Dès le début de saison (raté) par les Golden State Warriors, nous avions indiqué qu’il ne fallait pas forcément s’inquiéter pour les champions en titre. Ils sont effectivement remontés au classement depuis. Ils occupent aujourd’hui la huitième place avec un bilan équilibré (11-11) et semblent même lancés sur une dynamique plus positive.
En revanche, nous avions aussi mis en avant le fait que certaines des lacunes affichées par les Californiens pourraient s’avérer problématiques une fois en playoffs. Le banc, par exemple, est finalement trop jeune et donc pas assez préparé pour assumer les ambitions de la franchise. James Wiseman, Jonathan Kuminga ou encore Moses Moody devaient monter en grade cette saison pour palier aux départs de Gary Payton II, Otto Porter ou encore Nemanja Bjelica. Ça ne marche pas pour l’instant.
Kuminga sort d’un bon match mais il est irrégulier, Moody chauffe le banc et Wiseman est carrément en G-League. Plus de deux ans après avoir été drafté en deuxième position par Golden State, le pivot reste une énigme. Rien n’indique qu’il puisse un jour réellement contribuer au côté de Stephen Curry, Klay Thompson et compagnie. Ou alors il faudrait continuer à se montrer (très) patient.
Sauf que les Wizards n’ont pas le temps ! La fenêtre s’est rouverte, oui, mais les cadres du groupe prennent de l’âge et jouer sur deux tableaux – développer réellement des jeunes talents et viser le titre – est finalement trop compliqué, voire quasiment impossible. Autant miser à fond sur l’un des deux projets. Et donc autant miser à fond sur le quête d’un nouveau trophée ! L’organisation a une chance unique de renforcer encore sa legacy. Miser sur les éventuelles explosions de Wiseman et Kuminga en 2026 n’a aucun sens.
Les dirigeants feraient mieux de surfer sur la valeur encore correcte de l’un ou plusieurs de leurs jeunes joueurs pour dénicher des vétérans confirmés capables d’épauler Curry et compagnie dans leur course pour le doublé.
Le top-6 de Golden State reste l’un des plus sûrs, si ce n’est le plus sûr en NBA. Le cinq majeur continue d’écraser ses adversaires – avec un différentiel de +23 sur 100 possessions – et Jordan Poole est presque un sixième titulaire. En revanche, la rotation 7-10 est plus fragile, voire très fragile et c’est ce qui pourrait pénaliser les Warriors en cas de série contre les Milwaukee Bucks ou les Boston Celtics.
Grand favoris en début de saison, les hommes de Steve Kerr semblent un ton en-dessous des deux têtes d’affiches de la Conférence Est. Et dans leur configuration actuelle, avec une rotation limitée, ils ne sont pas particulièrement bien au-dessus des Phoenix Suns, des Denver Nuggets ou des Los Angeles Clippers au complet.
Peut-être que les Warriors n’auront pas d’autres choix que de sacrifier James Wiseman et/ou Jonathan Kuminga. Nous avons essayé de réfléchir aux options à la disposition du front office ainsi que les différents joueurs qu’ils sont susceptibles de récupérer.
Pourquoi les Warriors doivent sacrifier James Wiseman
Tous les transferts respectent l'équilibre des salaires échangés et restent authentiques aux choix de draft des franchises respectives.
Eric Gordon, le meilleur vétéran pour les Warriors ?
- Houston reçoit : James Wiseman, Donte DiVincenzo, Moses Moody, Patrick Baldwin IV.
- Golden State reçoit : Eric Gordon, Garrison Matthews.
Ça peut sembler cher payé, même si, dans cet exemple, les Dubs conserveraient au moins Jonathan Kuminga. Le transfert n’apporterait pas forcément beaucoup de profondeurs, surtout en perdant quatre joueurs (dont 3 qui ne font pas partie de la rotation), mais Eric Gordon serait une version beaucoup plus forte de Donte DiVincenzo.
L’échange fonctionne évidemment uniquement si les Rockets s’intéressent à James Wiseman, eux qui courent déjà après Victor Wembanyama. Mais les franchises en reconstruction refusent rarement les opportunités de ce genre, surtout quand elles n’ont pas à payer le prix fort pour mettre la main sur un prospect drafté aussi haut. Encore plus quand deux autres jeunes talents sont inclus dans le deal.
Wiseman est en difficulté à chaque fois qu’il essaye de respecter les systèmes complexes de Steve Kerr mais il pourrait se contenter d’un rôle beaucoup plus simple à Houston. Jouer des picks-and-roll avec Kevin Porter Jr et Jalen Green, prendre des tirs et faire parler ses qualités athlétiques pour scorer des points en pagaille.
Gordon est un vétéran parfait pour Golden State. Il peut driver, shooter, défendre. Il peut jouer au côté d’autres guards ou mener un deuxième cinq. Parce qu’il est efficace avec et sans le ballon. Les Warriors auraient alors 7 excellents joueurs et devront rajouter des vétérans éventuellement piochés sur le marché des buyouts. Garrison Matthews peut mettre des tirs extérieurs mais il risque d’être un peu limité pour vraiment voir le terrain en playoffs. Il est juste là pour équilibrer l’échange en termes de salaires.
Alec Burks, une cible pas si inintéressante
- Detroit reçoit : James Wiseman.
- Golden State reçoit : Alec Burks, premier tour 2027 (protégé 1-14).
Le nom d’Alec Burks ne fera peut-être pas décoller les fans californiens, et ça se comprend. Mais l’ailier de 31 ans reste un joueur au profil adéquat pour la formation de San Francisco. Il tourne d’ailleurs à 14,5 points et 38% derrière l’arc cette saison. C’est aussi l’un des rares joueurs de Detroit avec un +/- légèrement positif.
Les Pistons ajouteraient un autre jeune prometteur à leur projet. Un pari pas trop risqué et clairement pas cher pour la franchise du Michigan. Mais à condition de céder au moins un choix de draft. Un pick lointain que les Warriors pourraient par exemple refourguer dans un autre échange pour recruter un autre vétéran pour leur banc. Ce serait donc le premier d’une série de trades.
Les Warriors coifferaient tout le monde sur Myles Turner
- Indiana reçoit : James Wiseman, Jonathan Kuminga, JaMychal Green.
- Golden State reçoit : Myles Turner.
Il faudrait un joueur vraiment confirmé, de la trempe de Myles Turner, pour que Golden State se sépare à la fois de Wiseman et de Kuminga au cours du même transfert. Est-ce que Kerr et son staff auront envie d’adapter tous leurs plans pour intégrer un pivot capable à la fois de protéger le cercle et d’étirer les lignes ? Kevon Looney retournerait-il sur le banc ?
En termes de talent, en tout cas, c’est fort pour les Warriors. Turner, si bien utilisé, serait une arme incroyable avec des joueurs comme Curry ou Thompson. Il est susceptible d’être aligné à-côté de Green ou de Wiggins en small ball.
Les Pacers ont fait un bon début de saison et ne seront sans doute plus tenter de tanker. Mais ça n’empêche pas la franchise de se séparer d’au moins l’un de ses vétérans, surtout si elle perd des places au classement dans les prochaines semaines. Turner sera free agent l’été prochain et les dirigeants n’ont peut-être pas l’intention de le prolonger au prix fort.
Alors place à la jeunesse ! Wiseman et Kuminga se grefferaient parfaitement au noyau dur constitué par Tyrese Haliburton et Bennedict Mathurin. Le pivot serait même sans doute bien plus efficace avec un meneur comme Haliburton pour combiner sur pick-and-roll.
Alex Caruso à Golden State, le coup parfait ?
- Chicago reçoit : James Wiseman, premier choix 2026 (protégé 1-14).
- Golden State reçoit : Alex Caruso.
Encore combien de temps avant que les Bulls décident finalement de tout casser ? La franchise de l’Illinois souffre sans Lonzo Ball et elle peut facilement récupérer de nombreux assets en cédant ses stars et ses vétérans convoités. Le tout dans le but éventuel de viser Victor Wembanyama ou Scoot Henderson. Histoire de reconstruire sur de nouvelles bases.
Si jamais Chicago passe ce cap, de très nombreuses équipes chercheront à mettre la main sur Alex Caruso. De quoi faire grimper sa valeur. Malgré ses déboires actuels, l’ancienne coqueluche des Lakers reste un joueur sûr pour une équipe ambitieuse. Il est expérimenté, combatif, complet, etc. C’est un pro capable de s’adapter à plusieurs systèmes différents. Il peut jouer avec Curry et Thompson. Ou à-côté de Poole.
Les Bulls demanderont peut-être un pick en plus pour accumuler des futurs atouts. L’année 2026 étant lointaine, ça laisse planer la possibilité de mettre la main sur un choix de draft pas si mal placé si jamais Curry et compagnie sont sur le déclin. Les Warriors protégeront évidemment le pick.
Golden State perdrait Wiseman, certes, mais en gardant ses autres jeunes et en obtenant un joueur parfait dans sa quête de titre.
Kelly Olynyk, un Bjelica en plus consistant
- Utah reçoit : James Wiseman, Patrick Baldwin IV.
- Golden State reçoit : Kelly Olynyk.
Kelly Olynyk est un « winner » et il explique en partie le début de saison surprenant du Jazz. L’intérieur canadien ne paye pas de mine mais il fait ce qu’il faut – vice, tirs extérieurs, lecture du jeu – pour aider son équipe à gagner. Il arrive à l’apogée de sa carrière de joueur de devoir en NBA. Il pointe à 13 unités, 55% aux tirs et 47% derrière l’arc pour l’instant.
Utah a déjà gagné presque trop de matches pour tanker à 100%. Mais comme pour Indiana, les dirigeants peuvent tout de même se séparer de certains vétérans. Et si la perspective de drafter Victor Wembanyama s’éloigne un peu, ce serait tout de même du luxe de pouvoir ajouter James Wiseman.