- Vous l’avez déjà entendu mille fois. « Giannis, il ne fait que courir et dunker. » Même James Harden l’a dit. Alors s’il l’a dit, c’est que c’est vrai. En vérité, vous avez aussi sans doute déjà vu des fans de Giannis Antetokounmpo (ou juste des fans de basket qui se respectent) poster des « il ne fait que courir et dunker gna, gna, gna » de façon tout à fait ironiques pour justement se moquer de ceux qui pensent que la superstar des Milwaukee Bucks « ne fait que courir et dunker. » Difficile à suivre ? Et bien rappelons un fait simple : Oui, le « Greek Freak » est quand même vachement fort quand il s’agit de courir et de dunker.
C’est une partie importante de son jeu. Parce qu’en même temps, il le fait mieux que tout le monde. Il court vite, ses jambes font la taille d’un immeuble et, une fois lancé à pleine vitesse, il fait l’effet d’un bulldozer monté avec le moteur d’un TGV. Il est grand, il est puissant, il est costaud. Un demi dieu grec.
Ça rend jaloux une partie du public et même de ses pairs (indice : un mec barbu). Parce que le dénigrer revient à faire croire qu’il n’a pas d’aptitudes techniques. Le fameux « bag. » C’est complètement faux. Déjà d’une, Antetokounmpo a l’un des meilleurs footwork de toute la ligue. Et le basket, c’est d’abord dans les guiboles. Comme tous les sports quoi (persuadé que même un expert des fléchettes pourra nous dire que tout est dans les appuis.)
C’est aussi un passeur plus que correct et un basketteur intelligent. Il n’y a certainement pas qu’en dunkant qu’il est efficace. Il est par exemple l’un des joueurs les plus fiables à mi-distance ! N’est-ce pas ça, le noble art perdu des Michael Jordan, Kobe Bryant et consorts ? Et bien, dans le mid-range, Giannis Antetokounmpo affiche un incroyable 47% de réussite en 80 tentatives. Il y a le volume et l’adresse. Le trois-points ne suit pas, certes, mais il n’en prend presque plus. La version Shaquille O’Neal-esque du Orlando Magic est devant nous.
C’est ce qu’il est : un joueur bien parti pour s’inscrire parmi les plus grands – dans la liste élargie bien sûr – de l’Histoire. Il est le seul en NBA aujourd’hui à se rapprocher de Nikola Jokic. Ses moyennes parlent pour lui : 32,6 points (premier), 11,6 rebonds et 6,6 passes.
Mais il a tout de même un point faible, comme Achille, son légendaire compatriote (et ouais, désolé Donald Trump). Pour Giannis, ce n’est pas le talon. Plutôt les lancers-francs. Son 15 sur 26 lors de la défaite contre les Atlanta Hawks nous rappelle qu’il peut se montrer fébrile une fois arrivé sur la ligne réparatrice. Il en prend 11 par soir, pour seulement 61% de réussite. C’est trop peu. Parce qu’en playoffs, ses adversaires n'hésiteront pas à l’envoyer aux lancers plutôt que de le voir dunker. 30 fois s’il le faut. Milwaukee peut y laisser des plumes. Pour être parfait, il faudrait qu’il passe enfin le seuil des 70%. Et là, bon courage pour arrêter monsieur Antetokounmpo.