Au terme d'un match homérique, Le Mans pousse l'Olympiacos dans ses derniers retranchements mais s'incline en prolongation 93-98. Les Manceaux regretteront longtemps quelques points laissés en route, après avoir mené de treize dans le deuxième quart temps. Tout était réuni pour créer la surprise, mais les grandes équipes ont de la ressource... et le MSB n'est pas verni.
Après l'énième déconfiture nancéienne, on attendait la grande ballade du Pirée à Antarès. Mais d'entrée, les Sarthois se mettaient au niveau : intensité, agressivité, adresse. Malgré quelques rebonds défensifs lâchés aux intérieurs grecs (on en reparlera), Le Mans prenait les devants : 13-5 après quatre minutes. Les deux gunners Bluthenthal et Spencer semblaient dans un bon jour, bien aidés par Koffi (monstrueux au rebond offensif) et Batista (toujours 2cm de détente mais des mains à 2 millions de $). Premier problème, qui dit agressivité défensive, dit fautes. Chase et Bluthenthal étaient bientôt obligés de rejoindre le banc. Batista lévitait (7pts à 100%) et Le Mans scorait de partout. Lynn Greer et Papaloukas entraient en jeu et mettaient un peu d'ordre dans le basket brouillon de leurs collègues. Childress, surdimensionné à ce niveau (un peu à l'image de Qyntel Woods l'an dernier) craquait un premier dunk. Le monumental Sofoklis débarquait, "shakait son booty" et sa team recollait gentiment. Au terme d'un joli premier quart, le MSB menait 29-19.
[caption id="attachment_4916" align="alignright" width="200" caption="Y'a pas à dire, même baby, un Shaq ça use..."][/caption]
Les deux équipes s'échangeaient les amabilités mais hier soir, les Manceaux étaient chauds de loin : Maleye N'Doye (deuxième) portait le score à 34-21. La raquette, bouchée par le fessier de Schortsianitis, était désertée par Le Mans. Chase perdait deux ballons sur la remontée de balle et Le Pirée revenait à 38-33, sous l'impulsion d'un Halperin impeccable. Mais Chase, toujours enclin à enchaîner cagades et exploits, redonnait un peu d'air à son équipe. Diot et Koffi manquaient de peu le alley-oop de l'année (ou presque) et Le Mans était beaucoup moins dominateur dessous. Heureusement, les Sarthois tenaient en défense, malgré les fautes qui pleuvaient et les innombrables pick and roll d'école de la bande à Giannakis. Dee, sur un horrible planchou à 9 m, limitait la casse mais l'Olympiacos avait vraiment haussé le ton en défense. A la mi-temps, le Mans conservait une bonne dizaine de points d'avance (52-41)
Les Grecs revenaient le couteau entre les dents, mais le Mans, avec un Batista royal en attaque, tenait toujours. l'Olympiakos, qui ne rigolait plus du tout, revenait à quatre points en milieu de 3ème quart. Chase et Bluthenthal tenaient la baraque. Bourousis continuait son (gros chantier), les deux teams se répondaient à coup de long shots mais les Grecs recollaient sans trembler. Après trente minutes, Le Mans gardaient cinq petits points d'avance (73-68).
Côté grec, le panel de possibilités est quasiment sans limite.
L'heure de vérité approchait et Giannakis sortait une bonne pression défensive dont ses équipes ont le secret. Les Manceaux laissaient quelques paniers immanquables en chemin dès le début de la période et Greer, impitoyable, plantait un three meurtrier. La défense étouffante sur le porteur de balle, conjuguée à la naïveté des joueurs manceaux, permettaient l'égalisation grecque (81-81). Handicapé par les fautes, un peu court en effectif (surtout si l'on met les deux rosters côte à côte), le MSB courbait l'échine mais ne lâchait pas. Dans une fin de match asphyxiante, les deux formations tentaient des coup de pokers, mais là où le Mans manquait des petits tirs "faciles", Olympiacos ne tremblait pas et rentrait de gros shoots (Childress claquait son seul shoot du game, de son geste indescriptible). Avec quinze secondes à jouer, et -1, le Mans avait la balle : Chase posait le cerveau et balançait rapidement de loin. Ficelle et folie dans la salle (enfin !!!). Le scénario de Tel Aviv semble vouloir se répéter. Greer, lutin diabolique, obtenait deux lancers cadeau qu'il convertissait sans trembler. quatre secondes à jouer et balle au Mans. Chase la joue, grisé par son énorme shoot précédent, se levait, envoyait mais ne touchait que la féraille. Overtime.
[caption id="attachment_4917" align="alignleft" width="200" caption="Dans les dernières minutes, c'est bien l'Olympiacos qui a le plus utilisé sa tête."][/caption]
La dynamique du match était en faveur des Grecs qui entamaient la prolong' sur les base de leur fin de match : L'intensité vue en deuxième mi-temps était maintenue et le Mans ne pouvait plus rien faire. 6-0 pour commencer et la salle avait le moral dans les chaussettes. Spencer plantait à trois, Chase partait à l'aventure, mangeait un gâteau et le Mans lâchait l'affaire. Vassilopoulos scellait le sort du match par quatre lancers consécutifs. 93-98. Cruelle fin de match pour des Manceaux qui auraient mérité mieux. Malheureusement, l'effectif court du Mans ne leur permet pas de maintenir le niveau d'intensité nécessaire pour s'imposer au plus haut niveau. Comme on l'a vu hier soir, en cas de foul trouble, les solutions ne sont pas légion et le coach est souvent amené à "bricoler". Côté grec, le panel de possibilités est quasiment sans limite vue l'épaisseur de l'effectif et le profil des joueurs.
Les Manceaux se mordront longtemps les doigts d'avoir laissé une poignée de points et quelques ballons perdus à leurs adversaires. Ils pourront se consoler en se disant qu'ils auront encore une fois tutoyé les sommets. Six joueurs auront atteint ou dépassé la barre des dix d'éval' : Chase (16 pts, 3 rbds, 3 pds, 3 stls mais quatre balles perdues et quelques très mauvais choix, comme souvent), Batista (16 pts, 2 rbds, 2 pds, 10 d'éval') étincelant au début mais éteint à la fin (avec toujours un engagement suspect au rebond), Badiane (6 pts, 5 rbds, 2 blk en 15 min mais quelques ratés incroyables), Dee Spencer (19 pts à 7/17, 3rbds, 2pds et 3bps), bon mais pas encore éblouissant, Koffi (10pts, 10 rbds, 2blks et 14 d'éval') dominant en première mi-temps et Bluthenthal (18 pts, 4 rbds, 4 pds et 23 d'éval), qui commence à bien trouver ses marques.
En face, trois joueurs livrent une prestation de haut niveau : Bourousis (13 pts, 11 rbds et 20 d'éval'), encore crucial dessous, Halperin ( 15 pts à 4/6, 5 rbds, 4 pds, 6 fautes provoquées et 29 d'éval), qui fait le match quasi-parfait et Greer qui enchaîne une nouvelle perf' de dingo (26 pts à 5/6 à 3 pts, 3 pds, 4 stls et 29 d'éval'). Malgré tout cette soirée laissera des regrets, des regrets, et encore des regrets. Mais nous avons eu droit à un superbe match, même si la qualification tient désormais du miracle pour le MSB.
Une foultitude d'autres games hier soir :
......................................................................................................
Le Barça pépère à Kaunas :
A l'image du Mans, le calvaire continue pour le Zalgiris, une nouvelle fois facilement battu chez lui 75-60. Pourtant, Loren Woods a encore été énorme (18 pts, 8 rbds, 3 stls, 3 blks et 32 d'éval'). En face, Lakovic a été fatal (22pts à 5/5 de loin et 23 d'éval'), Jean Charles a assuré le service minimum (14 pts à 6/14, 3 rbds, 5 pds et 15 d'éval'), alors que Santiago sort enfin un bon match (11 pts, 11 rbds, 5 blks et 17 d'éval').
......................................................................................................
Le Maccabi trébuche à domicile contre Malaga :
Pini Gershon de retour aux commandes, le Maccabi voit de nouveau loin. Mais cette année, c'est pas trop ça et Malaga, bien mieux depuis un mois, douche les espoirs des locaux et s'impose à la Nokia Arena 80-73 (18-12 dans le dernier quart). A Tel Aviv, Arroyo, Burstein et Eliyahu ont assuré le minimum (13 d'éval' chacun) tandis que D'or Fischer, sensation du début de saison, pioche un peu depuis deux matches. Côté andalou, Kelati sort son match référence (23 pts, 3 rbds, 3 pds, 2 stls et 23 d'éval'), Jimenez l'a joué capitaine courage (15 pts, 7 rbds, 2 stls et 21 d'éval').
......................................................................................................
Ljubjana calme Berlin à la maison 77-69 :
[caption id="attachment_4921" align="alignright" width="200" caption="Mirza Sarajlija s'est éclaté pour son premier match d'Euroleague."][/caption]
L'Olimpija gère sa première victoire tranquille (60-44 après 30 min) sur les ailes du surprenant Miha Zupan, excellent depuis deux matches (19 pts à 7/10 et 17 d'éval'), et du minot du club, Mirza Sarajlija (17 ans seulement), qui a enquillé 13 pts et 3 rbds pour son premier match d'Euroleaugue. En face, Rashad Wright sort son meilleur match de la saison (19 pts, 6 rbds et 23 d'éval') et surnage.
......................................................................................................
Badalone enfonce Vitoria :
Feu d'artifice à Badalone ! Le Tau est écarté 105-100 et confirme sa mauvaise perf de la semaine dernière. Le match avait bien commencé pour eux, mais un énorme trou d'air en 2ème quart (36-17 !) les a condamnés. Pourtant, Rakocevic a été plutôt bon (18 pts, 9/9 aux LF 20 d'éval' mais 6 bps!) et Tiago itou (23 pts à 8/10, 5rbds et 25 d'éval'). Mais en face, Hernandez-Sonseca a taffé très dur (24 pts, 10 rbds, 8 fautes provoquées et un gentillet 38 d'éval'), tandis que Mallet était au poil (17 pts à 7/7 dont 3/3 de loin, 4 pds et 19 d'éval. Réveil obligatoire pour la bande à Dusko la semaine prochaine. Question de standing.
......................................................................................................
Rome mate Fenerbahce :
Toujours aussi surprenante, la Roma profite de la méforme de Tau pour prendre la tête du groupe C ! L'Ulker est écarté sans trembler 76-67. Hutson livre une grosse partie (26 pts, 4 rbds, 8 fautes provoquées et 27 d'éval') et De la Fuente est au diapason (11pts à 4/4, 11 rbds et 22 d'éval'). En face, Marques Green a dévissé mais Turkçan s'est rappelé à notre bon souvenir (21 pts, 14 rbds et 27 d'éval').
[caption id="attachment_4919" align="aligncenter" width="350" caption="Rome confirme sa première place du groupe C."][/caption]
......................................................................................................
Milan ouvre son compteur contre Panionos :
Un bon d'air frais pour l'Armani Jeans qui s'impose 77-73. David Hawkins a encore été bon (18 pts, 6 stls, 7 fautes provoquées et 25 d'éval'), tout comme Richard Mason Rocca (16 pts, 10 rbds et 22 d'éval') et Mike Hall (14pts et 17 d'éval'). En face, Lonny Baxter sort un gros match (15 pts, 12 rbds et 25 d'éval') et Aaron Miles a fait le boulot (16pts, 5pds).