« C’est dur et je sais que je ne suis pas bon dans ce domaine », confiait l’intéressé il y a quelques jours.L’envoyer en mission sur Durant, c’est prendre le risque d’offrir à l’un des meilleurs scoreurs de l’Histoire une quantité astronomique de tirs ouverts à mi-distance. Parce qu’Antetokounmpo mettra probablement trop de temps à recouvrir après chaque écran, et laissera donc son vis-à-vis en position pour dégainer possession après possession. La question se posait nettement moins face au Miami Heat et à Jimmy Butler. Malgré tout son talent, Jimmy « Buckets » est un piètre shooteur à trois-points. Plutôt que de batailler pour passer par-dessus les picks, Giannis Antetokounmpo n’avait qu’à passer dessous, quitte à inciter Butler à prendre sa chance derrière l’arc. Avec Kevin Durant ? Absolument impossible. Beaucoup trop adroit de loin. Deux joueurs différents, deux assignements différents. Mais surtout, encore et toujours une fausse idée. Celle selon laquelle le meilleur joueur d’une équipe devrait défendre sur le meilleur joueur de celle d’en face. Une pensée noble mais obsolète dans la NBA moderne. L’ère des isolations au poste haut, à 45 degrés ou au poste bas, l’ère des post-ups, l’ère du « Hero Ball » a presque disparu. Bien sûr que ces situations se retrouvent encore en match. Mais elles ont été remplacées par des dizaines et des dizaines et des dizaines d’écrans. Il n’y a plus un mec qui défend sur un mec. C’est comme si une partie du public pensait que le basket se jouait comme un un-contre-un sur un playground. Giannis Antetokounmpo va sur Kevin Durant ? En un ou deux picks, les Nets peuvent forcer un switch et laisser KD attaquer un autre défenseur. Si les franchises les plus ambitieuses se cherchent constamment plus d’ailiers polyvalents, de stoppeurs différents, ce n’est pas juste pour l’éventualité de rencontrer une « super team. » C’est parce qu’il faut bien cinq joueurs sans failles pour être sûr de ne pas être ciblé constamment sur les écrans. Autrement dit : compter sur Antetokounmpo mais aussi Khris Middleton, PJ Tucker, Jrue Holiday et compagnie, c’est l’assurance d’avoir au moins un bon défenseur en permanence sur Durant après chaque pick. Comment PJ Tucker se la joue « années 90 » pour freiner Kevin Durant Certains fans réclamaient la même évolution tactique aux Los Angeles Clippers après les deux défaites contre les Dallas Mavericks. Ils voulaient voir Kawhi Leonard sur Luka Doncic. Il s’est exécuté. Mais en réalité, il était loin d’être le seul à assurer la tâche. Marcus Morris, Paul George, Nicolas Batum. Ils se sont tous relayés selon les écrans posés par les Texans. La seule vraie différence entre les deux premiers matches et les cinq suivants, c’est le temps de jeu accordé à Patrick Beverley. Il se faisait manger par le Slovène. Parce que trop petit. Donc constamment ciblé. D’ailleurs, on notera quand même que Leonard, un double-DPOY, défend finalement très, très rarement sur le meilleur attaquant adverse. Et c’est logique ! Est-ce que vous imaginez la débauche d’énergie que ça représente ? De courir constamment, de se manger des écrans de loubards qui pèse plus de 110 kilos ? C’est un effort intense tout au long de la soirée. Ça demande du jeu. Sauf que les superstars sont aussi censées faire la différence en attaque dans une ligue bien plus rapide qu’il y a 30 ans. Elles ont besoin de garder de la lucidité pour faire les bons choix dans les moments importants. Elles ont besoin de jus. Et donc de ne pas trop en gaspiller en assurant un boulot herculéen des deux côtés du terrain. Ça ne veut pas dire que les meilleurs éléments ne doivent pas défendre, au contraire. Mais c’est mieux quand un joueur spécialisé dans le domaine se coltine la majeure partie du travail. Un PJ Tucker par exemple. Gardez ça en tête avant les prochains débats. Et n’oubliez pas, après tout, ça aussi, c’est juste un article internet. C’est peut-être vrai. Ou c’est peut-être juste une théorie bidon. A vous de vous faire votre avis.
Pourquoi Giannis Antetokounmpo ne doit PAS défendre sur Kevin Durant
DPOY la saison dernière, Giannis Antetokounmpo se sent prêt à se coltiner Kevin Durant. C’est pourtant une mauvaise idée.
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