. Malgré le recrutement de Dwight Howard, le rythme des Texans ne s’est pas ralenti (98,24 possessions jouées par rencontre, septième marque de la ligue). Leur jeu en transition, avec des joueurs comme James Harden et Jeremy Lin pour monter la balle, est très efficace (17,5 pts marqués en contre-attaque). Les Rockets intègrent le moule classique des équipes rapides capables de rapidement porter la balle de l’autre côté du parquet mais aussi d’arroser de loin. Houston est, de très loin, l’équipe qui tente le plus sa chance derrière l’arc (1631 tentatives depuis le début de la saison, soit 42 de plus que les New York Knicks, et ce malgré un match en moins). Une stratégie inspirée par les études analytiques de plus en plus en verves en NBA. En effet, un tir à deux-points vaut moins qu’un tir à trois-points, c’est logique. Le staff a donc banni tous les tirs à mi-distance pour privilégier les shoots de loin et les trois-points dans le corner. En conséquence, Houston affiche un pourcentage de réussite effectif de 53,3%. Seuls les Spurs et le Heat, les deux derniers finalistes NBA, font mieux (respectivement 53,8 et 56%). Avec Dwight Howard, les Houston Rockets disposent également d’une force de frappe sur le pick&roll. Si jamais la contre-attaque n’a rien donné, les joueurs peuvent s’appuyer sur leur pivot lourd au poste bas. Libéré de ses problèmes de dos, « D12 » est à nouveau une menace de poids dans la raquette. Howard tourne à 19 points et 12 rebonds cette saison et ses statistiques sont en hausse depuis deux mois. Son apport sera non négligeable en playoffs, lorsque l’action se déroulera essentiellement sur demi-terrain. Cette nuit, Kevin McHale a même tenté une nouvelle expérience. Alors que son équipe prenait l’eau face aux Blazers, il a envoyé un cinq « small ball » sur le parquet avec Jeremy Lin, Patrick Beverley, Chandler Parsons, James Harden et Dwight Howard.« On n’arrivait à rien en attaque. Donc j’ai dit : ‘allez, jouons ‘small ball’’ », raconte le coach au Houston Chronicles.Qui dit « small ball » dit évidemment plus d’espaces. Dwight Howard joue alors un rôle de point d’ancrage dans la raquette avec quatre shooteurs autour de lui. Lin et Harden peuvent aussi attaquer le cercle plus facilement. Durant cette période, les Rockets ont passé un 33-21 salvateur aux Blazers avant de remporter la victoire en prolongations. Harden a inscrit 17 points, Lin, 9.
« C’est intéressant que l’on puisse diversifier nos cinq », explique le meneur de jeu des Houston Rockets. « On est capable de jouer avec des grands et cette nuit on s’est axé sur un cinq de petite taille. On peut passer d’un extrême à l’autre. »Un atout pour Houston et un cauchemar pour les défenses adverses. Chez les Rockets, le danger peut venir de partout en attaque.