George Eddy : « En 2012, LeBron James a régné en maître mondial du basket »

Tous les quinze jours, George Eddy décrypte désormais l’actualité NBA sur BasketSession sans compromis et surtout sans bullshit.

George Eddy : « En 2012, LeBron James a régné en maître mondial du basket »
Dans « No BS avec George Eddy », George Eddy, la voix de la NBA en France, analyse tous les 15 jours l’actualité marquante. Pour son premier post de l'année, George Eddy revient sur les moments les plus marquants de 2012 et sur les enseignements du début de 2013. Le vendredi sur BS, c’est « George Eddy time messieurs-dames » !

Les USA impeccables, les Espagnols qui confirment, la France déçue

Des Jeux Olympiques de Londres, on retiendra surtout la déception avec une nouvelle défaite de l’équipe de France contre l’Espagne. Les Américains ont quant à eux confirmé leur redressement depuis l’arrivée de Mike Krzyzewski au poste de coach. Il est parvenu à réunir les meilleurs joueurs qui viennent avec le sourire et pour jouer ensemble. Ils ont donné une belle image du basket NBA à travers Team USA, tant au niveau du comportement que du style de jeu. Tout a été impeccable. Enfin, l’Espagne a été encore plus proche que la fois précédente. On se demandait s’ils en étaient capables, mais ils ont confirmé. C’est un peu le même scénario qu’en 2008. On a eu droit à une très belle finale. L’écart entre les USA et les autres équipes s’est néanmoins creusé de nouveau par rapport à 2004 où ils avaient perdu plusieurs matches et où ils n’avaient pas été champions olympiques. En 2006, ils avaient été battus par la Grèce au Championnat du Monde. C’était un peu la période creuse, mais depuis l’arrivée de Krzyzewski et Colangelo, ils ont tout gagné, excepté en 2006 mais c’était leur première expérience à la tête de Team USA. Quand Kevin Durant et LeBron James viennent avec l’envie et le sourire, ils sont quasi-imbattables et c’est en grande partie grâce au travail de Coach K.

LeBron James, le « maître mondial du basket »

LeBron James a régné en maître mondial du basket, tant en NBA qu’aux Jeux Olympiques de Londres. Ça a été l’année de toutes les récompenses pour lui, un peu à l’image de Michael Jordan qui avait dû attendre sept ans avant de gagner son premier titre. LeBron a su patienter et, en 2012, tout a enfin été réuni pour qu’il puisse passer le cap.

Kevin Durant n’est plus uniquement un scoreur

Durant est comme LeBron plus jeune. Il avait besoin de perdre une finale, d’engranger de l’expérience. C’est un passage obligatoire quand vous voulez gagner un titre à quelques exceptions près. A travers cette défaite en finale, il a compris qu’il devait devenir plus polyvalent, comme a su le faire LeBron James. Ils se sont entraînés ensemble cet été et il a pu lui piquer des petits secrets. On le voit cette saison, il a des stats beaucoup plus complètes, notamment au niveau des rebonds, des interceptions. Il n’est plus uniquement un scoreur et il faut qu’il poursuive sur cette voie s’il veut battre LeBron et lui prendre son trophée. Je pense qu’on est parti pour au moins cinq ans de LeBron James contre Kevin Durant, un peu comme à l'époque de Magic Johnson contre Larry Bird ou de Michael Jordan contre Karl Malone, Reggie Miller ou Patrick Ewing.

Beaucoup d’équipes rêveraient d’être à la place des Spurs

Les Spurs version Tim Duncan Manu Ginobili n’ont plus beaucoup de temps devant eux. Duncan fait une saison remarquable malgré son âge, San Antonio pratique un basket très léché grâce au travail de Gregg Popovich et de joueurs intelligents qui forment une vraie équipe. Ça suffit pour battre toutes les équipes faibles pendant la saison régulière et obtenir un très bon classement. Par contre, en playoffs, contre des équipes plus jeunes et plus athlétiques comme OKC, Memphis ou les Clippers, les Spurs risquent une nouvelle fois de caler. Mais ce qu’ils font est fort, beaucoup d’équipes voudraient être à leur place. Ils sont parmi les trois équipes les plus fortes à l’Ouest et c’est déjà énorme, mais pour aller chercher un nouveau titre, je n’y crois pas trop.

Kobe Bryant performant dans une équipe « mal foutue »

La seule chose que peut espérer Kobe Bryant cette saison, malheureusement, c’est un nouveau titre de meilleur marqueur de la saison. Son équipe patauge lamentablement et je pense que les Lakers sont tout simplement mal foutus. Trop de joueurs ont dépassé la trentaine et il y a un manque de complémentarité dans le jeu de Mike D’Antoni entre Pau Gasol et Dwight Howard. Kobe est un phénomène de la nature qui continue à être performant individuellement, mais son équipe risque de ne même pas faire les playoffs.

Stephen Curry ? Le joueur le plus gracieux de NBA

On ne parle pas assez de Golden State qui était minable il n'y a pas si longtemps et qui est désormais cinquième à l'Ouest. Leur forme dépendra des chevilles fragiles de Stephen Curry qui, selon moi, est le joueur le plus gracieux et le plus élégant de toute la NBA. Il a un style vraiment superbe dans tous ses gestes. Rien n'est forcé, tout est fluide. C'est un peu comme avec Manu Ginobili il y a quelques années. On savait que les succès des Spurs dépendaient de la santé fragile de l'Argentin. C'est la même chose avec Curry qui vient de se blesser à la même cheville une nouvelle fois. Mais c'est vraiment un joueur hors du commun. Avec David Lee, qui lui n'est pas élégant mais efficace, ils apportent plus de la moitié du rendement des Warriors. L'équipe se repose sur ces deux joueurs. Ce qui est étonnant, c'est qu'il s'agit quasiment de la même équipe avec le même coach mais qu'ils sont deux fois plus forts que l'an dernier. Mais à mi-parcours, il faut saluer l'extraordinaire progression de Golden State et le travail de Mark Jackson et de ses joueurs qui ont sur inverser la tendance.

Kevin Garnett a besoin de se faire détester

Ce qui s’est passé entre New York et Boston est logique. Les deux équipes se détestent depuis 50 ans. Boston est sur le déclin alors que les Knicks sont plus forts que prévus. Tous les ingrédients étaient réunis pour qu’il y ait des étincelles. Ajoutez à cela deux des plus gros chambreurs de la ligue, qui sont en plus de grands compétiteurs, que sont Carmelo Anthony et Kevin Garnett et vous obtenez ce qui s’est passé. Garnett commence à l’ouvrir comme il le fait tout le temps et c’était sûr que Carmelo n’allait pas reculer. KG a donc trouvé un client à sa hauteur, ce qui a donné beaucoup de blabla mais également de coups d’épaules et de coups de coude. Quelque part, ça a apporté un peu de piment à ce match. Il y avait vraiment l’ambiance et l’envie d’un match de playoffs. Mais Kevin Garnett trouve un malin plaisir à se faire détester par tout le monde. Tim Duncan n’a jamais pu le voir et la liste est très longue. Il a besoin de ça, un peu comme Laurent Sciarra dans le basket français. Ça lui permet de se motiver au sein d’une équipe qui fait une saison moyenne avec un effectif amoindri à l’intérieur.

Mickaël Gelabale aux Wolves ? Une bonne opportunité

Les Wolves sont dans le ventre mou à l'Ouest et ils restent sur cinq défaites de rang. Mickaël Gelabale va s'engager sur un contrat de 10 jours. Il va avoir la possibilité de montrer son talent mais ce type de contrat c'est un peu la loterie. Si tu arrives sur le terrain et que tu mets trois paniers, tout le monde va croire que tu es la bonne pioche, mais tout peut aussi très vite se terminer. Mais tant mieux pour lui, c'est une bonne opportunité. J'adore ce garçon et je lui souhaite de réussir et d'être incorporé dans l'effectif de Minnesota parce qu'il a le niveau. Il n'y a aucun doute là-dessus. Les Wolves, avec Kirilenko, Rubio, Shved, pratiquent un jeu à l'européenne et ça lui convient parfaitement.

Les + et les -

Les équipes + à l’Est

Chicago, Indiana et Brooklyn qui remontent au classement. Indiana et Brooklyn sont à féliciter car ils sont beaucoup plus forts que prévus. Les Pacers étaient bons l’an dernier. Cette saison, ils ont mal démarré mais, depuis quelques temps, ils pratiquent de nouveau un bon basket avec une grosse défense. Comme les Nets, ils ont connu des hauts et des bas cette saison, mais ils sont sur une tendance positive.

Les équipes - à l’Est

Philadelphie, Orlando et Atlanta qui ont décroché et qui sont en chute libre.

Le joueur du moment à l’Est

Jusqu’à présent, c’était plutôt Carmelo Anthony qui s’était illustré, mais son équipe perd actuellement un match sur deux. La palme revient donc à LeBron James qui affiche des stats inimaginables et qui a permis à Miami de repasser en tête à l’Est. Miami défend moins bien que l’année dernière et certains joueurs sont moins performants, mais on ne peut pas dire ça de LeBron. C'est une machine à faire jouer les autres, à faire des stats. Il est présent partout. C’est un joueur unique comme a pu l’être Michael Jordan au sommet de son art, mais dans un style beaucoup plus complet.

La course aux playoffs à l’Est

On arrive à la mi-saison, on commence à avoir une très bonne idée de qui fera les playoffs et de qui ne les jouera pas. Quand on regarde le classement, il y a des tendances qui semblent évidentes et ces équipes devraient valider leur ticket pour les playoffs. A l’Est, on peut considérer que les huit équipes qui seront présentes sont déjà plus ou moins connues.

Les équipes + à l’Ouest

OKC, les Clippers et San Antonio disputent une sorte de mini championnat à trois pour la première place à l’Ouest. Derrière eux, l’écart est déjà creusé.

Les équipes - à l’Ouest

Memphis qui est un peu dans le creux de la vague en ce moment.

Les joueurs en forme

Ce n’est pas nouveau mais Kevin Durant et Chris Paul sont vraiment dans une super forme. OKC a pris la première place mais si les Clippers sont aussi haut au classement, c’est au moins à 70% grâce à Chris Paul. Et je le répète, la nouvelle polyvalence de KD m’impressionne énormément.

La course aux playoffs à l’Ouest

Il y a un ventre mou autour de la 8ème place avec Utah, Portland ou encore des équipes comme Houston et il est difficile de savoir qui jouera les playoffs. C’est beaucoup moins évident qu’à l’Est. Dallas, qui reste sur quatre succès et les Lakers n’ont pas encore dit leur dernier mot.