Gilbert Arenas est revenu en détail sur les raisons de sa venue à Memphis.
Dans une excellente interview du Commercial Appeal, Gilbert Arenas est revenu sur ce qui l’a poussé à accepter l’offre de Memphis, sur ce qu’il a fait depuis la dernière fois qu’il a joué un match NBA et sur la raison pour laquelle il ne faut pas craindre qu’il fasse « une Iverson ». Morceaux choisis.
Qu’est-ce qui te motive aujourd’hui ?
Gilbert Arenas : Le basket. Quand je regarde ma carrière, à part gagner un titre, j’ai réussi à faire bien plus de choses que les gens ne m’en pensaient capable. Quand je me pose et que je pense au basket, j’en reviens au fait de jouer par amour du jeu. Je veux simplement jouer de la bonne façon.
Pourquoi Memphis ?
GA : Parce que tout le monde était partant. Quand j’ai parlé avec Chris (Wallace, je GM), j’ai voulu m’assurer que tout le monde était d’accord avec ce choix. Je ne voulais pas venir dans une situation ou certains auraient été heureux que je vienne et d’autres non. A ce stade de ma carrière, je veux jouer là où on veut de moi.
Ça veut dire que tu avais eu d’autres opportunités ?
GA : Oui, Atlanta s’est intéressé très tôt à moi. New Jersey n’arrêtait pas d’appeler. Mais à ce moment-là, je n’étais pas encore prêt. Physiquement, j’essayais encore de trouver le moyen d’aider mon genou à se remettre. Mentalement, j’essayais de me redécouvrir et de faire le point sur ce qui m’est arrivé ces dernières années. Et ensuite j’ai fait des essais pour les Lakers et enfin, la semaine dernière, les Grizzlies m’ont appelé pour que je fasse un workout pour eux. J’ai dit « Ok, je vais me lever du canapé ».
Qu’est-ce que tu attends de cette occasion avec Memphis ?
GA : De progresser, de m’amuser et d’en profiter. Tu sais, je ne m’attends pas à prendre le contrôle. Cette équipe est très bien construite. Si j’ai du temps de jeu, tant mieux. Mais je veux aussi aider Josh Selby et Jeremy Pargo à apprendre le jeu un peu plus en profondeur, comme ça, quand leur carrière décollera, ils auront eu de bons conseils d’un vétéran.
Qu’est-ce que tu as fait durant le lockout et jusqu’à présent ?
GA : Pendant le lockout, je m’entrainais avec Dwight Howard. On s’est beaucoup entraîné cet été. Jameer Nelson était là aussi. On travaillait en équipe. Je devais perdre 9 kg. Je voulais redescendre en dessous de 95 kg et, depuis, je suis resté à ce poids. Après j’ai décidé de m’arrêter un peu, je faisais des footings et du vélo. Je regardais les matches mais j’avais un peu arrêté de jouer.
J’ai entendu dire que tu jouais dans une ligue amateur, c’est vrai ?
GA : Oui, oui. Tous les jeudi soirs, notre créneau s’appelait les ODB’s… the old dirties. J’allais à ces matches chaque semaine et je plantais quelque chose comme 65 points à chaque fois (rires). Mais bon, ce n’était pas la NBA, c’était au YMCA d’Orlando. […]
Est-ce que tu penses que les gens t’ont collé une étiquette négative à tort, à cause de l’incident avec le flingue à Washington ?
GA : It is what it is. Dans ce monde, tu a beau avoir fait un million de bonnes choses, une seule mauvaise action peut te descendre. Les gens s’arrêtent à ça et je le comprends, mais ça m’a blessé. Ça a m’a brisé parce que peu importe le nombre de gens que j’ai aidé à Washington ou à travers le monde, j’ai été marqué à jamais par ce que je pense fondamentalement être une historie bidon. Les gens disent que je suis un voyou et un tueur de vestiaire… Quand on a commencé à me mettre cette étiquette, je cherchais à me cacher. Je ne voulais plus voir personne : « C’est ça que vous voulez que je sois ? Ok. Je vais disparaître avec cette marque-là ».
Qu’est-ce que tu as appris depuis tout ça ?
GA : Je n’arrête pas d’y repenser, c’est dur, c’est très compliqué. Il faut simplement que je prenne les bonnes décisions. Tu ne peux pas te faire attirer dans des pièges comme ça. Parfois, en tant qu’athlète et que compétiteur, tu te fais avoir. Tu fais des erreurs et tu grandis avec. J’ai 30 ans maintenant, donc j’ai énormément muri depuis cet incident. Ce que j’essaye de faire comprendre aux petits, et aux gens en général, c’est que quand on fait quelque chose de mal, il faut l’assumer. C’est dur, parce que pendant que tu essaies de grandir et de devenir quelqu’un, les gens veulent te ramener sur terre en parlant toujours de la même chose. Ça remonte à deux ans maintenant tout ça et ma période de mise à l’épreuve est bientôt terminée, pourtant on parle encre que quelque chose qui s’est passé en 2009. A chaque fois que je lis un article, ça dit « Arenas a mis le buzzer beater, mais il s’agit bien du gars de l’histoire du vestiaire ». Les gens disent que quand tu gagnes, tout le monde oublie tout. Mais je me dis que le temps et ma générosité devraient permettre d’effacer tout ça. On devrait oublier tout ça, j’ai fait mon temps. Je suis allé de l’avant et j’ai grandi. Mais si ça reste la chose pour laquelle je suis connu, je n’y peux rien. Je sais que je ne peux plus refaire les mêmes erreurs.
Comment tu as fait pour encaisser ?
GA : C’est de là que mes blagues et mes délires viennent. Je ne suis pas quelqu’un de coléreux. Tout le monde pense que c’est le cas, mais je suis un blagueur. Je me sers de l’humour quand je suis déprimé. Quand j’étais en plein dedans, la seule chose à laquelle j’arrivais à penser, c’était à faire des trucs marrant pour me faire rire et éviter d’en pleurer.
OK, tu étais l’Agent Zero, a Orlando tu portais le numéro 1 et maintenant tu es l’Agent 10. Pourquoi avoir choisi ce numéro ?
GA : Tu sais, c’était le numéro que je portais quand j’étais avec l’équipe Olympique (il avait juste fait la préparation – ndlr) et c’est ma 10ème année en NBA. Et pour ceux qui pense que ça va être comme une nouvelle histoire à la Allen Iverson… Moi j’ai déjà joué en sortant du banc. J’ai été drafté 31ème. J’ai dû cravacher pour gagner mon temps de jeu. J’ai joué dur et j’ai fait trois All-Star Games, et là aussi je sortais du banc. J’étais sur le banc avec Team USA. L’an dernier, j’étais remplaçant mais j’ai juste eu une sale saison. Il y a les icônes et il y a les All-Stars. Iverson et moi, nous appartenons à deux mondes différents. On a 15 000 points de différence, on ne peut même pas nous comparer.