2 avril 2012. Les Kentucky Wildcats remportent le tournoi NCAA. Avec, dans leurs rangs, Anthony Davis. Natif de Chicago, ce dernier est drafté en première position trois mois plus plus tard. Unibrow touche le ciel. Et emmène toutes les étoiles avec. Trois ans plus tard, l'histoire pourrait se répéter. Du moins c'est ce que souhaite Jahlil Okafor, attendu comme l'une des principales attractions de la prochaine draft.
« Je me rappelle du buzz que ses performances avaient provoqué dans toute la ville » explique l'actuelle star des Blue Devils, qui a grandi à Chicago, en évoquant le succès de la future star des Pelicans. « J'ai su ce que je voulais devenir à ce moment. »
Aujourd'hui, Jahlil Okafor n'est plus qu'à une victoire de réaliser son rêve. Pourtant, l'intérieur a peiné durant le tournoi NCAA. Jusqu'à ce qu'il explose face à Michigan State. Et signe 18 points. La faute à des défenses adverses qui ont fait du jeune homme de 19 ans leur obsession. Laissant plus de place à ses coéquipiers pour briller. Mais l'important est ailleurs : les Blue Devils se sont hissés en finale. Le prospect tant convoité brille. Enfin. Et se voit déjà suivre la trajectoire d'Anthony Davis.
Jahlil Okafor et Frank Kaminsky : les frères ennemis de Chicago
Mais les joueurs des Wisconsin Badgers ne l'entendent pas ainsi. Lesquels peuvent également compter sur un leader de qualité : Frank Kaminsky. C'est un autre intérieur qui pourrait gâcher le rêve de Jahlil Okafor. Tout simplement le meilleur joueur de la saison, selon les médias américains. Frank Kaminsky a 22 ans, il évolue depuis 2011 avec les Badgers et n'a pas souhaité faire trop tôt le grand pas vers la NBA que Jahlil Okafor s'apprête à faire. Un choix payant, couronné d'une finale NCAA, pour l'intérieur qui a, comme Okafor, grandi à Chicago. La star des Blue Devils le reconnaît :
« J'ai beaucoup de respect pour Frank. Ce qu'il a fait pour le basket universitaire est impressionnant. Renoncer à la NBA, où il aurait pu jouer depuis un an, pour revenir faire son année senior est très altruiste. Et ses efforts ont payé, il est en finale. »
Si Jahlil Okafor a mis du temps avant de se mettre en marche, les velléités des défenses adverses obligent, Frank Kaminsky, lui, crève l'écran depuis le début du tournoi NCAA. Il tourne à 22 points, 9 rebonds et 2 assists par match. A déjà inscrit 111 points. Et aimerait prendre sa revanche sur les Blue Devils, qui s'étaient imposés face aux Badgers le 3 décembre dernier (80-70). Bénéficiant notamment de la blessure de Sam Dekker. Car Wisconsin n'est pas que Frank Kaminsky. Et Duke n'est pas que Jahlil Okafor.
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« Ce n'est pas un match de boxe »
Mike Krzyzewski attend son cinquième titre en NCAA. On ne présente plus celui que tout le monde surnomme « Coach K », et qui est arrivé à la tête des Blue Devils en 1980. Lui, comme son staff, qui a passé une nuit entière à examiner le jeu de Wisconsin, et ses joueurs, avertis par la victoire des Badgers sur le grand favori de Kentucky, savent que Frank Kaminsky n'est pas le seul danger de son équipe. Il prévient :
« Ce ne sera pas seulement un face-à-face. Je sais que vous aimez le présenter ainsi dans les journaux, mais ce n'est pas un match de boxe, ça ne marche jamais comme ça. »
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Car certes, la future finale ressemblera bien plus à un affrontement collectif qu'à un match de boxe. Il y aura bien évidemment Sam Dekker, qui tourne à 20 points et 5 rebonds par match dans le tournoi. Surtout, qui a hissé son adresse à trois-points. L'ailier ne réussissait que 30% de ses tentatives à trois-points avant le tournoi. Désormais, il est à 50%. Avec Nigel Hayes (12 points et 5 rebonds), l'ailier désigné meilleur 6ème homme du Big Ten en 2014, Dekker et Kaminsky forment un trio redoutable. Jahlil Okafor est sur la même longueur d'onde que son coach :
« Ils n'ont pas qu'un seul joueur de qualité. Nous devrons nous occuper de toute l'équipe de Wisconsin. »
La future star de la Draft pourra notamment compter sur le meneur Quinn Cook. Lequel a réalisé des matches à 22, 15, 11, 10 et 17 points lors du tournoi. Ainsi que sur un autre meneur, Tyus Jones (11 points, 5 assists, 2 interceptions et 1,4 ballon perdu dans le tournoi) et sur son ailier Justise Winslow (15 points, 9 rebonds, 3 assists). Grâce auxquels Duke a battu ses cinq adversaires du tournoi sur un écart de 18 points de moyenne. Les hommes de « Coach K » devront continuer de faire oublier les carences défensives apparues cette saison dans leurs rangs. Sans quoi Kaminsky et Dekker s'en donneront à cœur joie.
Une clé nommée défense
C'est en janvier dernier que le célèbre entraîneur de Duke a tiré la sonnette d'alarme. Le problème ? 177 points encaissés en deux matches par les Blue Devils. Deux défaites contre North Carolina State et Miami. De pire en pire... Mais la grande transformation était en marche. Le travail de Krzyzewski paiera au bon moment. Alors que Duke a permis douze de ses quatorze adversaires entre janvier et mi-février de scorer au moins 62 points, les Blue Devils ont maintenu leurs cinq victimes du tournoi NCAA en-dessous de cette barre. Là fut bien la clé de leur succès face à Michigan State, qu'ils ont maintenu à 7/20 à trois-points malgré le talent de cette équipe à l'exercice. Une performance qu'ils devront répéter face à l'armada de Wisconsin.
Mais les Badgers le savent : en ayant battu ces cinq adversaires du tournoi sur un tel écart, Duke possède une fabuleuse artillerie qu'ils devront canaliser. Eux aussi devront hisser leur niveau défensif. A l'image du travail qu'ils ont effectué face à Karl-Anthony Towns, la star de Kentucky, qui n'a pas inscrit le moindre point lors des 6 dernières minutes de l'élimination de son équipe. Karl-Anthony Towns, qui est également attendu en première ou deuxième position à la future Draft, n'a pas réussi à faire plier les Badgers. Jahlil Okafor en a l'occasion. Une étape à franchir, s'il veut remporter le tournoi NCAA. Et suivre le destin d'Anthony Davis.