Cet été, le front office des Atlanta Hawks a sacrifié trois premiers tours de draft, en plus d’un swap, pour récupérer Dejounte Murray. Un véritable All-In, pour tenter de passer un cap. Après un mois de compétition, il est temps de faire un point sur son impact à ATL et son duo avec Trae Young.
Dejounte Murray, dans un nouveau rôle aux Hawks
All-Star avec les Spurs, Murray a complètement changé de statut la saison dernière. Son arrivée aux côtés de Young était ainsi la promesse d’une paire de stars sur le backcourt des Hawks. Mais, sans surprise, il a dû accepter un rôle moins important avec sa nouvelle équipe.
Alors qu’il jouait 31,5% des actions à San Antonio, son Usage Rate est descendu à 27,5%, d’après les chiffres de Cleaning The Glass. Un taux plus proche de celui de sa saison 2020-2021 que de son année All-Star. Cette chute, plutôt anticipée, reste tout à fait logique à côté de Trae Young.
La présence du meneur implique que Dejounte Murray joue la plupart du temps au poste 2. Celui-ci a ainsi beaucoup moins de responsabilités à la création. Il laisse généralement cet aspect du jeu à son coéquipier lorsqu’ils partagent le terrain.
De la même manière, il doit se mettre en retrait au scoring dans le système de Nate McMillan. Alors qu’il prenait 28% de ses tirs près du cercle, son volume à l’intérieur est descendu à 19%. Il est contraint, dans ce nouvel effectif, de rester plus loin du panier et de tenter davantage de shots extérieurs.
Conséquence logique de cette adaptation, la production statistique du numéro 5 a un peu diminué — son match à 39 points face aux Rockets ayant relevé sa moyenne de points. Et cela malgré une très légère hausse de minutes (+1,7) et de tirs tentés en moyenne (+0,3 par match).
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La défense, une nette amélioration
Pour les Hawks version Trae Young, la défense a toujours été le plus grand problème. Si Atlanta est allé chercher Dejounte Murray cet été, c’est avant tout pour le résoudre. Pour le moment, cela va dans le bon sens.
26e de la ligue en Defensive Rating l’année dernière, les Hawks sont désormais les 15e du classement. Leurs 3 points de moins encaissés pour 100 possessions sont un clair progrès, que l’on doit en grande partie à Murray.
Grâce à son recrutement, les équipes adverses sont bien moins adroites face aux Hawks, essentiellement derrière la ligne à trois points. Alors qu’ils laissaient rentrer 36,4% des tirs extérieurs la saison dernière, ce taux est descendu à 33,3%. Une chute importante, qui les fait passer du bottom 5 à la quatrième place de la NBA.
Malgré son rythme plus rapide, Atlanta montre une belle évolution de son propre côté du terrain. L’ajout de Dejounte Murray est une réussite sur ce plan.
Trae Young, du mal à se retrouver dans le duo
Depuis l’arrivée de ce nouvel élément, tout n’est pas positif. Leur bilan de 11-8, presque similaire à celui de l’année dernière au même stade (10-9), est largement perfectible. À commencer par l’attaque, force de l’équipe depuis plusieurs saisons, qui a perdu de sa superbe.
La régression offensive des Hawks gâche complètement leur progression défensive. Ils ont emprunté le chemin inverse de ce côté du terrain, en passant de l’élite de la ligue à sous la moyenne. 115,4 points pour 100 possessions l’année dernière, contre 111 cette année, avec une pointe de maladresse.
Cette baisse de régime s’explique notamment par un Trae Young moins impactant, qui peine à trouver ses marques cette saison. Au premier abord, la différence est minime. Le meneur est passé de 28,4 à 28,6 points, tout en se maintenant à 9,1 passes décisives par rencontre.
Mais à y regarder de plus près, "Ice Trae" n’est plus aussi chaud que l’année dernière. Avec 1,21 point par tentative de tir en 2021-2022, le cinquième choix de la draft 2018 était l’un des scoreurs les plus redoutables de la ligue. Descendu à 1,09, il semble parfois perdu cette saison. La chute est vertigineuse.
Connu pour son efficacité à longue distance, le sniper ne parvient plus à trouver sa cible. À 32,6% à trois points (-5,6%), son manque de précision est peut-être le plus gros problème d’Atlanta aujourd’hui.
À ce stade, il est trop tôt pour dire si Young n’a simplement pas encore trouvé son rythme, ou si le mal est plus profond. On peut toutefois commencer à se demander si cela découle de son changement de partenaire sur le backcourt.
Dejounte Murray, un tireur à 32,7% à l’extérieur en carrière et rarement sur un gros volume, réduit le spacing de l’équipe. Kevin Huerter, qui occupait ce poste avant lui, était au contraire un spécialiste du shoot qui attirait les défenseurs. Il faudra encore attendre un temps pour confirmer ou infirmer cette hypothèse.
L’absence de Bogdan Bogdanovic, blessé, joue sans doute sur la question du spacing et sur l’efficacité de l’attaque d’Atlanta. Quatrième plus gros salaire de la franchise, il est peut-être la pièce manquante du roster.
Au terme d’un mois de compétition, le bilan est mitigé. Les Hawks doivent encore trouver un moyen d’allier l’excellence offensive de Young à la défense de Murray, sans trop de compromis. En attendant, les faucons ressemblent pour l’instant à une équipe de playoffs, mais pas à un contender.