Anthony Davis, une sacrée pression
Il ne se passe pas un jour sans que les médias ne vous incitent à penser que le prochain MVP aura un mono-sourcil et une envergure de 2m27 (pas de panique, notre Rudy Gobert national affiche 2m36 sous la toise) et ils ont raison. L'an dernier, on a déjà pu voir que Davis était du genre à franchir les étapes individuelles comme de vulgaires trottoirs. L'ancien intérieur de Kentucky n'a pas d'équivalent en termes d'impact sur le jeu des deux côtés du terrain en NBA (peut-être LeBron ?) et sa première place au PER (Player Efficiency Rating) tant apprécié des statisticiens le prouve bien. Qu'un joueur aussi jeune (il n'a que 22 ans) soit capable d'être une menace offensive au poste et à mi-distance, tout en étant le meilleur contreur de la ligue et un défenseur déjà extrêmement intéressant, a de quoi donner des frissons à l'opposition. Surtout quand on sait que Davis a complètement revu son régime alimentaire et a bossé comme un forcené pour ajouter 5 kg de muscle à sa panoplie physique durant l'été... Le coach qui l'a suivi durant cette période affirme que Davis sera "plus fort et plus rapide" que l'an dernier. "On n'est pas dans la mouise...", doivent se dire les 29 autres coaches. Mine de rien, avoir autant d'attentes autour de soi n'est pas une donnée facile à gérer et le mental d'Anthony Davis sera testé. D'autant que le gamin de Chicago vient de signer un contrat astronomique (145 millions de dollars sur 6 ans) qui ne lui permet pas d'envisager des saisons quelconques ou moins abouties que les précédentes. Forcément, quand on sort de trois ans à 19.7 points, 9.5 rebonds et 2.5 contres de moyenne avec une augmentation drastique de ces données chaque année, on en devient observé...Jrue Holiday, c'est le moment
On l'oublie un peu vite, mais les Pelicans ont un meneur de jeu All-Star dans leurs rangs. S'il a un peu disparu du paysage à cause de blessures à répétition, Jrue Holiday n'est pas n'importe qui et semble en avoir fini avec les pépins qui ont freiné sa progression depuis son arrivée en provenance de Philadelphie. L'ancien Sixer n'a disputé que 74 matches en deux saisons en Louisiane (et s'est accessoirement marié avec la championne américaine de soccer Laurent Cheney entre temps), mais devrait être apte pour la reprise si l'on en croit le staff médical de NOLA. Holiday aura moins besoin de scorer qu'en Pennsylvanie et pourra se concentrer sur la distribution du jeu et la gestion du tempo. Dans un premier temps, Alvin Gentry pourrait confier les clés du jeu à Tyreke Evans en attendant que son numéro 11 soit d'aplomb. L'ancien de UCLA a travaillé en Californie cet été pour revenir à un niveau physique décent et consolider son tibia. On pourrait le voir en action durant les matches de préparation en octobre et ce n'est pas une bonne nouvelle pour les rivaux des Pelicans dans la Conférence Ouest. Il n'y a pas si longtemps, voilà ce dont était capable Jrue Holiday face aux meilleurs joueurs du pays. https://www.youtube.com/watch?v=USi7Z2FeaBk https://www.youtube.com/watch?v=fxavps1X-t0Un secteur intérieur bien armé
Outre Anthony Davis, Alvin Gentry peut s'appuyer sur des intérieurs aux profils divers mais qui lui seront tous utiles à un moment. Omer Asik sera sauf surprise le pivot titulaire de la franchise au démarrage de la saison, mais Alexis Ajinça, sur lequel comptent les Pelicans comme l'a malheureusement prouvé son rapatriement express avant l'Euro, aura l'occasion de se montrer dans un rôle plus offensif que le Turc. Un peu plus loin dans la rotation, Kendrick Perkins fera autant office de général défensif sur certaines séquences (s'il retrouve un tant soit peu de niveau) que d'aboyeur dans le vestiaire après sa pige anecdotique à Cleveland. On peut aussi inclure Ryan Anderson dans ce secteur, même si l'ancien joueur du Magic est davantage un stretch 4 capable de tuer un adversaire à 3 points qu'un élément qui défend le plomb, ce qui reste un atout un peu différent dont Alvin Gentry saura se servir.Gentry, le bon moment
Les Finales NBA n'étaient même pas encore jouées que l'on apprenait déjà qu'Alvin Gentry succéderait à Monty Williams. La preuve que les Pelicans voulaient rapidement finaliser ce dossier avant de se faire devancer par d'autres prétendants. La cote de Gentry est montée en flèche grâce à son travail impeccable au côté du débutant Steve Kerr à Golden State, qui a d'ailleurs souvent loué l'apport de son aîné et son importance dans l'épopée des Californiens. Voilà 27 ans que ce soixantenaire est dans la partie et fréquente les éminences grises de ce monde : Gregg Popovich, Larry Brown, Doug Collins ou Doc Rivers. Si ses expériences précédentes dans le rôle de head coach se sont soldées par des bilans mitigés à Phoenix et Los Angeles, Gentry paraît désormais suffisamment rôdé pour mener à bien un projet ambitieux. La direction des Pelicans veut voir un jeu spectaculaire mais efficace, sur le modèle de ce qui se fait chez les Warriors. Attendez-vous donc à du up-tempo en Louisiane."Je crois toujours que le basket doit être quelque chose d'amusant. Il n'y a pas de raison qu'on ne puisse pas préparer son équipe de manière très sérieuse tout en s'amusant en le faisant. On va prendre du plaisir et je l'ai dit aux gars en arrivant ici", a-t-il déclaré.C'est évidemment la perspective de coacher ce qu'il appelle "un joueur générationnel" en la personne d'Anthony Davis qui a convaincu Alvin Gentry de tenter l'expérience. Il lui reste désormais à travailler suffisamment bien pour qu'on ne se souvienne pas de lui comme l'homme qui n'a pas su exploiter le talent de Davis...