Le nom d'Anthony Carter ne vous dit peut-être pas grand chose. C'est pourtant celui d'un joueur victime de l'une des plus grosses bourdes d'agent de l'histoire de la NBA, mais aussi un acteur indirect et décisif du premier titre de l'histoire du Miami Heat en 2006.
"J'aurais dû recevoir une bague moi aussi", plaisante Carter dans le New York Times.
Mais pourquoi donc le Heat devrait-il être aussi reconnaissant envers celui qui est justement dans le staff du Heat aujourd'hui ? A vrai dire, c'est à Bill Duffy, son agent, que Miami peut dire merci.
Au sortir de la saison 2002-2003, Anthony Carter a 27 ans. Sans surprise, il entend activer son option à 4.1 millions de dollars et rester à Miami. Comment raisonner autrement, alors qu'il sort d'une saison aux statistiques peu ronflantes (4.1 points à 35% au shoot en 49 matches) et qu''à l'époque un tel montant été considéré comme élevé pour un joueur à la production en berne.
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Le 30 juin, date de la deadline pour activer l'option, passe. Carter pense être prolongé et se prépare à retrouver South Beach. Petit problème : son agent Bill Duffy a oublié de prévenir le Heat des intentions de son client avant la date butoir. Anthony Carter se retrouve free agent et est contraint d'accepter un deal à 750 000 dollars avec les San Antonio Spurs. Là où d'autres auraient viré leur agent sur le champ, Carter passe un deal avec Duffy, qui souhaite lui rembourser le manque à gagner de 3 millions de dollars à cause de cet oubli.
Grâce à cette erreur, Pat Riley se retrouve avec une manne financière inattendue pour manoeuvrer sur le front de la free agency. Riley recrute ainsi Lamar Odom, agent libre. Un an plus tard, Odom est utilisé par le Heat pour déverrouiller un trade avec les Los Angeles Lakers pour la venue de... Shaquille O'Neal. Sans le Big Cactus, point de titre NBA en 2006, même si c'est Dwyane Wade qui est élu MVP des Finales.
2020 marque l'année de la fin du remboursement de la dette de Bill Duffy à Anthony Carter. Grâce à la relative mansuétude de Carter, qui considère qu'il n'aurait pas joué en NBA sans lui, Duffy a pu conserver un joli carnet clients. Notamment un certain Luka Doncic, dont les émoluments futurs devraient aider Bill Duffy à vite combler cette "perte" de 3 millions.