"Contrairement à d'autres sportifs qui bénéficient, dès le plus jeune âge, de parents évoluant au plus haut niveau, de structures importantes ou d'un talent inné, Flo a galéré. A mes yeux, son histoire méritait d'être racontée au grand public. Aux fans de basket mais aussi à tous les autres", indique le journaliste.Alors entre janvier et mars 2014, il a multiplié les allez-retours à Nancy pour de longs entretiens. Florent Piétrus a dû alors forcer sa nature pour se dévoiler et revenir sur les coups durs qu'il a traversés tout au long de sa vie.
"Par rapport à ça, j'ai eu un peu de mal à me livrer au départ. Au fur et à mesure des entretiens et des rendez-vous je me suis un peu plus livré", explique Flo. "Certains passages n'ont même jamais été évoqués avec sa femme qu'il connaît pourtant depuis une dizaine d'années", précise Romain Schué.L'amour pour sa mère ("une femme très aimante qui était la joie de vivre"), son lien fusionnel avec son frère Mike ("mon petit frère, mon meilleur ami"), l'arrivée au centre de formation Pau ("je n'arrivais pas à m'habituer"), la fierté de porter le maillot bleu ("un immense honneur") sont autant d'éléments sur lesquels s'est attardé l’aîné des Piétrus. Mais au-delà des anecdotes, tantôt drôles tantôt émouvantes, il y'a un message, une leçon de vie que le natif des Abymes souhaite transmettre à ses deux enfants mais aussi au public en général.
"Ce livre, je l'ai écrit déjà pour mes enfants. Ils me voient tous les jours mais ils ne connaissent pas mon passé. Je voulais laisser cette trace pour qu'ils apprennent les difficultés que j'ai eu en étant plus jeune et les ressources que j'ai trouvées pour m'en sortir. Ce livre est vraiment destiné à tous les publics". Mais attention "l'objectif de ce livre n'est pas de s'appesantir sur ce passé, de le réconforter mais, au contraire, d'affirmer que tout est, avec de la volonté, toujours possible."A la lecture de l'ouvrage il en ressort ainsi une certaine émotion quand on découvre peu à peu un parcours qui a été tout sauf un long fleuve tranquille.
"J'ai eu le retour de mon agent. Il a trouvé ça très émouvant même si ça fait quinze ans qu'il me connait et qu'on travaille ensemble, la preuve qu'il ne me connait pas si bien que ça. Il y'a Mike Gelabale qui a commencé à lire le livre aussi. A la page 22 il m'a dit qu'il avait commencé à chialer", glisse dans un sourire Florent Piétrus, dont Tony Parker a expliqué dans sa préface qu'il le choisirait en premier pour aller à la guerre.Peut-être aussi que d'ici quelques mois ou années ses amis d'origine espagnole et créole pourront lire dans ces langues son histoire. Car partout où il est passé, de cette Guadeloupe qu'il chérit tant en passant par l'Espagne où il a connu une belle réussite sportive, Florent Piétrus n'a jamais laissé indifférent.