Les Warriors sont l’un des collectifs les mieux huilés de l’histoire de la NBA. Véritable dynastie, on a parfois l’impression que Golden State est sans faille, tant en attaque qu’en défense. Mais cette nuit, dans la défaite face aux Boston Celtics lors du Game 1 des Finales NBA, on a aperçu une brèche dans le bouclier des guerriers.
La confiance injustifiée de Draymond Green
Malgré la défaite, Draymond Green est apparu très confiant en conférence de presse. Gardien de la forteresse de Golden State, il est l’un des meilleurs défenseurs de sa génération. Son assurance joue un grand rôle dans cette mission qu’il remplit si bien.
"Ils ont réussi à rester dans le match avant de faire la différence par des tirs lointains à la fin. Donc nous allons nous en sortir. Nous allons trouver des moyens de les empêcher de marquer des paniers à trois points et de les éliminer. […] 15-23 à trois points pour Smart, White et Horford ? Eh, on va s’en sortir", a-t-il commenté après le match.
Selon lui, les Celtics n’auront pas la même adresse aux matches suivants. Toutefois, si l’on peut apprécier la grande sérénité de Green, les Warriors ont peut-être une raison de s’inquiéter. Les tirs derrière l’arc constituent en effet une véritable faille dans leur défense dans ces playoffs.
Les tirs à trois points, la faille des Warriors
Dans le dernier quart-temps, remporté 40-16 par Boston, Golden State a été submergé. Et c’est justement les trois points qui leur ont fait mal dans cette période, avec un beau 9-12 à longue distance pour leurs adversaires. Jaylen Brown, Al Horford, Marcus Smart, Derrick White et Payton Pritchard ont véritablement puni les Warriors par leurs tirs. Une brèche qui était déjà grande ouverte, et dans laquelle les shooters des Celtics ont contenté de s’engouffrer.
Au total, Boston compile un magnifique 21-41 à trois points dans le match. Une adresse supérieure à 50%, plus élevée que leur adresse globale, et ce malgré la maladresse de Jayson Tatum (1-5 derrière l’arc) et de Brown (2-8). Ces 21 tirs réussis sont presque un record en Finales NBA. Ils se placent en seconde position, derrière les Cavaliers de 2017 face à… Golden State. Le "hasard" fait bien les choses.
Contrairement à ce que laisse entendre Draymond Green, ce n’est pas qu’une question de chance. Les Warriors ont concédé 247 trois points sur leurs 17 matches de playoffs cette saison. De loin le maximum cette année, devant les 207 du Heat en 18 rencontres — dont 7 contre les C's.
La défense à trois points est un véritable problème pour cette équipe, et non pas une exception comme ce qu’aimerait croire Green. De l’autre côté, Boston est deuxième en termes de tirs extérieurs marqués par rencontre avec 13,8, à égalité avec Golden State et Minnesota.
Les tireurs d’Ime Udoka punissent chaque ouverture, et les Warriors ont tendance à en laisser un certain nombre. Stephen Curry et ses coéquipiers sont arrivés en Finales en laissant 19,1 tirs extérieurs grands ouverts par match à leurs adversaires en moyenne. Seuls les Bucks (22,1) ont fait pire si l’on omet les équipes éliminées au premier tour. Et, pour Milwaukee, cette faiblesse n’a pas pardonné face aux Celtics.
Malgré le travail défensif de Green et de son collectif, les adversaires de Golden State affichent un taux de réussite de 37,4% derrière la ligne. Le deuxième plus haut pourcentage, après les Suns, si l’on laisse encore de côté ceux qui sont sortis au premier tour. Certes, ces chiffres n’ont rien à voir avec les 51,2% à trois points de Boston dans le Game 1. Mais ils expliquent en grande partie cet excès.
Draymond Green peut rester calme. Après tout, le sang-froid caractérise les plus grands compétiteurs. Il devra toutefois trouver une solution à ce problème et colmater la brèche. Sinon, ce point faible pourrait leur coûter la série. Les Celtics sont trop précis pour manquer leur talon d’Achille.