Ces tubes de la rentrée peuvent-ils durer ?

Après 15 jours de compétition, quelques tendances semblent émerger. Mais pourront-elle tenir sur la durée ?

Ces tubes de la rentrée peuvent-ils durer ?

Giannis Antetokounmpo MVP

Le Greek Freak semble parti pour poursuivre son ascension avec fracas. Ses stats après 15 jours de compétition frisent le paranormal : 33.7 points, 10.3 rebonds et 5.1 passes à 63%. L'avènement de Russell Westbrook pour le titre de MVP l'an dernier alors que le Thunder n'était "que" 6e en saison régulière, laisse penser que même en finissant hors top 5 à l'Est, les Milwaukee Bucks ont une chance de voir leur franchise player sacré pour la première fois depuis Kareem Abdul-Jabbar en 1973. Les Bucks ont ce qu'il faut pour tenir la cadence dans les 8 premiers à l'Est. Giannis a les clés du jeu et aucun "rival" interne pour faire baisser ses chiffres, contrairement à Russell Westbrook, James Harden, Kevin Durant ou encore Stephen Curry, les Usual Suspects (c'était peut-être pas le bon moment pour une référence à un film avec Kevin Spacey, m'enfin...). Seuls ennemis potentiels : les blessures et un LeBron James sans doute en God-mode pour gommer l'entame loupée de ses Cavs. Chances de durer : 75%

Ben Simmons rookie de l'année

On savait que l'Australien était doué, mais encore fallait-il que ça s'applique au jeu NBA. Simmons fait de tout ou presque à Philly et le fait très bien. Aucun autre rookie n'a ce profil all-around et des chiffres à la hauteur de ceux enregistrés pour le moment par le n°1 de la Draft 2016 : 18.4 points, 9.1 rebonds et 7.7 passes. Joel Embiid avait un boulevard devant lui l'an dernier avant d'être pénalisé par sa fin de saison précoce et ses 32 petits matches joués. Espérons que Ben Simmons, dont la constance physique n'est pas une garantie, ne vive pas le même scénario frustrant. Sans blessure et même avec un petit rookie wall percuté à mi-chemin, on ne voit pas qui fera suffisamment de dégâts pour lui subtiliser le trophée. Chances de durer : 85%

Orlando dans le top 4 à l'Est

Imaginer Orlando en playoffs n'était déjà pas accessible à tout le monde pendant l'intersaison. Il faut dire que l'effectif a peu bougé et que l'identité du Magic de Frank Vogel était toujours sacrément floue. Après 15 jours et 7 matches joués, les Floridiens sont dans le coup et occupent une flatteuse 2e place à l'Est. Tout clique pour le moment du côté de Disneyworld. Aaron Gordon joue comme un vrai poste 4 avec un shoot extérieur à 59%, Evan Fournier affiche ses meilleurs moyennes en carrière dans tous les secteurs, Jonathon Simmons cartonne en sortie de banc, etc... A moyen et long terme, ce sera quand même compliqué de tenir la cadence. Orlando fait partie des équipes valeureuses et plutôt plaisantes à voir jouer, mais qui donnent un peu l'impression d'être en sur-régime. Il faut prendre en compte que Miami a un peu de retard a l'allumage et que des formations comme Cleveland, Washington, Toronto ou Milwaukee sont nettement supérieures sur le papier et en termes d'expérience. Se qualifier pour les playoffs serait sans doute déjà une belle performance pour Orlando. Chances de durer : 15%

La doublette Oladipo/Sabonis qui fait oublier Paul George

On est franchement impressionnés par ce que réussissent Victor Oladipo et Domantas Sabonis depuis leur arrivée dans l'Indiana. Le premier vit très bien son retour à la "maison" (il a fait sa fac chez les Hoosiers) et le second profite de l'absence de Myles Turner pour enchaîner les démonstrations dans la raquette. Malheureusement, "Dipo" n'a jamais vraiment réussi à être constant au haut niveau et les défenses vont forcément se pencher d'un peu plus près sur son cas. Et lorsque Turner sera remis de sa commotion à la tête, on imagine mal Nate McMillan offrir toujours autant d'exposition au Lituanien. Avoir réussi à faire douter ceux qui ont vomi sur le déséquilibre du trade de Paul George est déjà une victoire pour les deux hommes, mais ce sera dur à tenir sur plusieurs mois. Surtout si les fans des Pacers sont privés de playoffs et doivent se contenter de voir leur ancien franchise player se régaler avec OKC dans le même temps. Chances de durer : 10%

Kristaps Porzingis All-Star

Kristaps Porzingis a enfin les clés de la boutique à New York. Pas de Melo pour croquer, de triangle pour déboussoler ou de Zen Master pour donner des leçons has been. Après un début poussif sur le plan collectif, le Letton est en train de donner sa pleine mesure sur le plan individuel et les Knicks vont mieux. Son jeu si unique au regard de son gabarit et ses stats en forte hausse (29.3 points, 8.3 rebonds par match) en font un candidat évident pour le All-Star Game, surtout après la nouvelle fuite de cerveaux de l'Est vers l'Ouest. Quel que soit le classement de New York d'ailleurs. Si la Géorgie (3.7 millions d'habitants), a failli envoyer Zaza Pachulia au All-Star Game, une alliance Lettonie (2 millions d'habitants) - New York City (8.5 millions), même avec le nouveau mode d'élection, a sans doute des chances d'aboutir. Chances de durer : 70%

Les Grizzlies dans le top 4 à l'Ouest

Chaque année on les enterre. Trop vieux, trop limités en talent ou en profondeur de banc. Trop handicapés par une Conférence Ouest impitoyable. Les Grizzlies continuent de faire taire les sceptiques et cette année de manière un peu plus prononcée. Avec la doublette Conley-Gasol comme vestige de l'ère Grit and Grind, Memphis pointe à la première place de sa conférence après 15 jours de compétition. David Fizdale mène bien sa barque et on aime vraiment Conley et Gasol, mais ce sera quand même compliqué pour l'avantage du terrain en playoffs. A l'heure actuelle, les Grizzlies ont une rotation serrée avec James Ennis III, Andrew Harrison et Jarrell Martin fréquemment dans le cinq. On veut bien que collectivement ça tienne la route, mais le moindre pépin pour l'un des deux tauliers et ce sera la catastrophe assurée. Même sans blessure, on imagine pas OKC, Houston et San Antonio rester "à la traîne" bien longtemps. Même hors top 4, Memphis sera encore une équipe que personne n'osera affronter la fleur au fusil en playoffs. Chances de durer : 10%