Devancés par les Cleveland Cavaliers, les New York Knicks n’ont pas réussi à faire venir Donovan Mitchell pendant l’intersaison. La franchise de Manhattan tenait à récupérer l’arrière All-Star, originaire de l’état, quitte à se séparer d’Evan Fournier et de quelques tours de draft. Le Français est donc toujours à « Big Apple » où il s’apprête à entamer sa deuxième saison.
Mais son nom devrait circuler encore une fois parmi le flot des rumeurs, comme ce fut le cas l’an passé et cet été. Déjà parce que les Knicks ne donnent pas l’impression de savoir où ils veulent aller. Entre laisser la place à la jeunesse et tenter de se montrer compétitifs – alors que l’effectif semble à peine en mesure de jouer le play-in – il va falloir choisir.
Si l’équipe connaît des difficultés en début de saison, les dirigeants seront peut-être tentés de refourguer quelques vétérans pour réduire la masse salariale, récupérer des joueurs plus jeunes ou les deux. Et là, le natif du Val-de-Marne risque à nouveau d’être en première ligne.
Ce serait-là – insistons sur la notion d’hypothétique – sa quatrième franchise en deux ans et demi. Et ça nous inspire à réfléchir. Sur la place de Fournier en NBA, son statut, voire le rôle qui lui collerait le mieux. Ou la destination idéale.
Il a prouvé au Orlando Magic qu’il pouvait assumer complètement une place dans le cinq majeur d’une équipe de playoffs, enfin au moins autour de la septième-huitième place. Le tout en étant même l’un des moteurs offensifs de la formation en question. Il pourrait probablement faire de même à New York.
Evan Fournier revient sur l’échec des stars NBA à l’Eurobasket
L’imaginer dans une meilleure équipe revient parfois à le cantonner dans un rôle de sixième homme. L’arrière de 29 ans reste d’abord un scoreur, mais la plupart des franchises ambitieuses sont armées avec des joueurs du même profil plus prolifiques, plus efficaces et/ou tout simplement plus forts que lui. Ce n’est pas un mauvais créateur balle en main, loin de là, mais ce n’est pas non plus un playmaker d’élite (3,3 passes de moyenne en carrière).
Du coup, il peut être difficile de l’associer avec un autre guard, sauf s’il s’agit d’un meneur star. Et encore, ce serait prendre le risque d’aligner un backcourt parfois fragile en défense (selon le meneur en question bien sûr). Evan Fournier n’est pas mauvais dans ce domaine. Il fait les efforts. C’est juste qu’à un moment, chacun est mis devant ses limites physiologiques.
Un rôle de titulaire ne paraît pas absurde pour autant, même dans une équipe du haut de tableau. Il maîtrise de mieux en mieux son basket. Il a l’expérience et le talent tout en étant à son apogée physiquement. Son « prime » quoi. Et il devrait durer encore quelques années. Vu sa mentalité et son instinct de compétiteur, il serait dommage de le voir croupir dans des franchises comme Charlotte, Detroit ou même… New York.
En résumant, nous sommes donc à la recherche d’une escouade capable d’accrocher les playoffs et de passer un tour où il jouerait dans le cinq aux côtés d’un meneur plus fort que lui ou en sortie de banc avec un temps de jeu conséquent. En respectant le Salary Cap, nous avons trouvé deux destinations plausibles, intrigantes et intéressantes.
Los Angeles Clippers
Le transfert : Evan Fournier contre Luke Kennard, Amir Coffey et un second tour de draft.
Le contrat de Kennard est un moins cher que celui de Fournier, qui expire à la même date (une option équipe sur la saison 2024-2025). Coffey est un joueur de 25 ans au potentiel encore inexploité et les Knicks mettraient la main sur un pick. Possible que New York puisse récupérer mieux ailleurs mais… pas si sûr. Sauf si le capitaine des Bleus réalise un très gros début de saison mais, dans ce cas-là, New York cherchera peut-être à le garder.
Il pourrait jouer aussi bien dans le cinq qu’en sortie de banc aux Clippers, où il retrouverait donc Nicolas Batum. Avec Kawhi Leonard et Paul George, les Angelenos ont des défenseurs solides et deux superstars pour faire la différence en attaque. Il serait alors en charge d’amener du liant ou d’étirer les lignes avec son adresse de loin. Le tout en créant par moment sur certaines possessions. Batum le fait en étant essentiellement chargé des missions défensives. Fournier peut être ce « glue guy », mais avec un profil plus offensif… alors que le terme est peut-être trop souvent cantonné à la défense.
Si jamais le staff préfère le faire débuter remplaçant, il assurerait alors un rôle de joker offensif comme le faisait Kennard. Mais en étant plus talentueux que ce dernier.
Toronto Raptors
Le transfert : Evan Fournier contre Chris Boucher, Malachi Flynn, DJ Wilson et un second tour de draft.
Les Raptors adorent Gary Trent Jr mais le jeune gunner n’est sans doute pas aussi fort que ce que les fans de la franchise canadienne imaginent. S’il faut en sortir un du banc, autant que ce soit GTJ. Fournier se mixerait parfaitement avec Fred VanVleet, Scottie Barnes, Pascal Siakam et consort. Ça n’irait pas au bout, bien sûr, mais ce serait une équipe vraiment chiante à affronter en playoffs.