« MVP, MVP, MVP ». Le public de Bercy ne s’est pas trompé jeudi lors de la demi-finale remportée contre l’Allemagne (73-69) aux Jeux Olympiques de Paris 2024. Grâce à une performance XXL, Guerschon Yabusele a suscité les chants des fans français.
Auteur de 17 points et 7 rebonds, l’intérieur de l’équipe de France a été tout simplement essentiel pour obtenir cette qualification en finale. Si Isaïa Cordinier a également apporté sa voix, le joueur du Real Madrid incarne le nouveau tempo dicté par les Bleus depuis le début de la phase finale.
Propulsé dans le 5 majeur au détriment de Rudy Gobert, touché au doigt, Yabusele, déjà performant contre le Canada, a encore profité du match face aux Allemands pour livrer un show dont il a le secret.
Guerschon Yabusele a donné une danse aux Allemands
Le grand moment de sa prestation ? Son début de 3ème quart-temps bien évidemment. Alors que les Bleus avaient réussi à recoller juste avant la pause, il a été le détonateur pour lancer la sélection tricolore vers la victoire.
Malgré quelques oublis défensifs sur cette période, il a réalisé un véritable récital offensif. C'est simple : il a tout fait aux Allemands ! En quasiment 2 minutes, le Français a marqué 9 points en insufflant une grosse énergie. A l'image d'un dunk rageur sur un décalage de Nicolas Batum.
"On a dû réviser notre plan de jeu, on s’est très bien adapté. Guerschon leur a cassé la gueule, Isaïa aussi. Après, on a surfé sur cette vague, et chacun a ajouté sa touche personnelle", a analysé Evan Fournier sur France 2.
"On l’a beaucoup cherché en seconde période car on le sentait en forme. Il ne nous a pas fait mentir… Je le connais depuis tellement longtemps qu’il ne me surprend plus. Il fonctionne à l’énergie, il se nourrit de ces matches à enjeux. Il a l’habitude avec Madrid", a souligné Andrew Albicy pour Le Parisien.
Capable d'enfoncer les Allemands à l'intérieur, il a aussi apporté de l'alternance dans le jeu. Car même sans être adroit à longue distance (0/2) sur ce match, Yabusele a su s'écarter. Pour laisser des espaces à ses coéquipiers et pour participer à la création des actions. A la passe ou par ses écrans.
Puis surtout, par son impact, le joueur de 28 ans a donné le ton. Dans son sillage, les Français ont pris le contrôle des débats et ont suivi son exemple.
France-Allemagne : ce qu’on a aimé et ce qu’on n’a pas aimé
Le chant d'un guerrier
Car outre son apport sportif, Yabusele a surtout changé le rythme des Bleus. Tout comme Cordinier et le puissant Mathias Lessort. Les trois hommes, avec un rôle plus important, ont insufflé une énergie folle à cette équipe.
En apportant de l'agressivité, du combat, même de la rage. Ils s'arrachent sur tous les ballons, ne lâchent jamais rien et livrent une bataille féroce. Des ingrédients qui font la force du Madrilène, toujours prêt à laisser sa voix et ses tripes sur le parquet.
"J’ai encore plein d’énergie à donner. J’ai cette niaque en moi depuis que je suis petit. J’essaye de tout donner sur le terrain, en défense, en attaque, de faire le moins d’erreurs possible. Mon jeu a toujours été basé sur l’énergie. Je suis prêt à mourir pour mes gars", a-t-il assuré.
Bien évidemment, l'énergie ne fait pas tout. Mais cette équipe de France, si amorphe à Lille pendant la phase de groupes, avait grandement besoin de ce supplément d'âme. Et Yabusele, certainement le meilleur joueur tricolore depuis plusieurs années en sélection, a cette envie si contagieuse.
Au point d'en devenir le MVP. De déclencher les chants de la foule pour le pousser à en faire encore plus.
"J'ai entendu ça. Ça m'encourage encore plus et quand je suis dans ce type de zone, je ne vois rien d'autre que le panier", a résumé Guerschon Yabusele.
Face à l'ogre américain, la France est condamnée à un exploit pour remporter l'or. Mais on connaît désormais la chanson : le Dancing Bear n'est pas du genre à reculer face à un obstacle, même s'il peut sembler insurmontable. On peut compter sur lui pour tout donner. Pour nous faire vibrer.
Et pourquoi pas danser au terme d'une soirée historique ?